Question de M. CRUCIS Michel (Vendée - U.R.E.I.) publiée le 18/06/1992

M. Michel Crucis croit devoir faire part à M. le ministre du budget du profond désarroi qui trouble actuellement les activités des centres départementaux de l'Association nationale de prévention de l'alcoolisme à l'annonce d'une éventuelle réduction de 5 p. 100 des crédits ouverts au budget de 1992 pour la prévention de l'alcoolisme (chapitre 47-14 du ministère de la santé). Il lui rappelle que toute politique de prévention exige la continuité et la durée, faute de quoi l'on paie socialement et humainement très cher les conséquences de l'alcoolisation au niveau de la santé et de la sécurité. Une éventuelle réduction des crédits de prévention de l'alcoolisme se traduirait inéluctablement par la fermeture de centres et de consultations d'alcoologie et par le licenciement de salariés dont la compétence est reconnue. Elle viendrait, en outre, s'ajouter au désengagement de certaines caisses d'allocations familiales qui, jusqu'à ce jour, soutenaient financièrement la prévention de l'alcoolisme. Il lui demande, en conséquence, de bien vouloir le rassurer sur ce point et l'informer du maintien des crédits inscrits à ce titre au budget 1992 du ministère de la santé.

- page 1356


Réponse du ministère : Budget publiée le 06/08/1992

Réponse. - Un dispositif de régulation budgétaire a été mis en place, à la demande du Premier ministre, pour faire face à la dégradation de la situation budgétaire en 1992. En effet, comme il était prévisible au vu des résultats de 1991, les pertes de recettes enregistrées au cours de cet exercice se retrouvent mécaniquement dans l'exécution de 1992. Le Gouvernement a clairement exposé sa ligne de conduite face à cette situation : refus d'augmenter les impôts pour tenter de compenser les pertes de recettes : maîtrise de l'évolution des dépenses pour contenir leur montant dans les strictes limites prévues par la loi de finances, malgré les nouvelles charges intervenues (accord salarial et dépenses pour l'emploi notamment). De ce fait, le dispositif de régulation n'a pas pour objet de réduire globalement les crédits, mais bien de respecter le plafond de dépenses autorisé par le Parlement. Ce dispositif de mise en réserve des crédits s'applique au ministère des affaires sociales comme à l'ensemble des départements ministériels. Il ne remet aucunement en cause l'intervention de l'Etat dans le domaine de la lutte contre l'alcoolisme. En effet, l'Etat s'est d'ores et déjà très largement préoccupé de la prévention contre l'alccolisme, source de maladie, de désinsertion, véritable fléau social. Cet effort s'est notamment traduit par une augmentation des crédits affectés à cette action de près de 25 p. 100 entre 1989 et 1992. Cette croissance extrêmement importante, qui s'est trouvée consolidée à un haut niveau de loi de finances pour 1992, concrétise sans contestation possible le caractère prioritaire qu'attache l'Etat à cette politique. Il convient enfin de rappeler qu'aux 168 MF prévus dans la loi de finances s'ajoutent les crédits du fonds de prévention, d'éducation et d'information sanitaire de la caisse nationale d'assurance maladie, qui financent ce type d'actions à hauteur de 11,2 MF. Ces précisions illustrent l'engagement de l'Etat dans ce domaine, engagement sur lequel il n'est absolument pas à l'ordre du jour de revenir.

- page 1796

Page mise à jour le