Question de M. VOILQUIN Albert (Vosges - U.R.E.I.) publiée le 07/05/1992

M. Albert Voilquin attire l'attention de M. le ministre d'Etat, ministre de l'éducation nationale et de la culture, sur les graves conséquences que pourraient entraîner les avant-projets de programme d'histoire géographie des collèges et lycées proposés par le conseil national des programmes - lesdits avant-projets ayant été élaborés sans consultation préalable des professeurs de " terrain ". On relève, en effet, de graves et nombreux inconvénients : éclatement de la géographie, destinée à flotter dans un espace abstrait, faisant perdre aux élèves tout contact avec la réalité; rupture de la continuité chronologique dans les nouveaux programmes d'histoire pour les classes de première et de terminal, qui aménerait à étudier dans un même cadre des événements et des structures diverses hors de tout véritable contexte; ambition des nouveaux programmes faisant appel à une culture que ne possède pas la grande majorité des élèves. L'application de tels programmes ne ferait qu'aboutir à " assurer " des connaissances parcellaires et désordonnées dans un champs culturel " révisé à la baisse ".

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Réponse du ministère : Éducation publiée le 03/12/1992

Réponse. - Les avant-projets de nouveaux programmes élaborés par le groupe technique disciplinaire d'histoire-géographie dans le courant des années 1991 et 1992 ont fait l'objet d'une large diffusion et ont donné lieu à un débat vigoureux compte tenu du caractère novateur des propositions avancées par le groupe (en particulier l'arrêt de l'étude proprement chronologique en fin de classe de seconde et l'introduction d'une histoire plus " thématique " en classes de première et terminale). Le ministre d'Etat, ministre de l'éducation nationale et de la culture, constatant que ces propositions étaient loin de faire l'unanimité dans un domaine par nature plus sujet que d'autres à d'âpres controverses, a décidé de ne pas mettre en application de nouveaux programmes pour l'instant. Il va sans dire que cette décision ne remet aucunement en cause la qualité du travail fourni par le groupe technique concerné, qui a eu le mérite de lancer la discussion sur des problèmes fondamentaux de l'enseignement de cette discipline. Pour ce qui est des lycées, la place de l'histoire et géographie est pleinement reconnue dans le cadre de la rénovation pédagogique qui entrera en vigueur à la rentrée 1993 en classe de première et à la rentrée 1994 en classe terminale. Cette discipline est en effet clairement affichée comme faisant partie des matières dominantes de deux séries de la voie générale : la série L (littéraire) et la série ES (économique et sociale). En outre, pour ce qui est de la série L, les horaires ont été renforcés par rapport à ceux des actuelles séries A : quatre heures quarante-cinq en classe de première L contre quatre heures en A, et quatre heures trente en terminale L contre quatre heures en A. Par ailleurs, dans la série technologique STT (sciences et technologies tertiaires), l'horaire d'histoire-géographie a été augmenté d'une demi-heure en classe terminale par rapport à celui de l'actuelle série G, qui sur le plan des effectifs représente la série la plus importante de la voie technologique. Dans les autres séries scientifiques et technologiques, l'histoire-géographie conserve la place qui est la sienne actuellement, avec pour objectif de fournir aux élèves de ces séries un complément de culture générale indispensable pour comprendre les enjeux du monde actuel.

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