Question de M. VOILQUIN Albert (Vosges - U.R.E.I.) publiée le 22/08/1991

M. Albert Voilquin attire l'attention de Mme le Premier ministre sur les informations parues concernant la diminution des crédits de la défense, ce qui serait une contradiction formelle avec les propos tenus par M. le Président de la République dans son entretien récent du 14 juillet. Alors que le seuil de rupture est déjà atteint, voire dépassé, les économies prévues devraient combler les vides ou les retards constatés dans l'application de la loi de programmation. Ces crédits devraient aller en augmentant pour maintenir le potentiel des matériels et installations à venir, pour éviter les licenciements exagérés. De plus, ils sont indispensables pour nous permettre d'entrer la tête haute dans une défense européenne qui n'est encore ni complètement définie ni existante, et de rechercher des programmes en commun comme l'A.S.L.P. avec la Grande-Bretagne, par exemple, et d'autres opérations évitant le chômage pour nos industries et développant des crédits pour les études et la recherche. Le pays ne saurait être d'accord avec une politique d'abandon et de recul. Les leçons de la défaite de 39-40, due à la diminution des crédits militaires quelques années auparavant, semblent oubliées et inutiles. Si une telle politique d'abandon de la défense était finalement décidée, le Gouvernement prendrait une grave responsabilité avec le risque éventuel d'en répondre dans l'avenir. Il lui demande quelles sont ses intentions à ce sujet.

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Réponse du ministère : Premier ministre publiée le 26/09/1991

Réponse. - A plusieurs reprises le Président de la République et le Premier ministre ont réaffirmé qu'en matière de défense la France ne baisserait pas sa garde même si le contexte géostratégique actuel peut laisser penser à certains qu'il convient dès maintenant d'engager les dividendes de la paix. C'est ainsi que le Premier ministre a indiqué, le 5 septembre 1991, devant les auditeurs de la 44e session nationale de l'I.H.E.D.N. : " La physionomie nouvelle de notre défense, adaptée à un contexte stratégique en pleine mutation, s'inscrit déjà dans les priorités rappelées récemment devant la représentation nationale conformément aux orientations du Président de la République : maintien de la suffisance nucléaire ; obtention d'un seuil de crédibilité en matière spatiale ; renforcement des capacités logistiques ; déflation des effectifs ; réduction du service national ; professionnalisation de certaines unités ". Comme le rappelle le Premier ministre, un large débat adéjà eu lieu au Parlement en juin dernier en prélude aux travaux sur la nouvelle loi de programmation militaire qui sera présentée à l'automne et qui fixera les priorités militaires pour le période 1992-1996 et au-delà. L'honorable parlementaire peut donc être rassuré sur la pérennité de la politique de défense de la France face aux défis du tournant de ce siècle.

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