Question de M. TAITTINGER Pierre-Christian (Paris - U.R.E.I.) publiée le 02/08/1990

M. Pierre-Christian Taittinger demande à M. le Premier ministre si, après les erreurs commises par certains pays prêteurs et par les banques attitrées dans le règlement de l'endettement international, la France possède la capacité financière d'aider l'un des pays les plus riches du monde, l'U.R.S.S., que son système idéologique a conduit sur le plan économique à l'échec. Après avoir écarté souvent l'idée du remboursement du principal, de ne pas s'être souciés de la destination des fonds prêtés ni de leur conservation éventuelle en capital amortissable, ces mêmes pays ne risquent-ils pas d'imposer à nouveau leurs vues ? Tant que les rouages usés et démodés de la planification n'auront pas cédé la place au mécanisme des prix, tant que la capacité d'achat des salariés n'aura pas progressé de façon significative, tant qu'un programme clair de réformes n'aura pas été adopté, l'aide qui s'avère indispensable de la part des économies occidentales ne pourrait être que de courte durée et très limitée.

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Réponse du ministère : Premier ministre publiée le 06/12/1990

Réponse. - La situation économique et financière de l'U.R.S.S. et les difficultés de sa transition vers une économie de marché posent le problème d'une aide de la communauté internationale à ce pays. Les pays occidentaux doivent faire un effort financier afin de rendre moins difficiles les changements en cours en Union soviétique. Un soutien financier à l'U.R.S.S. doit cependant se concevoir dans un cadre à la fois bilatéral et multilatéral. Il paraît nécessaire d'aider l'U.R.S.S. de façon bilatérale dans des domaines précis, de façon ponctuelle. La France a ainsi mis en place des crédits garantis par l'Etat, atteignant 5 milliards de francs, afin de financer l'achat par l'Union soviétique de produits de base : produits sidérurgiques, céréaliers et chimiques. Une enveloppe de crédit comprise dans cet ensemble permettra en outre de refinancer les arriérés de paiement dus aux entreprises françaises. Cependant, au-delà de ce type de mesure, un véritable soutien financier à l'U.R.S.S. ne peut se concevoir que dans un cadre multilatéral et doit nécessairement être lié la mise en place d'un plan de réformes économiques.

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