Question de M. de VILLEPIN Xavier (Français établis hors de France - UC) publiée le 05/04/1990

M. Xavier de Villepin attire l'attention de M. le ministre d'Etat, ministre des affaires étrangères, sur la situation des enseignants lecteurs ou attachés linguistiques dans les universités étrangères. Il souhaiterait savoir si, à la suite des réformes en cours, ces professeurs continueront à dépendre du ministère des affaires étrangères ou s'ils seront recrutés dorénavant directement par les universités. La politique de notre pays tend-elle à réduire le nombre des lecteurs et attachés linguistiques en poste à l'étranger ? S'il en était ainsi, cette évolution ne serait-elle pas très contradictoire avec l'essor que nous souhaitons donner à la francophonie ?

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Réponse du ministère : Affaires étrangères publiée le 11/10/1990

Réponse. - Une précision doit être apportée d'emblée : le département distingue les lecteurs, enseignants oeuvrant au sein d'une université étrangère, qui sont placés sous l'autorité du chef de la mission culturelle du poste. La question étant centrée sur les universités étrangères, c'est donc des lecteurs qu'il est question. La réforme en cours prend en compte une évolution relativement récente : il s'agit de la capacité démontrée par un nombre croissant d'universités étrangères de recruter directement et de rémunérer intégralement des enseignants français de nationalité française. Les chiffres sont d'ores et déjà considérables : 250 en Italie, 180 en Espagne et en R.F.A., 30 en Irlande, 19 en Corée, 17 en Thaïlande, 20 pour la seule université de Lisbonne. Il arrive encore que ces compatriotes recrutés localement côtoient notre lecteur détaché par le département, et qu'ils assurent exactement les mêmes types de cours que lui, mais pour un salaire bien moindre. Ledépartement demande donc désormais à nos postes de négocier avec les autorités universitaires locales pour mettre un terme à ces chevauchements inutiles et coûteux : soit en confiant à notre lecteur détaché un rôle qui aille au-delà des activités déjà assurées par ses compatriotes recrutés sur place, et qui justifie l'effort financier consenti en sa faveur par la France, soit en donnant à notre coopération officielle la forme non plus du détachement d'un lecteur mais celle d'actions définies en commun avec le pays d'accueil et répondant de plus près aux enjeux présents. La politique de notre pays ne tend donc pas a priori à réduire le nombre d'agents détachés à l'étranger. Elle tient compte des évolutions favorables, comme cette libre circulation croissante des enseignants de français, afin de moderniser, dans les pays où elles se manifestent, notre coopération officielle. Les économies de postes que l'on peut y réaliser sont ainsi disponibles pour répondre à des demandes nouvelles d'ouverture, par exemple au Maghreb, en Europe de l'Est ou dans les pays de l'ex-Indochine.

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