Question de M. de VILLEPIN Xavier (Français établis hors de France - UC) publiée le 28/07/1988

M. Xavier de Villepin attire l'attention de M. le ministre délégué auprès du ministre d'Etat, ministre des affaires étrangères, chargé de la francophonie, sur l'utilisation de la langue française à l'occasion des jeux Olympiques. Il lui demande si, compte tenu des articles 18 et 63 de la charte olympique, notre langue aura bien une position officielle comme " première langue ". Il lui rappelle que M. le Premier ministre avait fait une démarche dans ce sens dès le 18 août auprès du président du comité international olympique.

- page 860


Réponse du ministère : Francophonie publiée le 19/01/1989

Réponse. - C'est à Paris, en 1896, que la tradition olympique a été restaurée, à l'initiative d'un Français, le baron Pierre de Coubertin. En raison de ce rôle fondateur, les Olympiades de l'ère moderne accordent une place prééminente à la langue française. C'est ainsi que la charte olympique dispose dans son article 18 que " les langues officielles du Comité international olympique sont le français et l'anglais (...). En cas de désaccord entre les textes français et anglais de ces règles le texte français fera autorité ". L'article 68 du protocole portant règlement olympique précise par ailleurs que, lorsqu'il est nécessaire de doubler les indications fournies en français, c'est dans la langue du pays hôte que les traductions doivent être données. De ce fait, il est d'usage en particulier que les cérémonies d'ouverture et de clôture des Jeux se déroulent en français (quitte à être traduites ensuite dans la langue du pays d'accueil), de même que les communications publiques, l'annonce des épreuves et la proclamation des résultats. Lors du sommet francophone de Québec, qui s'est tenu en septembre 1987, les quarante et un chefs d'Etat, de gouvernement et de délégation présents ont d'ailleurs tenu à réaffirmer ces principes dans une résolution commune : " Les chefs d'Etat, de gouvernement et de délégation ayant en commun l'usage du français, considérant qu'en vertu de l'article 18, dernier paragraphe, de la charte olympique, le français est la première langue officielle de l'olympisme, demandent instamment au président du Comité international olympique de veiller à ce que la langue française, conjointement à la langue du pays hôte, soit employée dans toutes les communications publiques faites durant le déroulement des Jeux d'hiver et d'été, et notamment lors des cérémonies d'ouverture et de clôture, ainsi que pour l'annonce des épreuves et la proclamation des résultats. " Ces dispositions ont été scrupuleusement respectées au cours des Jeux d'hiver de Calgary. Comme le signale l'honorable parlementaire, le Premier ministre français avait pris l'initiative, par une lettre en date du 18 août 1987, de saisir le président du Comité international olympique au sujet de l'usage du français dans les manifestations olympiques. Au lendemain du sommet de Québec, le Premier ministre du Canada, M. Brian Mulroney, en sa qualité de président du deuxième sommet francophone, est également intervenu auprès de M. Samaranch par une lettre en date du 18 janvier 1988 pour l'informer des termes de la résolution adoptée à l'initiative de la France. A Séoul, le chef de l'Etat coréen qui a ouvert officiellement les Jeux, s'est exprimé en coréen, répondant à la demande de M. Samaranch, qui a fait lui-même un discours en anglais, dans lequel il introduit une phrase en français. L'annonce des résultats a été faite en coréen, la traduction, en français et en anglais étant assurée sur de grands panneaux lumineux, mis en place à l'initiative du comité national olympique de Corée. Pour la clôture des Jeux, le président du comité d'organisation des jeux Olympiques a prononcé un discours en coréen, terminant son allocution par une phrase en français : " Rendez-vous à Barcelone . ". Quant à M. Samaranch, il s'est à nouveau exprimé en anglais, en veillant néanmoins à prononcer une phrase dans notre langue. M. Nelson Paillou, président du Comité national olympique et sportif français nous a signalé : " Dans l'ensemble, nous pouvons nous estimer satisfaits. Nous n'avons rien à déplorer, en tout cas, lors des deux manifestations majeures : les cérémonies d'ouverture et de clôture. Le président Samaranch a tenu parole : il a utilisé et l'anglais et le français lors de ses différents discours ". Ainsi le français n'a pas été absent du déroulement des Jeux d'été de Séoul, grâce notamment à la compréhension manifestée par les autorités olympiques coréennes, qui ont tenu compte dans toute la mesure du possible des démarches effectuées au nom des chefs d'Etat, de gouvernement et de délégation du deuxième sommet francophone. Il convient enfin de rappeler qu'avant les Jeux de Séoul le secrétariat d'Etat à la jeunesse et aux sports et le commissariat général de la langue française, en liaison avec le Comité national olympique, ont fait éditer un dépliant récapitulant le vocabulaire sportif français dont l'usage est jugé préférable à celui des mots anglais, du moins lorsque ceux-ci ne semblent pas indispensables. Cette plaquette, réalisée sous la responsabilité de M. Jacques Ferran, président de la commission ministérielle de terminologie des sports, a été largement diffusée auprès des correspondants de la presse sportive présents à Séoul. Pour les prochaines manifestations olympiques, il faudra continuer à être vigilant et ne pas relâcher nos efforts pour que le français garde sa place, notamment en vue des Jeux de 1992 à Albertville et Barcelone. ; de clôture. Le président Samaranch a tenu parole : il a utilisé et l'anglais et le français lors de ses différents discours ". Ainsi le français n'a pas été absent du déroulement des Jeux d'été de Séoul, grâce notamment à la compréhension manifestée par les autorités olympiques coréennes, qui ont tenu compte dans toute la mesure du possible des démarches effectuées au nom des chefs d'Etat, de gouvernement et de délégation du deuxième sommet francophone. Il convient enfin de rappeler qu'avant les Jeux de Séoul le secrétariat d'Etat à la jeunesse et aux sports et le commissariat général de la langue française, en liaison avec le Comité national olympique, ont fait éditer un dépliant récapitulant le vocabulaire sportif français dont l'usage est jugé préférable à celui des mots anglais, du moins lorsque ceux-ci ne semblent pas indispensables. Cette plaquette, réalisée sous la responsabilité de M. Jacques Ferran, président de la commission ministérielle de terminologie des sports, a été largement diffusée auprès des correspondants de la presse sportive présents à Séoul. Pour les prochaines manifestations olympiques, il faudra continuer à être vigilant et ne pas relâcher nos efforts pour que le français garde sa place, notamment en vue des Jeux de 1992 à Albertville et Barcelone.

- page 98

Page mise à jour le