Question de M. MÉLENCHON Jean-Luc (Essonne - SOC) publiée le 19/11/1987

M.Jean-Luc Mélenchon attire l'attention de M. le ministre d'Etat, ministre de l'économie, des finances et de la privatisation, sur la réalisation des privatisations. Le krach financier de la troisième semaine d'octobre est venu montrer à la fois la fragilité du système fixant le dollar comme monnaie-valeur et la perte de liquidités du marché français. Les privatisations opérées par le Gouvernement ont contribué à un transfert de capitaux et à un assèchement des liquidités sans création de biens industriels. Il s'inquiète de la reprise du programme de privatisation à un moment où le Gouvernement lui-même est contraint à envisager de nouveaux systèmes pour protéger l'économie française : ouverture d'une période de repos entre mars et l'été pour laisser le temps au marché financier de digérer les opérations passées, mise en oeuvre d'un mécanisme de paiement différé, mise en place d'un compte titre unique par foyer fiscal... De telles mesures viennent conforter l'idée selon laquelle les privatisations sont menées de force et par dogme alors que l'économie ne saurait durablement accepter de telles ponctions improductives. C'est pourquoi le sénateur souhaite connaître les intentions gouvernementales quant à la suite du programme de privatisation.

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Réponse du ministère : Économie publiée le 04/02/1988

Réponse. -Il est vrai que les marchés financiers internationaux ont subi ces dernières semaines une forte baisse, qui s'est répercutée sur le marché boursier français. Mais la baisse de la Bourse de Paris a été moins importante que celle connue par plusieurs grandes places étrangères, ce qui prouve bien que la crise trouve son origine dans les déséquilibres qui affectent l'économie internationale et non pas, évidemment, dans les opérations de privatisation réalisées jusqu'à présent. La référence à un " transfert de capitaux " et à un " assèchement de liquidités " est d'autant moins pertinente que le Gouvernement a marqué très clairement sa volonté d'affecter l'essentiel des produits de la privatisation au désendettement de l'Etat, par l'intermédiaire de la caisse d'amortissement de la dette publique, ce qui a deux effets bénéfiques : permettre au Trésor lui-même de faire moins appel que par le passé au marché financier, permettre une réorientation de l'épargnerendue disponible au profit des entreprises. Quant à la suite du programme de privatisation, le Gouvernement a toujours indiqué, d'une part, que ces opérations correspondaient à une nécessité fondamentale pour l'économie française, d'autre part, que leur mise en oeuvre se ferait avec pragmatisme et en fonction des capacités effectives du marché financier.

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