Question de M. COURTEAU Roland (Aude - SOC) publiée le 05/03/1987

Le varroa est un acarien, originaire du Sud-Est asiatique, qui est apparu en France en 1982 et qui est aujourd'hui présent sur plus de la moitié du territoire. Ce parasite fait de véritables ravages dans les ruches, décimant la population d'abeilles. Les apiculteurs professionnels, en particulier ceux du Sud de la France, région la plus touchée par le phénomène, assistent avec inquiétude à sa progression. Ce dernier risque de toucher la totalité du cheptel apicole français à la fin de 1988. Faute de moyens de lutte efficaces pour enrayer la prolifération du varoa, les professionnels craignent pour leur avenir économique. La recherche de solutions avance lentement faute de moyens. Aussi les principaux syndicats d'apiculteurs ont proposé de créer une association interprofessionnelle et de distribuer deux millions de francs à des laboratoires participant à la lutte contre la varroatose. Ils attendent pour mener une telle action l'autorisation du ministère de l'agriculture. M.Roland Courteau demande à M. le ministre de l'agriculture de lui préciser s'il entend accorder une telle autorisation, et sous quels délais. Il lui demande de lui préciser quelles mesures sont envisagées afin de lutter efficacement contre ce fléau.

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Réponse du ministère : Agriculture publiée le 25/06/1987

Réponse. -Le ministère de l'agriculture, conscient du danger que représente la varroase pour l'apiculture française a pris une série de dispositions d'ordre réglementaire, scientifique et financier, destinées à aider les apiculteurs à mieux maîtriser cette grave parasitose. La varroase introduite dans la liste des maladies réputées contagieuses par le décret du 10 janvier 1978 a fait l'objet de mesures réglementaires organisant la lutte collective contre cette maladie ; celles-ci comprennent notamment le traitement obligatoire de toute ruche contaminée et le contrôle du niveau d'infestation des ruches qui doivent être déplacées. Au plan scientifique, le laboratoire national de pathologie des petits ruminants et des abeilles multiplie ses efforts pour concevoir des moyens de lutte efficaces contre cette maladie et assurer la formation des agents sanitaires apicoles appelés à les utiliser. Les travaux conduits dans ce laboratoire pour tester l'efficacité de nouveaux produits acaricides et leur innocuité tant pour l'abeille que pour le consommateur, ont déjà abouti à la mise au point de plusieurs méthodes de lutte mises, dès à présent, à la disposition des apiculteurs pour limiter l'incidence de la maladie. En outre, les services vétérinaires départementaux qui consacrent des moyens importants pour l'acquisition de matériel et de produits acaricides organisent avec le réseau des 3 300 agents sanitaires apicoles de très nombreuses réunions d'information destinées à vulgariser les nouvelles méthodes de lutte et effectuent de très nombreux dépistages (34 520 visites de ruchers et 185 250 ruches dépistées en 1986). Enfin, dans le cadre de la recherche fondamentale, le président-directeur général de l'institut national de la recherche agronomique a été invité à réfléchir aux conditions dans lesquelles pourrait être développée la recherche sur les méthodes de lutte biologique contre cette maladie en collaboration avec les laboratoires de la direction générale de l'alimentation. S'agissant de la demande de reconnaissance en tant qu'organisation interprofessionnelle agricole, présentée par l'association Intermiel, celle-ci a été examinée par le conseil supérieur d'orientation et de coordination de l'économie agricole et alimentaire le 8 avril dernier, conformément à la réglementation en vigueur. Le conseil supérieur a recommandé la reconnaissance de cette interprofession aux pouvoirs publics. Intermiel pourra donc demander à l'administration l'homologation d'accords interprofessionnels comportant notamment des moyens de lutte contre le varroa.

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