Dans le cadre du suivi des politiques publiques de lutte contre les violences intrafamiliales dont elle a pris l’initiative depuis le début du confinement, la délégation aux droits des femmes a entendu, lundi 20 avril 2020, Alain LEGRAND, président de la Fédération nationale d’accompagnement des auteurs de violences (FNACAV), sur le numéro d’urgence mis en place le 6 avril 2020 pour proposer aux conjoints violents une écoute adaptée et prévenir les violences conjugales.

Constatant qu’un tiers seulement des quelque 120 appels reçus au cours des deux premières semaines d’existence de cette plateforme provenaient d’auteurs de violences, le reste des appels émanant des victimes ou de leur entourage, le président de la FNACAV a regretté que le numéro 08 019 019 11, accompagné du message "Ne frappez pas. Faites-vous accompagner, préservez votre famille des violences" n’ait pas été davantage relayé dans les médias, notamment par les chaînes du service public, aux heures de forte audience.

Il a précisé à la délégation que les appels reçus par la plateforme, d’une durée moyenne d’une heure chacun, étaient le plus souvent des appels passés dans l’urgence, en attente d’une solution immédiate et qu’à l’issue de ces entretiens, les auteurs de violences, ou leurs victimes, étaient orientés vers une structure adéquate, notamment pour les aider à trouver un hébergement d’urgence. Enfin, il a espéré que cette plateforme d’écoute aurait les moyens de perdurer au-delà de la période du confinement.

Annick BILLON, présidente, a insisté sur la "gravité des drames qui se jouent dans certains foyers à cause du confinement" et a appelé, avec ses collègues de la délégation aux droits des femmes, à une "communication plus ambitieuse sur ce numéro".

"Le confinement a mis en évidence l’intérêt de l’accompagnement des auteurs de violences comme outil de prévention de celles-ci", a-t-elle observé, constatant que "l’écoute des conjoints violents constitue un aspect important de la politique publique de lutte contre les violences, parallèlement à l’indispensable prise en charge des victimes - femmes et enfants".

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Juliette ELIE
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