La Délégation aux entreprises du Sénat, présidée par Élisabeth Lamure (LR - Rhône), poursuit ses travaux sous différentes formes, en les réorientant pour prendre en compte l’impact économique de la crise sanitaire actuelle.

Les auditions des rapporteurs de la Délégation aux entreprises ont repris en visio-conférence sur les missions d'information en cours. Ainsi, cet après-midi, suite à l’audition de Jean-Luc Baras, président du Conseil national des achats et Chief Product Officer (CPO) chez Eiffage, sur le thème de "l'entreprise responsable et engagée", Élisabeth Lamure et Jacques Le Nay (UC - Morbihan) sont plus que jamais convaincus que "les acteurs publics et privés doivent tirer parti de la situation actuelle pour penser autrement leurs actes d’achat de biens, services et travaux, en en renforçant le caractère responsableIl faut sécuriser les entreprises et les citoyens en réindustrialisant les territoires et en privilégiant les circuits courts."

La cruelle pénurie de masques, qui pénalise au premier chef les professionnels de santé mais aussi employeurs et salariés, en est la première mais pas la seule illustration. "En l’absence de masques, tant les employeurs – qui sont sous l’œil sourcilleux des inspecteurs du travail et dont la responsabilité pénale risque d’être engagée – que les salariés, doutent de la sortie du quasi-blocage de notre économie !" ajoute Élisabeth Lamure.

"Respecter les délais de paiement est aussi une façon majeure d’acheter de façon responsable". Ce problème a été aussi soulevé à l’occasion de l’audition de Pierre Goguet, Président de CCI France en début d’après-midi, devant les sénateurs de la commission des Affaires économiques et de la Délégation aux entreprises dans le cadre de la cellule de veille sur le thème "PME, commerce et artisanat" lancée par la commission en lien et collaboration avec la Délégation.

Pour M. Goguet, préparer la sortie de crise suppose d’abord d’en limiter l’impact car on craint de nombreuses défaillances d’entreprises. A cet égard, il y a des oubliés du système de soutien élaboré par le gouvernement. Parmi d’autres, deux exemples éclairants que les sénateurs voudraient voir régler rapidement :

  • L’insuffisance du soutien aux entreprises en plan de continuation ou en plan de sauvegarde car elles risquent de ne pas survivre à la crise ;
  • La non prise en compte des dizaines de milliers de commerçants, artisans et indépendants sous statut de SAS (société par actions simplifiée) ou de SASU (société par actions simplifiée unipersonnelle). "Ils n’entrent dans aucune case, le gouvernement doit vite rectifier le tir !" déplore Élisabeth Lamure.

L'activité du Sénat se déroule dans le strict respect des conditions sanitaires dictées par la nécessité d'enrayer la pandémie du COVID-19.

Philippe PÉJO
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