Jeudi 2 mai 2019, la commission des affaires économiques du Sénat a donné son aval à la reconduction de Jean Bernard Lévy à la tête d’EDF.

En réponse aux préoccupations, exprimées sur tous les bancs, sur la réorganisation envisagée de l’entreprise et la crainte de son démantèlement, Jean-Bernard Lévy a affirmé qu’EDF « restera un groupe intégré, avec son pacte social » et qu’il s’agit de voir s’il existe, ou non, un moyen d’« augmenter sa capacité d’endettement et donc d’investissement » en « organisant différemment ses actifs et ses passifs », « par exemple en les finançant sur deux bilans différents ».

Cette réorganisation, si elle advient, ne pourra, selon Jean-Bernard Lévy, se faire sans revoir l’actuelle régulation de l’accès à l’électricité nucléaire historique, l’Arenh, qualifiée de « vrai péril » et de « principal handicap » d’EDF. Dénonçant un dispositif qui revient à ce que « des investissements publics subventionnent des acteurs privés dont certains disposent de moyens considérables », « empêche EDF de profiter du produit de son travail » et n’incite aucun de ses concurrents à « construire de production nouvelle à ses risques », Jean Bernard Lévy a jugé qu’une prolongation après 2025 ne serait « pas défendable », voire « inconvenante » ; il en appelle à « une régulation équitable et durable » qui « permette aux Français de bénéficier du nucléaire dont ils sont les propriétaires indirects au travers de l’entreprise publique EDF, qu’ils soient ou non clients d’EDF ».

La présidente de la commission des affaires économiques, Sophie Primas, a rappelé que « si la structure d’EDF venait à changer du fait d’une décision du Gouvernement, le Parlement serait amené à légiférer ». « Nous sommes tous très attachés à cette entreprise qui nous a permis, grâce à des choix politiques volontaristes et à l’investissement des Français, de profiter d’une électricité propre et bon marché. Il est impératif qu’une éventuelle réorganisation préserve ces acquis ; c’est ce à quoi notre commission veillera dans les prochains mois. Nous ne saurions en particulier accepter un schéma qui reviendrait à socialiser les pertes et les risques et à privatiser les profits », a-t-elle conclu à la fin de l’audition.

Mathilde Dubourg
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