EXPOSÉ DES MOTIFS

Mesdames, Messieurs,

Le 7 octobre 2023, la plus abjecte des barbaries s'est abattue sur le peuple israélien. A l'aube de ce jour qui comptera parmi les plus sombres de l'histoire de l'État hébreu, les milliers de roquettes tirées par les semeurs de mort du Hamas et leurs alliés ont été le prélude au déclenchement d'une attaque terroriste d'une ampleur et d'une violence sans précédent. Le bilan humain, toujours provisoire, est effroyable et fait état de plus de 1 200 morts et 2 800 blessés. Parmi ces victimes, des Français ont été assassinés et d'autres retenus en otage.

Au cours de leurs raids menés sur les villes, les kibboutz et même les festivals de musique, les commandos du Hamas se sont rendus coupables d'indicibles exactions, massacrant, brûlant vifs, torturant et mutilant sans distinction hommes, femmes, enfants ou personnes âgées, et retenant plus d'une centaine d'entre eux en otage dans la bande de Gaza.

Ces scènes abominables, d'une cruauté qui devrait heurter chacun de nous au plus profond de son humanité, demeureront pour tous les Israéliens un traumatisme indélébile. Elles appellent une condamnation totale, dépourvue de la moindre ambigüité. En aucun cas l'horreur terroriste, dont notre pays conserve lui aussi la douloureuse mémoire, ne saurait être relativisée, encore moins excusée.

Faisant fi de la plus élémentaire compassion pour les victimes, c'est pourtant à cette indignité que les mouvements et groupuscules d'extrême gauche se sont récemment livrés. Certains en s'abstenant de condamner les attaques et en renvoyant dos-à-dos Hamas et Israël. D'autres en affirmant que la tragédie dont nous avons été témoins était un « acte de résistance ». Les derniers en allant jusqu'à appeler à l'intifada.

A des degrés divers, tous légitiment par leurs prises de position ce qui, en réalité, n'est rien d'autre qu'un crime de masse, que l'on peut qualifier de crime contre l'humanité. Ils font, directement ou indirectement, l'apologie du terrorisme perpétré par ceux qui ont juré la destruction d'Israël et du peuple juif. Leur antisémitisme, tapi sous les oripeaux d'un antisionisme jugé plus présentable, ainsi que leur promotion de la violence comme moyen politique acceptable, sont insupportables.

Fidèle à ses valeurs, la France se doit de combattre cette idéologie mortifère, à l'intérieur de ses frontières comme à l'extérieur, se tenir résolument aux côtés du peuple israélien dans la terrible épreuve qu'il subit et soutenir son droit à vivre et à se défendre.

En coopération avec ses partenaires européens et internationaux, il serait souhaitable qu'elle fasse oeuvre utile en la matière en contribuant à assécher les sources de financement des organisations terroristes palestiniennes. Mieux identifier leurs actifs, ainsi que les réseaux qui leur fournissent des dizaines de millions de dollars, puis sanctionner lourdement toute personne, entité ou État qui y participe doivent devenir une priorité.

Notre pays doit, ensuite, avoir l'absolue certitude qu'aucun des fonds qu'il met à disposition des populations palestiniennes n'est détourné au profit de ces groupes terroristes. La présente résolution invite la France et l'Union Européenne à faire preuve de la plus grande rigueur dans le contrôle des aides octroyées à la bande de Gaza.

Par leurs actions, le Hamas et ses alliés ont commis un crime atroce contre le peuple israélien. Mais ils ont aussi trahi le peuple palestinien en éloignant pour longtemps toute perspective tangible de paix. Ils ont, en outre, trahi tous les peuples du Proche et du Moyen Orient en portant un grave coup aux espoirs placés dans les processus de normalisation qui s'étaient enclenchés dans la région. La « victoire » qu'ils ont revendiquée n'est une victoire que pour eux et leur fanatisme exacerbé. Pour tous les autres, c'est une défaite débouchant sur un gouffre de périls et d'incertitudes.

Tant que leur capacité de nuire ne sera pas contrée, le processus de paix israélo-palestinien restera un voeu pieux. La France, endeuillée le 13 novembre 2015 par la même sauvagerie que celle qui s'est déchaînée en Israël les 7 et 8 octobre 2023, ne peut se tenir à l'écart de cette lutte. Tel est le sens de la présente proposition de résolution.