Quand nous chanterons le temps des cerises,
Et gai rossignol, et merle moqueur
Seront tous en fête !
Les belles auront la folie en tête
Et les amoureux du soleil au cœur !
Quand nous chanterons le temps des cerises
Sifflera bien mieux le merle moqueur !

 Mais il est bien court, le temps des cerises
Où l'on s'en va deux, cueillir en rêvant
Des pendants d'oreilles...
Cerises d'amour aux robes pareilles,
Tombant sous la feuille en gouttes de sang...
Mais il est bien court, le temps des cerises,
Pendants de corail qu'on cueille en rêvant !

Quand vous en serez au temps des cerises,
Si vous avez peur des chagrins d'amour,
Evitez les belles !
Moi qui ne crains pas les peines cruelles,
Je ne vivrai pas sans souffrir un jour...
Quand vous en serez au temps des cerises
Vous aurez aussi des peines d'amour !

J'aimerai toujours le temps des cerises,
C'est de ce temps-là que je garde au cœur
Une plaie ouverte !
Et dame Fortune, en m'étant offerte
Ne saurait jamais calmer ma douleur...
J'aimerai toujours le temps des cerises
Et le souvenir que je garde au cœur !

Jean-Baptiste Clément (écrit en 1866, mis en musique en 1868)

Extrait de la partition du temps des cerises

Bien que la composition de la chanson soit antérieure de quelques années, elle est fortement rattachée à la Commune.

Son compositeur, Jean Baptiste Clément (musique de Antoine Renard - 1868) a, en effet, participé activement à l'insurrection parisienne.
Montmartrois, il a vécu l'événement de bout en bout.

En 1882, il dédie sa chanson à une "ambulancière" (infirmière) rencontrée lors des combats de la "semaine sanglante" :

"À la vaillante citoyenne Louise, l'ambulancière de la rue de la Fontaine-au-Roi, le dimanche 28 mai 1871".