Qui sont ces premières élues ?

A la Libération, les partis ont cherché à mettre des femmes sur leurs listes car elles venaient d’obtenir le droit de vote. Les premières conseillères sont des femmes issues des rangs de la Résistance ou ardentes patriotes qui ont su faire la preuve de leur courage et qui voient ainsi reconnu leur mérite.

C’est pendant l’Occupation que les mentalités ont changé, et c’est dans la Résistance que les femmes ont gagné le droit de voter et d’être élues. Elles avaient montré leur courage, pris des risques fous, reçu les clandestins, assuré la transmission des messages...Il était impossible de leur dénier encore le droit de vote. Ce n’est pas de Gaulle qui leur a donné. Ce sont les femmes qui l’ont glorieusement gagné. " (Propos recueillis par Annick Cojean, Le Monde, vendredi 9 mars 2001).

La moitié des nouvelles élues sont des communistes.

Une femme au combatDes grands partis qui dominent de 1945 à 1958 (PC, SFIO, MRP), le parti communiste est le plus riche en candidates, le plus déterminé à promouvoir les femmes sur la scène politique. Il faut reconnaître ici l’influence personnelle de Jeannette Vermeersch, membre du comité central, compagne de Maurice Thorez, l’homme fort du parti. Elle considérait que le rôle joué par les femmes dans la lutte clandestine leur ouvrait, comme aux hommes, les portes du Parlement. " (Jean Pascal, " Les femmes députés de 1945 à 1958 ").

  • Sous le pseudonyme de Claude Rey, Mireille Dumont prit la tête du mouvement clandestin des femmes à Montluçon et participa ensuite à la libération de Roanne.
     
  • Mariette Brion fut une patriote énergique pendant toute l’occupation allemande et participa à la libération du sol national.
     
  • Alice Brisset fit partie du Comité local de libération de Châteauroux et fut responsable clandestine des comités féminins du parti communiste français d’où naquit l’Union des femmes françaises après la guerre.
     
  • Isabelle Claeys fut déportée de février 1943 à mai 1945 et reçut la croix du combattant volontaire de la Résistance.
     
  • Yvonne Dumont échappa de justesse à l’arrestation le 20 juin 1941 et plongea dans la clandestinité ; son abnégation et son efficacité pendant la Résistance lui valurent en 1983 la Légion d’honneur.
     
  • Suzanne Girault fut arrêtée en avril 1940.
     
  • Maria Pacaut a vu son activité pendant l’occupation récompensée par la médaille de la Résistance.
     
  • Germaine Pican, veuve d’un résistant torturé puis fusillé par les Allemands en 1942, fut déportée et survécut aux camps de concentration.
     
  • Marie Roche, dont la profession de secrétaire lui valut d’être placée dans l’appareil technique de la Résistance, fut arrêtée puis relâchée.
     
  • Jeanne Vigier fonda, sous l’occupation, des comités de défense et d’action paysanne dans plusieurs cantons du sud de la Gironde.

Mais la bravoure n’est pas l’apanage des communistes.

  • Chevalier de la Légion d’honneur, titulaire de la Rosette de la Résistance, Gilberte Pierre-Brossolette, dont le mari fut torturé par la Gestapo, fut chargée des relations entre la France combattante et la BBC.
     
  • Marie-Hélène Cardot mit en place, avec son mari, une filière d'évasion pour les prisonniers de guerre ; arrêtée à deux reprises et libérée grâce à une action de force de la Résistance, Marie-Hélène Cardot est titulaire de la médaille de la Résistance, de la Croix de Guerre et de la Croix de Chevalier de la Légion d’honneur.
     
  • Marcelle Devaud a aidé à dissimuler des évadés avec le Secours National.
     
  • Marie-Hélène Lefaucheux eut une grande activité dans la Résistance.
     
  • Eugénie Eboué-Tell s’engage dans les forces françaises libres féminines et sert comme infirmière à l’hôpital militaire de Brazzaville ; son action sera couronnée par la Croix de guerre et la médaille de la Résistance.
     
  • Simone Rollin assure la liaison avec Lyon en passant plusieurs fois la ligne de démarcation.
     
  • Claire Saunier remplit la fonction d’agent de liaison et diffuse des journaux clandestins ; son activité dans la résistance lui vaut la médaille de la Résistance.
     
  • Jane Vialle entre dans la Résistance à Marseille en 1940 ; arrêtée en 1943, elle passa l’année suivante dans un camp de concentration et a été décorée de la médaille de la Résistance.