LES FIGURES MARQUANTES DU RADICALISME AU SENAT

BOURGEOIS (Léon, Victor, Auguste) né le 29 mai 1851 à Paris, mort le 29 septembre 1925 au Château d’Oger, près d’Epernay

Député de la Marne de 1888 à 1905

Sénateur de la Marne de 1905 à 1925

Ministre et Président du Conseil de 1888 à 1917

Président de la Chambre de 1902 à 1904

Président du Sénat de 1920 à 1923

Avocat républicain, théoricien du radicalisme, préfet, député de la Marne, sous-secrétaire d’Etat à l’intérieur, puis plusieurs fois ministre, il devient président du Conseil en 1895-1896. Pendant les périodes où il n’appartint pas aux conseils de Gouvernement, il occupa les hautes fonctions de Président de la Chambre des Députés de 1902 à 1904.

En 1905 il est élu sénateur en remplacement du Duc d’Audiffret-Pasquet, sénateur inamovible, décédé le 4 juin, puis réélu lors des renouvellements suivants. Siégeant sur les bancs de la Gauche démocratique, il jouissait auprès de ses collègues d’une  autorité faite de respect et d’admiration pour son unité de convictions et sa fidélité à la cause humaine. Ainsi fut-il amené à présider la Haute Assemblée du 14 janvier 1920 au 16 février 1923.

Son oeuvre philosophique et humanitaire ne le cède en rien à son œuvre politique. Créateur du " solidarisme " qui s’oppose aussi bien au collectivisme qu’à l’individualisme, il expose sa doctrine dans un ouvrage intitulé " Solidarité " : tout être humain bénéficiant des des efforts des générations précédentes et du travail de ses contemporains contracte une dette envers la société et s’en acquitte en acceptant de remplir le " devoir social " que l’Etat est en train d’exiger de lui.

C’est cependant dans son rôle d’apôtre de la paix qu’il acquit son plus grand prestige. L’idée de droit maîtresse du monde constituait son idéal et son but. Délégué aux conférences internationales de La Haye, il y défend l’idée d’un droit international appliqué par un tribunal souverain. Il devient le premier Président de la Société des Nations en 1919 et reçoit en 1920 le prix Nobel de la paix.

Le Président de Selves prononça son éloge funèbre à la séance du 29 octobre 1925. Il retraça la féconde carrière du défunt, magnifia l’œuvre de paix à laquelle il avait consacré sa vie et qui " marqua son nom du signe de l’immortalité ". Sa statue a été inaugurée à Châlons-sur-Marne le 28 mai 1933.

Léon BourgeoisL