Le jeudi 7 février, le groupe d’amitié France-Asie centrale a participé à une conférence sur la situation géopolitique du Tadjikistan donnée à la Maison des associations du 7ème arrondissement par Mme Zamira Rakhmatova (Université de Paris I), en présence de nombreux spécialistes de l’Asie centrale dont l’ancien ambassadeur de France M. Alain Couanon, ex-chef de la mission OSCE au Tadjikistan, M. Christian Bourdeille, Président de France-Turkménistan, Mme Catherine Pujol, universitaire et auteur de nombreuses publications sur l’Asie centrale, ainsi que des représentants de la communauté persanophone en France (le Tadjikistan étant la seule république centrasiatique de l’ex-URSS majoritairement de langue farsi).

Durant cette conférence suivie d’échanges très denses avec la salle, l’orateur a rappelé les conditions dramatiques de l’accession du Tadjikistan à l’indépendance lors de l’éclatement du bloc soviétique, marquée par une longue et meurtrière guerre civile alors que le processus avait été pacifique dans les quatre autres républiques, la problématique toujours en suspens des enclaves territoriales au Tadjikistan, au Kirghizistan et en Ouzbékistan, ainsi que les relations tendues entre le Tadjikistan et l’Ouzbékistan en raison de l’hostilité des Ouzbeks à l’encontre du projet tadjik de barrage géant de Rogun.

Après avoir rappelé l’intérêt appuyé des Américains et des Russes vis-à-vis du Tadjikistan en raison de sa position géostratégique privilégiée, la conférencière a ensuite analysé les liens entre le Tadjikistan et la Chine à l’est, ainsi qu’avec l’Afghanistan, à l’origine de nombreux trafics (de drogue notamment) facilités par la perméabilité des frontières, l’extrême enclavement du pays et des affinités culturelles et linguistiques marquées entre ces deux pays. Mme Zamira Rakhmatova a également mentionné le rôle clé exercé au Tadjikistan par la communauté ismaélienne et son chef spirituel et temporel, l’Agha Khan (dans le Pamir, notamment).

Sur le plan économique, la conférencière a constaté la part croissante prise dans ce pays par l’Iran et la Turquie, plusieurs intervenants rappelant toutefois que quelques grosses entreprises françaises étaient présentes au Tadjikistan, en particulier dans le secteur du BTP et de l’expertise hydroélectrique.

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