À l’invitation conjointe des groupes d’amitié France-Arabie saoudite-Pays du Golfe et France-Yémen du Sénat, M. Nori Abdulrahman, chargé d’affaires, M. Mustafa Aljabzi, conseiller politique et M. Khalil Al-Hubaishi, conseiller économique, à l’Ambassade du Yémen à Paris ont été reçus, le 25 février 2014, au Sénat. Ont notamment  participé à cet entretien, Mme Nathalie Goulet, Présidente du groupe France-Yémen, et MM. Jean-Claude Frécon, Yann Gaillard, et Jean-Pierre Vial, Sénateurs. M. Philippe Marini, Président du groupe France-Arabie Saoudite-Pays du Golfe et Président de la commission des Finances, a également tenu à venir saluer la délégation yéménite.

Au nom de la délégation, M. Mustafa Aljabzi a d’abord présenté la coopération internationale pour le développement du Yémen et la stratégie mise en place par le gouvernement de 2012 à 2014. La coopération internationale pour le développement du Yémen s’est développée à partir de 1973 avec la création du « Bureau technique pour la planification » et s’est amplifiée avec la multiplication de réunions internationales :

- en 1995, la Banque mondiale a aidé financièrement le Yémen frappé par la guerre civile, mais l’instabilité a empêché tout progrès réel ;

- en 2006  s’est tenue à Londres une « Conférence des Donateurs » qui a débouché sur une promesse d’aide de 6 Mds de dollars à condition que le Yémen s’engage dans des  réformes politiques et économiques lesquelles n’ont pas vu le jour ;

- en 2010, a été créé le groupe des « Amis du Yémen » (regroupant les pays du Golfe, les États-Unis, l’UE, la Banque Mondiale, le FMI, le Japon, la Nouvelle Zélande et la Turquie)  dans le but d’accompagner le processus politique yéménite ;

- en 2011, les événements du « Printemps Arabe » ont provoqué la signature de  l’Initiative de Paix du Golfe, sous l’égide de l’ONU, mettant en place un processus de transition pour un renouvellement politique jusqu’aux prochaines élections ;

- en 2013, les 24 pays de la « Conférence des Donateurs » ont promis 7,9 Mds de dollars d’aide au Yémen sur deux ans mais n’en ont fourni à ce jour que 2,2 Mds, bien que le pays ait organisé des élections et soit arrivé à un consensus politique national, notamment grâce au « dialogue national » instauré pour une durée de 10 mois.

La stratégie de « dialogue national » a abouti à l’instauration d’un Comité du fédéralisme au Yémen. Le pays prévoit aussi de se doter d’une nouvelle Constitution, d’un nouveau système électoral et d’organiser des élections présidentielles et parlementaires entre 2014 et 201

Puis, les sénateurs ont interrogé la délégation sur le processus de transition politique du pays, le contexte régional, les ressources naturelles et la question de la sécurité au Yémen.

La délégation a admis que la construction d’un État était un processus long et que la priorité du Yémen était actuellement la sécurité. Elle a en outre souhaité une réactivation des relations franco-yéménites, et a proposé de transmettre aux groupes d’amitié les projets du gouvernement yéménite afin de bénéficier de leur appui. Elle a rappelé l’évolution de l’aide financière française et a souhaité que le Yémen soit considéré par la France comme une zone de coopération prioritaire alors que l’AFD par exemple s’était désengagée du Yémen après y avoir tenu un bureau jusqu’en 2011.

En conclusion, Mme Goulet et les sénateurs présents se sont engagés à œuvrer en faveur de la coopération médicale décentralisée avec le Yémen, à l’exemple de ce qui a été fait entre la Géorgie et le département de l’Yonne, l’augmentation du nombre d’étudiants yéménites en France  et la réouverture de l’antenne de l’AFD au Yémen.

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