Le 30 janvier 2024, M. Thierry MEIGNEN (Les Républicains – Seine-Saint-Denis), président du groupe interparlementaire d’amitié France-Roumanie, s’est entretenu au Sénat avec S. E. Mme Ioana BIVOLARU, Ambassadrice de Roumanie en France.

Étaient également présents : Mme Annie LE HOUEROU (Socialiste, Écologiste et Républicain – Côtes-d’Armor) et MM. Fabien GENET (LR-R. – Saône-et-Loire), Patrice JOLY (SER – Nièvre) et Bernard PILLEFER (Union Centriste – Loir-et-Cher).

M. Thierry MEIGNEN, président, a accueilli S. E. Mme Ioana BIVOLARU, Ambassadrice de Roumanie en France depuis septembre 2023, en mettant en avant les relations anciennes et privilégiées entre la France et la Roumanie.

Disant sa joie d’être reçue par le groupe d’amitié pour la première fois depuis sa prise de fonction à Paris, l’ambassadrice a salué la qualité de la coopération bilatérale dans son ensemble, en soulignant la qualité exceptionnelle du Partenariat stratégique franco-roumain.

En cette année d’élections européennes, l’ambassadrice a évoqué les défis de taille auxquels devait faire face l’Union européenne.

S’agissant des perspectives d’adhésion à l’espace Schengen, la fin de l’année 2023 a été marquée par l’annonce de l’intégration partielle de la Roumanie à celui-ci à compter du 31 mars prochain. Si l’ambassadrice s’est félicitée de la suppression des contrôles aux frontières aériennes et maritimes, elle a souligné qu’au-delà de cette première étape, la suppression des contrôles aux frontières terrestres était très attendue par l’ensemble des acteurs économiques et par la Roumanie tout entière ; l’ambassadrice a en effet souligné que la Roumanie remplissait tous les critères requis pour le processus d'adhésion.

L’ambassadrice a en outre salué le soutien apporté à la Roumanie par la France dans la procédure d’adhésion à l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

S’agissant de la guerre en Ukraine, l’ambassadrice a rappelé que la Roumanie était le pays de l’Union européenne possédant la plus longue frontière avec ce pays (649 km). Depuis février 2022, environ 6 millions de réfugiés ukrainiens sont passés par la Roumanie ; environ 150 000 d’entre eux s’y sont installés et environ 50 000 enfants ukrainiens ont été scolarisés dans le pays. L’ambassadrice a indiqué que la Roumanie poursuivrait son soutien multidimensionnel à l'Ukraine.

L’ambassadrice a souligné la nécessité de veiller à l’ensemble de la région de la Mer noire, et de soutenir le parcours européen de la République de Moldavie.

Elle a également rappelé les piliers de la politique extérieure de la Roumanie que constituent le partenariat avec l’OTAN, l’appartenance à l’Union européenne et la relation stratégique avec les États-Unis. Le gouvernement roumain a été très sensible au déploiement de plus de 1 000 militaires français dans le cadre de la mission OPEX « Aigle » et l’ambassadrice a remercié la France d'avoir assumé le rôle de nation-cadre de cette mission de l’OTAN.

Dans le domaine de la santé, le président et les membres du groupe d’amitié ont souligné les enjeux de la coopération universitaire dans les filières médicales. Aujourd’hui, près de 2 000 étudiants français sont inscrits dans un cursus de santé (médecine, dentaire, pharmacie) en Roumanie, principalement dans les filières francophones des universités de médecine de Cluj-Napoca et d’Iaşi ; cela représente le troisième contingent d’étudiants étrangers en volume, après les étudiants en provenance de Moldavie et du Maroc. La francophonie marquée de la Roumanie – qui a d’ailleurs célébré en 2023 les trente ans de son appartenance à l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) – constitue assurément un facteur d’attractivité pour les étudiants français. Comme indiqué par l’ambassadrice, l’université de médecine de Bucarest vient elle aussi d’ouvrir une filière francophone.

Bien plus, les membres du groupe d’amitié ont mis en avant les questions soulevées par l’installation en France de professionnels de santé de nationalité roumaine. Tout en soulignant que la reconnaissance automatique des diplômes au sein de l’Union européenne permettait aux professionnels de santé roumains d’exercer en France, l’ambassadrice a confirmé que les enjeux liés à la démographie médicale (nombre et répartition sur le territoire national) se posaient également en Roumanie.

Enfin, l’année 2024 sera non seulement une année d’élections européennes, mais aussi nationales pour la Roumanie (élections présidentielle et législatives). Dans ce contexte, l’ouverture de bureaux de vote en nombre suffisant sur le territoire français au regard du nombre d’électeurs roumains constitue un enjeu déterminant ; l’ambassadrice a indiqué avoir reçu l’assurance du soutien des autorités françaises et mener actuellement des discussions à ce sujet avec les préfets de région et de département.

En conclusion, l’ambassadrice a annoncé que le groupe d’amitié interparlementaire Roumanie-France du Sénat roumain se réjouissait d’accueillir, au cours de l’année 2024, une délégation du groupe d’amitié du Sénat.

De gauche à droite : Mme Annie Le Houerou, M. Thierry Meignen, S. E. Mme Ioana Bivolaru et M. Patrice Joly

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· Mme Chloé COPPOLA

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