M. Lumir Abdixhiku et Mme Laure Darcos

Le mercredi 8 mars 2023, Mme Laure Darcos (Les Républicains – Essonne), présidente déléguée pour le Kosovo du groupe d’amitié France-Balkans occidentaux, s’est entretenue avec M. Lumir Abdixhiku, leader de la Ligue démocratique du Kosovo (LDK) et ancien secrétaire aux Affaires étrangères, et M. Alush Gashi, député et membre de la LDK.

Indiquant avoir déjà reçu des représentants du Gouvernement actuel du Kosovo ainsi que l’ambassadeur du Kosovo en France, Mme Darcos s’est dite très heureuse d’accueillir à leur tour des membres de l’opposition parlementaire. Elle a estimé que celle-ci devrait parler d’une seule voix avec la majorité et le gouvernement à l’extérieur de son pays lorsqu’est évoquée l’entrée du Kosovo dans les instances européennes.

Se disant très honoré d’être reçu au Sénat et soulignant qu’il avait été anciennement président du groupe d’amitié Kosovo-France, M. Lumir Abdixhiku a exprimé le souhait d’accueillir des sénateurs français à Pristina. Il a souligné la relation particulière existant depuis plus de vingt ans entre la France et le Kosovo, rappelant à cette occasion l’organisation de la conférence de Rambouillet en 1999.  

Évoquant la situation politique intérieure du Kosovo, il a indiqué que son parti était favorable, dans une approche constructive, au regroupement de municipalités majoritairement serbes au sein d’intercommunalités. Précisant que les Serbes du Kosovo constituaient 5% de la population mais étaient représentés à hauteur de 20% des sièges au Parlement national, il a dit souhaiter aboutir à un accord avec la Serbie portant sur l’ensemble des points structurels en discussion actuellement.

Exprimant le vœu de voir son pays rejoindre l’OTAN, M. Abdixhiku a dit espérer que la France soutienne la candidature de Pristina en ce sens. Mettant en exergue l’influence russe en Serbie et à la frontière Nord du Kosovo, particulièrement importante depuis le début du conflit en Ukraine, il a évoqué la présence dans cette région de mercenaires du groupe Wagner. Estimant que la Russie souhaitait mettre à profit sa présence dans les Balkans pour ouvrir un nouveau front qui détournerait l’attention du conflit en Ukraine, il a pointé l’urgente nécessité pour son pays de devenir membre de l’Alliance atlantique.

Évoquant les problèmes économiques et sociaux structurels auxquels est confronté le Kosovo, aggravés par une forte inflation, qui expliquent le nombre important de départs vers l’Union européenne, il a insisté sur le caractère crucial de l’enjeu sécuritaire pour l’avenir de son pays. 75% de la population ayant aujourd’hui moins de 25 ans, il est essentiel de garantir la paix dans la région afin de pouvoir développer tout le potentiel du Kosovo, a-t-il souligné.

M. Abdixhiku s’est montré circonspect sur l’actuel Gouvernement, dirigé par M. Albin Kurti, au pouvoir depuis deux ans et demi, qui n’a selon lui pas obtenu de résultats économiques probants malgré les très fortes attentes de la population. Faisant observer l’absence de réflexion en matière de transition écologique, sur les énergies renouvelables notamment, il a jugé que cela ne relevait pas d’un problème de corruption, aujourd’hui moindre dans le pays, mais d’un manque de volonté politique.

Évoquant enfin la présence des entreprises françaises au Kosovo, en retrait par rapport aux sociétés allemandes, italiennes ou chinoises, il a appelé à davantage d’investissements de la France dans son pays.

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