Le groupe interparlementaire d’amitié France-Indonésie et Timor-Est a reçu, le mercredi 23 octobre 2013, M. Zuhairi Misrawi, président de la Moderate Muslim Society, qui a été convié par le Quai d’Orsay à venir effectuer une visite en France dans le cadre du programme d’invitation des personnalités d’avenir.
Âgé de seulement trente-six ans, M. Zuhairi Misrawi est un intellectuel musulman qui milite en faveur de la tolérance religieuse, de la justice sociale et de la promotion des valeurs démocratiques.
La présidente du groupe d’amitié, Mme Catherine Procaccia, a d’abord présenté à M. Zuhairi Misrawi le rôle et le fonctionnement du Sénat. Elle a ensuite rappelé les grands principes qui fondent la conception française de la laïcité depuis 1905 et évoqué les débats nouveaux auxquels l’émergence de l’Islam a donné lieu. M. Jean-Jacques Lozach, vice-président a souligné que la laïcité à la française, qui tend à cantonner la religion dans la sphère privée, vise à garantir la liberté de conscience.
M. Zuhairi Misrawi a indiqué que l’Indonésie ne reconnaît que six religions (Islam, catholicisme, protestantisme, hindouisme, bouddhisme et confucianisme), ce qui pose un problème à tous ceux qui appartiennent à une autre confession. La Moderate Muslim Society demande donc qu’une loi pose un principe d’égalité entre toutes les convictions religieuses.
Interrogé sur la question des persécutions dont sont victimes certaines minorités chrétiennes, M. Zuhairi Misrawi a estimé que le problème se pose surtout dans la province de Java Ouest. Il a souligné que son organisation, très vigilante sur le sujet, condamne fermement ces violences et appelle l’Etat à faire respecter la loi avec plus de vigueur. Il a considéré que, sur deux cents millions de musulmans indonésiens, il y a peut-être 1% d’extrémistes, ce qui est déjà trop.
En réponse à une question de M. André Dulait, vice-président, sur la place des écoles islamiques en Indonésie, M. Zuhairi Misrawi a précisé que 50 000 écoles dépendent de l’une ou l’autre des deux grandes organisations musulmanes que compte le pays.
Sur le plan politique, M. Zuhairi Misrawi a indiqué être engagé dans le Parti démocratique indonésien de lutte (PDI-P), qui devrait être représenté, lors de l’élection présidentielle de 2014, par le gouverneur de Jakarta, M. Joko Widodo, qui a une grande popularité dans son pays.
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