Allocution de M. le président du Sénat

M. Gérard Larcher, président.  - Merci, en notre nom à tous, à M. Paul Vergès d'avoir présidé notre assemblée et pour ses propos sur le défi démographique et la mondialisation. En choisissant l'exemple de La Réunion, il nous a rappelé l'importance de l'outre-mer pour notre pays et pour la République. (Applaudissements à droite et au centre ainsi que sur plusieurs bancs socialistes, écologistes et RDSE) Une nouvelle civilisation, c'est ce que nous avons la responsabilité collective de bâtir ensemble.

Je salue aussi le président Bel que je m'apprête à retrouver au Petit Luxembourg ; son élection comme premier président socialiste du Sénat sous la Ve République a été le signe que l'alternance est une réalité au Sénat. Je salue ses convictions et son engagement et lui souhaite le meilleur pour la vie qui l'attend. (Applaudissements)

Je retrouve une grande émotion à m'exprimer devant vous -comme au premier jour. Je salue ceux qui rejoignent aujourd'hui notre assemblée ; ils peuvent être fiers, non pas seulement pour eux-mêmes, mais de leur mandat, fiers de servir la République et de porter la voix leurs territoires -qui ont besoin d'être écoutés et entendus. J'ai une pensée pour tous ceux qui ont quitté notre assemblée. Je remercie tous ceux qui m'ont accordé leur confiance, dans mon groupe politique et au-delà.

À la majorité, je veux dire la tâche qui l'attend : être une opposition constructive, avec une boussole, l'intérêt du pays. À l'opposition, je dis que je serai le président du Sénat, de tout le Sénat, de tous les sénateurs, et que je serai attentif à leurs droits.

Notre responsabilité collective est de donner plus de force au Sénat, de faire entendre sa voix de sorte que la question de son utilité ne soit plus posée. Nous devons démontrer que le bicamérisme est indispensable à l'équilibre de nos institutions (applaudissements au centre et à droite ainsi que sur plusieurs bancs écologistes, RDSE et sur quelques bancs socialistes), affirmer notre autonomie qui est la garantie de notre crédibilité.

Il nous faudra retisser les liens avec les territoires, en zone rurale comme en zone urbaine, comme avec les citoyens. La reconquête de l'opinion, c'est celle de la confiance. Les seuls à avoir aujourd'hui cette confiance, ce sont les maires, leurs adjoints et les conseillers municipaux. (Applaudissements à droite et au centre) Nous devrons enfin renforcer cette exigence législative qui a toujours été la marque du Sénat.

Prenons ensemble la mesure des défis qui sont devant nous. Nous allons écrire ensemble une nouvelle page. Dans la crise de confiance que traverse notre pays, le Sénat peut être une référence sûre et légitime. Je crois au Sénat et je propose que nous soyons 348 à croire au Sénat et à le porter ! (Applaudissements à droite et au centre)

Je conclurai en citant une phrase de celui qui a motivé mon engagement politique, lorsque j'étais encore en classe de première : « Repoussant le doute, ce démon de toutes les décadences, poursuivons notre route qui est celle d'une France qui croit en elle-même et qui, par là, s'ouvre l'avenir ». Charles de Gaulle. (Mmes et MM. les sénateurs de droite et du centre applaudissent vivement et longuement; applaudissements sur les autres bancs)