État civil :
Né le 19 septembre 1845
Décédé le 24 janvier 1920
Profession :
Avocat
Département :
Marne
IIIème République

Ancien sénateur de la IIIe République

Elu le 20 novembre 1898
Elu le 7 janvier 1906
Elu le 11 janvier 1920
Fin de mandat le 24 janvier 1920 ( Décédé )

1889-1940  (Extrait du «Jean Jolly»)

1889-1940

VALLÉ (ERNEST), né le 19 septembre 1845 à Avize (Marne), mort le 24 janvier 1920 à Paris (7e).

Député de la Marne de 1889 à 1898.

Sénateur de la Marne de 1898 à 1920.

Sous-secrétaire d'Etat à l'Intérieur du 28 juin au 26 octobre 1898.

Ministre de la Justice du 7 juin 1902 au 18 janvier 1905.

Né le 19 septembre 1845 à Avize, dans le département de la Marne, Ernest Vallé commença ses études secondaires au lycée d'Epernay et les termina au lycée de Reims. Il fit ensuite son droit à Paris et fut successivement le secrétaire de Le Blond, sénateur de la Marne, puis de Cresson, ancien bâtonnier de l'ordre des avocats. Inscrit dès 1867 au barreau de Paris, à vingt-deux ans, il prit part au mouvement de la jeunesse républicaine contre l'Empire. Il fit partie du comité anti-plébiscitaire et fut chargé de distribuer dans les casernes des bulletins de vote portant « non ».

Pendant la campagne de 1870-1871, il servit dans la garde mobile et fit vaillamment son devoir devant Paris.

Par la suite, avocat à la cour d'appel, il s'occupa de nombreuses causes civiles, dont certaines assez retentissantes, telles celle du banquier Cattani contre la famille Humbert, en 1903, et il n'abandonna pas le barreau le jour où ses compatriotes l'appelèrent à exercer des mandats électifs successifs.

En 1886, Ernest Vallé fut élu conseiller général du canton d'Avize dans le département de la Marne.

Aux élections législatives de 1889, candidat progressiste dans l'arrondissement d'Epernay, il l'emporta, au premier tour de scrutin, par 12.391 voix, sur Mérendet, révisionniste, qui en obtint 8.804.

Aux élections générales de 1893, il fut réélu, avec 9.183 suffrages contre 7.165 à trois candidats socialistes ; à celles de 1898, il fut réélu de nouveau, avec 12.010 voix contre 10.870 à trois concurrents.

Durant la législature de 1889 à 1893, Ernest Vallé intervint dans un certain nombre de discussions intéressant plus particulièrement la procédure.

Il fut nommé en 1892 rapporteur général de la commission d'enquête sur les affaires de Panama et il décida la commission à rendre public le rapport qu'il avait dressé.

En 1894, il fut encore chargé du rapport sur la réforme judiciaire et l'extension de la compétence des juges de paix. Il conclut en faveur de cette dernière disposition et de la réduction des frais de justice.

Quand Henri Brisson forma son second ministère, le 28 juin 1898, il s'adjoignit, comme sous-secrétaire d'Etat à l'Intérieur, Ernest Vallé, qui démissionna avec le cabinet quelques semaines plus tard le 25 octobre, après le rejet par la Chambre de l'ordre du jour de confiance dans le gouvernement à la suite des diverses interpellations relatives à l'affaire Dreyfus.

L'année précédente, le 3 janvier 1897, Ernest Vallé s'était présenté aux élections sénatoriales dans le département de la Marne et il avait échoué, n'obtenant que 434 voix sur 990 votants. Après le décès de Poirrier, le 16 septembre 1898, il posa encore sa candidature et, plus heureux cette fois, il fut élu sénateur le 20 novembre 1898 par 499 voix sur 993 suffrages exprimés. Il ne perdit jamais la confiance de ses électeurs : il fut réélu le 7 janvier 1906, par 597 voix sur 987 votants ; le 11 janvier 1920, son mandat lui fut une dernière fois confirmé, au premier tour, par 703 voix sur 970 inscrits et il recueillit les voix de bien des citoyens n'appartenant pas à son parti, alors que, terrassé par la maladie, il n'avait même pas pu paraître dans son département à la veille des élections.

En 1901, Ernest Vallé avait été nommé président du parti radical. Au Sénat, membre de la commission de la Haute cour dès 1902, et ce jusqu'en 1914, il ne s'inscrivit, dès l'abord, à aucun groupe.

Quand Combes forma son ministère, le 7 juin 1902, Ernest Vallé fut chargé de la justice et il conserva cette charge jusqu'au 23 janvier 1905. En cette qualité, il a contribué au vote des mesures contre les congrégations en 1903.

Le 18 décembre, Combes et son ministre de la Justice accentuèrent encore leur action mais il leur fallut trois mois pour obtenir le vote de leur nouveau texte, que le Sénat ratifiera à son tour, la loi étant promulguée le 5 juillet 1904.

De 1905 à 1912, Ernest Vallé intervint très souvent à la tribune en particulier lors de la discussion des budgets et des débats visant la séparation des églises et de l'Etat. A partir de 1912, s'il resta membre de nombreuses commissions, notamment de la commission d'instruction de la Cour de justice, et s'il participa activement à leur travail, il n'intervint plus en séance publique.

Durant la guerre, malgré son mauvais état de santé, il n'avait cessé de se dépenser pour porter sur tous les points du front aux villages dévastés l'aide, le réconfort et le secours.

Ernest Vallé décédait, en cours de mandat, le 23 janvier 1920 à son domicile, boulevard Raspail à Paris.

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Jean Jolly (1960/1977)

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Ernest VALLE

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