État civil :
Né le 27 septembre 1827
Décédé le 4 novembre 1893
Profession :
Bijoutier, orfévre
Département :
Inamovible
IIIème République

Ancien sénateur de la IIIe République

Elu le 23 juin 1883
Fin de mandat le 4 novembre 1893 ( Décédé )


Ancien Vice-président du Sénat

avant 1889  (Extrait du «Robert et Cougny»)
1889-1940  (Extrait du «Jean Jolly»)

avant 1889

TIRARD (PIERRE-EMMANUEL), représentant en 1871, député de 1876 à 1888, ministre, membre du Sénat, né à Genève (Suisse) le 27 septembre 1827, d'une famille française originaire. de l'Isère, fit ses études à l'Université de Genève, vint à Paris à 19 ans, et entra dans l'administration des ponts et chaussées, aux bureaux de navigation de la Seine; il quitta cet emploi en 1851, créa une maison pour l'exportation de la bijouterie et de l'orfèvrerie fit partie (1868) du conseil des prud'hommes, acquit une certaine influence politique dans son arrondissement, et soutint avec succès, aux élections de 1869, dans les réunions publiques, la candidature de M. Bancel contre celle de M. Emile Ollivier. Nommé maire provisoire du IIe arrondissement à la révolution du 4 septembre, confirmé dans ces fonctions par le scrutin du 5 novembre suivant, il fut élu, le 8 février 1871, représentant de la Seine à l'Assemblée nationale, le 38e sur 43, par 75,207 voix (328,970 votants, 647,858 inscrits), Il prit place à l'extrême-gauche, et vota contre la paix. Lors de l'insurrection du 18 mars, il tenta, à sa mairie, d'organiser la résistance contre le comité central, fut désigné par la réunion des maires de Paris comme l'un des trois membres de la commission chargée de maintenir l'ordre, demanda (21 mars) à l'Assemblée de Versailles de décréter au plus vite les élections municipales, accepta, devant le mauvais vouloir de l'Assemblée, la date du 26 fixée par le comité central, fut élu, a cette date, membre de la Commune pour le IIe arrondissement par 6,386 voix, protesta, dès la première réunion, contre les actes et motions du comité central, et se démit, le 29, d'un mandat qui « devait être exclusivement municipal, mais qui paraissait devoir s'étendre fort au delà dans le domaine politique.» A l'Assemblée, ou il reprit sa place, il eut à répondre, à plusieurs reprises, contre des attaques sur soit attitude pendant la Commune, parla avec compétence sur les échéances des traités de commerce, sur l'élection des juges consulaires, contre les tarifs des douanes, contre l'impôt sur les matières premières, sur le budget, sur la loi électorale, fit partie de plusieurs commissions, fut blessé en duel (juillet 1872) par M. François Aubert, rédacteur au Gaulois, et vota contre l'abrogation des lois d'exil, contre la pétition des évêques, contre le pouvoir constituant, pour le service de trois ans, contre la démission de Thiers, contre le septennat, contre l'admission à titre définitif des princes d'Orléans dans l'armée, contre le ministère de Broglie, pour l'amendement Wallon, pour les lois constitutionnelles. Réélu, le 5 mars 1876, au second tour de scrutin, député du 1er arrondissement de la Seine, par 8,761 voix (12,202 votants, 17,702 inscrits), contre 3,184 à M. de Ploeue, il reprit sa place à gauche, demanda, sans insister, la suppression de l'ambassade du Vatican, parla sur la réforme judiciaire en Egypte, fut membre de la commission du budget, rapporteur du budget des Beaux-arts, vota l'amnistie partielle, la suppression de l'aumônerie militaire, et fut des 363. Réélu, le 14 octobre 1877, par 9,301 voix (12,554 votants, 15,493 inscrits), contre 1,874 à M. Jacomy, il fit partie du comité de résistance des gauches, soutint le cabinet Dufaure, fut rapporteur du budget des Beaux-arts, membre et président de la commission du tarif des douanes, accepta (4 mars 1879) le ministère de l'Agriculture et du Commerce dans le cabinet Waddington modifié, et le conserva dans le premier cabinet Freycinet (28 décembre suivant), et-,dans le premier cabinet Ferry (23 septembre 1880). En cette qualité, il soutint, en juin 1880, à la tribune, et au nom du gouvernement, la proposition d'amnistie partielle, et quitta le pouvoir, avec ses collègues du cabinet, le 10 novembre 1881, il avait été réélu député dans sa circonscription, le 21 août précédent, par 6,013 voix (11,155 votants, 15,429 inscrits), contre 3,990 à M. Yves Guyot, 269 à M. Despatys et 194 à M. Letailleur. Il reprit, sa place à gauche, et, à la chute du ministère Gambetta, fut rappelé, dans le second ministère Freycinet, au ministère du Commerce (30 janvier 1882). Il intervint dans le débat sur la mairie centrale (20 juillet), défendit, au Sénat (août), le projet de loi sur les syndicats professionnels, et, lors de l'échec du cabinet sur les affaires d'Egypte, resta dans le ministère Duclerc avec le portefeuille des Finances (7 août 1882). Il refusa de conserver dans le budget, préparé par son prédécesseur M. Léon Say, la consolidation d'une de la dette flottante en rente amortissable au moyen des cautionnements des fonctionnaires, et la convention projetée avec la compagnie d'Orléans pour le remboursement anticipé à l'Etat des garanties d'intérêts, et fut maintenu dans l'éphémère cabinet Fallières (29 janvier-21 février 1833), et dans le second cabinet Ferry qui le remplaça, Le 14 juin suivant, il déposa un projet instituant une sorte d'assurance mutuelle entre les caisses d'épargne, émit, en 3 % amortissable, un emprunt de 350 millions (12 février 1884; conclut (avril) avec un syndicat de banquiers la conversion de la dette tunisienne, et fit voter, lors de la discussion du budget de 1885 (décembre 1884) l'article de la loi des recettes réglant l'impôt dû par les associations et congrégations religieuses, La chute du cabinet Ferry, après l'affaire de Lang-Son (30 mars 1885), amena la retraite de M. Tirard, qui, le 23 juin 1883, avait été élu sénateur inamovible par le Sénat (157 voix sur 183 votants et 28 bulletins blancs), en remplacement de M. de Laboulaye, décédé. En juin 1886, il proposa seins succès l'admission temporaire des sucres étrangers, fut rapporteur (juin 1897) du projet de loi relevant les taux légaux des betteraves prises en charge, fut nommé président de la commission supérieure du contrôle de l'Exposition universelle de 1889, et, à la chute de M. Grévy, fut chargé par le nouveau président de la République, M. Carnot, de former un cabinet (12 décembre 1887), dans lequel il prit la présidence du conseil et le portefeuille des Finances. Il fit repousser par la Chambre (février 1888) l'urgence sur une proposition de M. Sans-Leroy tendant à l'élection d'une commission parlementaire pour étudier le renouvellement du privilège de la Banque de France en 1897, attaqua. le projet de la commission du budget relatif à la suppression de l'impôt des boissons, vit rejeter, a égalité de voix, une demande de crédits pour le Tonkin, mais obtint, le lendemain, à une majorité de 8 voix seulement, le vote du crédit, posa la question de cabinet sur le vote des fonds secrets qui furent accordés par 248 voix contre 220, s'engagea (20 mars), au cours d'une interpellation de M. de Cassagnac, à traduire le général Boulanger devant un conseil d'enquête en raison de ses manifestes électoraux, et tomba du pouvoir (30 mars 1888), pour s'être opposé, « de la façon la places nette et la plus énergique », à la proposition d'urgence sur la révision de la Constitution. Le cabinet Floquet, qui le remplaça, étant tombé lui-même, sur la même question, le 22 février 1889, mais pour l'avoir soulevée, M. Tirard fut encore chargé décomposer un nouveau cabinet, dans lequel il conserva, avec la présidence du conseil, le Portefeuille du Commerce et de l'Industrie (22 février 1889). M. Tirard a donné ses soins à l'exécution des mesures déjà prises à l'égard du général Boulanger, et à l'ouverture de l'Exposition universelle de 1889, et s'est prononce, 5 ans la dernière session. Pour le rétablissement du scrutin d'arrondissement (13 février 1889), pour le projet de loi Lisbonne restrictif de la liberté de la presse, pour la procédure de la haute cour contre le général Boulanger.

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Robert et Cougny (1889)

1889-1940

TIRARD (PIERRE, EMMANUEL), né le 27 septembre 1827 à Genève (Suisse), mort le 4 novembre 1893 à Paris.

Représentant de la Seine de 1871 à 1876.

Député de la Seine de 1876 à 1883.

Sénateur inamovible de 1883 à 1893.

Ministre de l'Agriculture et du Commerce du 5 mars 1879 au 10 novembre 1881.

Ministre du Commerce du 30 janvier au 29 juillet 1882.

Ministre des Finances du 7 août 1882 au 30 mars 1885.

Président du Conseil et ministre des Finances du 12 décembre 1887 au 30 mars 1888.

Président du Conseil et ministre du Commerce, de l'Industrie et des Colonies du 22 février 1889 au 14 mars 1890.

Ministre des Finances du 13 décembre 1892 au 30 mars 1893.

(Voir première partie de la biographie dans ROBERT ET COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires, t. V, p. 422.)

Le 11 janvier 1889, Tirard avait été élu vice-président du Sénat, mais trois mois plus tard, il donnait sa démission ayant été appelé, le 23 février, à former un second cabinet.

Ce fut ce cabinet qui consacra la ruine du mouvement boulangiste et permit, par l'interdiction des candidatures multiples (17 juillet 1889) le triomphe des républicains et l'écrasement des partisans de Boulanger aux élections d'octobre 1889. Tirard, mis en minorité par le Sénat le 14 mars 1890, démissionna et, à partir de cette époque, ne siégea que très rarement en séance publique. Cependant, malgré son état de santé, il accepta à deux reprises, le 13 décembre 1892 et le 11 janvier 1893, le portefeuille de ministre des Finances dans les 1er et 2e cabinets Ribot.

Il décédait quelques mois plus tard, le 4 novembre 1893, des suites d'une longue et douloureuse maladie. Il était âgé de 66 ans.

En 1891, il avait été élu président de la commission relative aux compagnies de colonisation.

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Jean Jolly (1960/1977)

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Pierre TIRARD

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