État civil :
Né le 11 janvier 1850
Décédé le 28 janvier 1926
Profession :
Commerçant
Département :
Vienne
IIIème République

Ancien sénateur de la IIIe République

Elu le 10 novembre 1907
Elu le 3 janvier 1909
Fin de mandat le 10 janvier 1920 ( Non réélu )

1889-1940  (Extrait du «Jean Jolly»)

1889-1940

SERVANT (JACQUES, MARIE, GEORGES), né le 11 janvier 1850 à Poitiers (Vienne) mort le 28 janvier 1926 à Poitiers.

Sénateur de la Vienne de 1907 à 1920.

C'était un personnage de Poitiers, une silhouette, que Jacques Servant, commerçant et magistrat consulaire, avec sa tête ronde, son oeil vif et tout son poil : moustache, favoris, grande barbe à deux pointes. Pas plus tôt élu conseiller général - un peu après trente ans - il voulut être du Parlement, mais ce ne fut pas une petite affaire, ni courte ; il lui fallut de la patience !

En 1898, candidat à la députation dans la 1re circonscription de Poitiers, il n'obtint que 3.898 voix contre 6.802 au sortant, Bazille, qui l'emporta au second tour. Pareil échec le 21 avril 1907 quand il s'agit de remplacer feu le sénateur Thézard : 153 voix et c'est Surreaux qui passe avec le triple. Encore était-ce un progrès sur l'année précédente où s'agissant de remplacer Couteaux au Luxembourg, Servant n'avait pu réunir que 105 suffrages. Enfin, six mois plus tard, le 10 novembre 1907, Demarçay cette fois étant mort, Servant entra enfin au Sénat, mais de justesse : 353 voix contre 334 à Du-vau. En revanche, au renouvellement du 3 janvier 1909, tout alla on ne peut mieux : 452 suffrages dès le premier tour sur 696. Mais en 1920, on le verra, il renouera avec l'échec, sans rémission.

Pour l'instant, en 1907, le voilà au Sénat où il est admis le 19 novembre et s'inscrit au groupe de l'union républicaine. Cependant, c'est seulement en 1910 que Servant fera ses grands débuts publics dans la discussion de la proposition de loi sur les retraites ouvrières. Il est contre. Il pense que les ouvriers refuseront de payer les cotisations, qu'on n'y pourra rien faire et que les patrons, au bout du compte, seront obligés de payer à leur place. La solution, il la voit dans le financement de la retraite par l'impôt sur le revenu. C'était trop d'un précurseur pour être si tôt retenu.

Un honneur lui échoit l'année suivante avec le rapport, que le Sénat lui confie, sur un projet de résolution relatif à la nomination des grandes commissions au scrutin de liste. Ces problèmes de désignation deviennent un peu son affaire : en 1913, Servant ne prendra pas une mince part à la discussion du projet de loi modifiant les lois organiques sur l'élection des députés ; il s'emporte véhémentement contre la représentation proportionnelle.

Souvent, aussi, il songe à sa circonscription : en 1911, il prend la défense des petits débitants qui « tripatouillent » leur piquette ou leur râpé, demandant pour eux le droit d'y rajouter du sucre. Ou à son électorat : l'amendement Touron à la loi de finances pour 1914 l'aura pour avocat, qui dit que le revenu de l'industriel, du commerçant, du paysan, ne doit être soumis à l'impôt sur le revenu qu'une fois qu'il est acquis, c'est-à-dire placé comme capital. La guerre offre au sénateur Servant un champ d'études assez considérable et il se distingue dans des affaires relatives à la taxation des denrées alimentaires et à la taxation du blé en 1916 et 1917. Le Sénat le fait membre de sa commission spéciale chargée d'étudier l'organisation économique du pays pendant et après la guerre. Déjà membre écouté de la commission des finances, spécialiste des questions minières, surtout de celles qui se posent dans les départements libérés, il occupe, la guerre finie, une position assez en vue au Sénat, parlant beaucoup, avec passablement d'autorité, sur des sujets aussi divers que : en 1918, la taxation des produits de luxe et la création de l'office central des produits chimiques agricoles et, en 1919, la journée de huit heures, la protection des appellations d'origine, l'exploitation provisoire des mines de la Sarre, le déclassement de l'enceinte fortifiée de Paris, etc..

Poitiers, cependant, arrête sa carrière au renouvellement de 1920, ne le classant que cinquième au premier tour avec 165 voix quand la majorité absolue était de 348 et cinquième encore au second avec 229 voix quand il lui en eût fallu 351.

Servant, retiré de la vie politique mourut à Poitiers le 28 janvier 1926. Il avait 76 ans.

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Jean Jolly (1960/1977)

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Jacques SERVANT

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