État civil :
Né le 3 octobre 1846
Décédé le 12 juin 1918
Profession :
Chirurgien
Département :
Dordogne
IIIème République

Ancien sénateur de la IIIe République

Elu le 9 janvier 1898
Fin de mandat le 3 janvier 1903 ( Non réélu )

1889-1940  (Extrait du «Jean Jolly»)

1889-1940

POZZI (JEAN, Samuel), né le 3 octobre 1846 à Bergerac (Dordogne), mort le 12 juin 1918 à Paris.

Sénateur de la Dordogne de 1898 à 1903.

Lorsque, le 9 janvier 1898, par 575 voix contre 546 au député radical Theulier, le collège électoral de la Dordogne, appelé à pourvoir au remplacement du docteur Antoine Gadaud décédé, élit le professeur Samuel Pozzi pour le représenter au Sénat, celui-ci est loin d'être un inconnu. Car, si sa notoriété politique ne dépasse guère alors le cercle de ses amis périgourdins qui en ont fait un conseiller général, sa réputation de chirurgien va très loin au-delà de nos frontières.

Carrière brillante et rapide.

Après avoir poursuivi heureusement ses études secondaires aux lycées de Pau puis de Bordeaux, Samuel Pozzi s'inscrit, dès 1866, à la Faculté de médecine de Paris où il est l'élève de Broca. Interne des hôpitaux en 1869, ses études un temps interrompues par une participation volontaire à la guerre franco-allemande de 1870, il obtient en 1872 la médaille d'or de la faculté.

Reçu docteur en médecine en 1873, avec une thèse couronnée par la faculté sur « les fistules de l'espace pelvirectoral supérieur », il concourt deux ans plus tard, et avec succès, pour l'agrégation. C'est alors qu'il fait, en 1876, le voyage d'Edimbourg pour aller s'initier, auprès du célèbre Lester, au pansement antiseptique qui constitue sur le plan médical l'aboutissement pratique des théories pasteuriennes. Désormais, adepte convaincu de l'antiseptie, et vulgarisateur des innovations qui intéressent la médecine, il contribue à en introduire la pratique en France - comme plus tard il fera connaître les travaux d'Alexis Carrel sur les transplantations de tissus et d'organes.

Nommé chirurgien des hôpitaux et professeur à la faculté en 1877, il devient, en 1883, chirurgien chef de l'hôpital de Lourcine (plus tard appelé hôpital Broca).

Praticien audacieux, il est l'un des premiers à aborder avec succès la chirurgie de l'abdomen. Cependant il est hors de doute que son nom restera attaché à son oeuvre gynécologique : tandis que son Traité de gynécologie opératoire, paru en 1890, devient un classique traduit en plusieurs langues, la création de son service gynécologique à Broca, tant par la qualité de son équipement qui fait appel à toutes les ressources de la chirurgie moderne que par l'attention donnée au décor qui reçoit le concours des meilleurs artistes du moment, marque une date dans l'histoire hospitalière parisienne.

Par ailleurs, auteur prolixe et conférencier écouté, artisan de la création du « congrès de chirurgie » dont il est le secrétaire général, il apporte à la vulgarisation de la pensée médicale française un précieux renfort. Il est élu à l'Académie de médecine en 1896 (il en sera le président désigné pour 1919).

Bien évidemment son activité politique peut paraître pâle comparée à l'éclat de sa réussite professionnelle, d'autant que son passage au Palais du Luxembourg allait être de courte durée puisque, au renouvellement triennal de 1903 il se voit préférer le docteur Peyrot, lui-même chirurgien des hôpitaux et professeur à la Faculté, ne recueillant, au troisième tour de scrutin, que 348 voix contre 562 à son heureux rival.

Reste que, à la Haute Assemblée où il siège au groupe de la gauche et de l'union républicaine, si la diversité de ses préoccupations (enseignement, hygiène, agriculture, colonies, etc...) dénote un éclectisme et une curiosité qui débordent le cadre de ses centres d'intérêts professionnels en ne laissant que deviner l'orientation de sa philosophie politique, le soutien sans défaillance qu'il apporte par ses suffrages à ses amis républicains éclaire assez la vigueur de ses convictions.

Au début de la guerre 1914-1918, en dépit de son âge, Samuel Pozzi reprend du service. En qualité de médecin principal, il assume les soins aux blessés notamment à l'hôpital de l'Hôtel Astoria où lui-même, le 12 juin 1918, après l'attentat dont il a été victime, dans son propre cabinet, de la part d'un ancien opéré atteint du délire de la persécution, sera opéré par son élève Thierry de Martel qui tentera, en vain, la suture des perforations intestinales causées par les balles de son assassin.

Membre de l'Académie de médecine, grand officier de la Légion d'honneur, titulaire de nombreux ordres étrangers, membre de nombreuses académies hors de France, chirurgien consultant couru, opérateur réputé, artiste et grand amateur d'art - il possède une collection de Tanagra unique - grand, élégant, affable, resté jeune malgré les ans, Samuel Pozzi est une personnalité bien parisienne ainsi qu'en témoigne la foule de ses amis qui se pressent à ses obsèques célébrées en l'église réformée de l'ave nue de la Grande-Armée, le mardi 18 juin 1918.

Conformément à sa volonté, il est inhumé dans son uniforme militaire en sa ville natale de Bergerac.

Samuel Pozzi était le frère du député de la Marne Adrien Pozzi.

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Jean Jolly (1960/1977)

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Samuel POZZI

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