État civil :
Né le 21 juin 1812
Décédé le 31 décembre 1890
Profession :
Journaliste
Département :
Seine
IIIème République

Ancien sénateur de la IIIe République

Elu le 30 janvier 1876
Elu le 8 janvier 1882
Fin de mandat le 31 décembre 1890 ( Décédé )


Ancien Vice-président du Sénat

avant 1889  (Extrait du «Robert et Cougny»)

avant 1889

PEYRAT (ALPHONSE), représentant en 1871, et membre du Sénat, né à Toulouse (Haute-Garonne) le 21 juin 1812, mort à Paris le 2 janvier 1891, fit ses études au séminaire de Toulouse ; mais, se sentant peu de goût pour l'état ecclésiastique, il suivit quelque temps les cours de l'Ecole de droit et renonça brusquement à la jurisprudence pour venir à Paris (1833), où Armand Marrast, alors rédacteur eu chef de la Tribune, l'accueillit avec bienveillance : le jeune Peyrat débuta dans ce journal par un article de critique sur les Mémoires de la révolution de 1830, publiés par Bérard : l'article, inséré en bonne place, parut tellement agressif au ministère public que le journal fut saisi et Peyrat condamné à trois ans de prison et 10,000 francs d'amende. Attaché dès lors à la feuille démocratique, M. Peyrat fut chargé du compte rendu des séances de la Chambre, jusqu'au mois d'avril 1834, époque à laquelle la Tribune suspendit sa publication. Devenu secrétaire du directeur du National, M. Charles Thomas, M. Peyrat retourna ensuite à Toulouse, où il rédigea quelque temps la France méridionale; puis il revint à Paris, collabora à la Presse, visita l'Italie et l'Espagne, et ne cessa de fournir assidûment, jusqu'en 1863, des articles au journal de Girardin. Lorsque, par ordre du général Cavaignac, le rédacteur en chef de ce journal fut incarcéré (juin 1848), M. Peyrat fut à la tête des instigateurs de la protestation que signèrent 68 journalistes et avocats contre cette violation de la liberté. Il s'était fait dans la Presse une spécialité des questions de politique extérieure, d'histoire et de critique religieuse. On remarqua surtout ses correspondances d'Angleterre, écrites de Londres en 1857, et une série d'articles sur l'infaillibilité des papes, et, plus tard, sur les affaires de Naples. A la fin de 1857, il venait de prendre, en remplacement de Nefftzer, la rédaction en chef de la Presse, lorsqu'elle fut suspendue pour deux mois, à la suite d'un article de M. Peyrat, contenant ce passage : « Il y a depuis quelque temps dans la conscience universelle un vague frémissement. Voici évidemment l'heure des résolutions décisives. Les problèmes qui préoccupent le monde politique se simplifient. Les partis se serrent et se comptent. Il semble que nous ayons tous entendu d'un bout à l'autre de l'Europe une voix qui nous crie : Levez-vous et marchez! Devons-nous, vivant toujours de nos souvenirs et de nos regrets, nous enfoncer de plus en plus dans notre abattement? Le parti révolutionnaire doit-il imiter le parti légitimiste, que l'abstention a conduit à la nullité ? Nous nous sommes comptés : nous savons que nous sommes un grand parti dévoué à la Révolution. » Le conseil d'administration du journal renonça alors à la collaboration de M. Peyrat, qui lui intenta un procès et le perdit devant le tribunal de commerce. En 1859, il put rentrer au journal comme rédacteur en chef, mais il dut se renfermer, jusqu'à la fin de 1860, dans la bibliographie et la critique littéraire. Enfin il quitta définitivement la Presse pour fonder, trois ans plus tard, l'Avenir national, journal qui fit une guerre incessante à l'empire. En novembre 1868, ce fut lui qui prit l'initiative de la souscription Baudiu, source de nombreuses poursuites contre lui et un grand nombre de ses confrères de la presse démocratique. M. Peyrat conserva la direction de l'Avenir national jusqu'au commencement de 1872. Elu, le 8 février 1871, représentant de la Seine à l'Assemblée nationale, le 42e sur 43, par 72,480 voix (328,970 votants, 547,858 inscrits), il alla siéger à l'extrême-gauche, dans le groupe radical de l'Union républicaine, vota contre les préliminaires de paix, proposa à ses collègues, le 16 mai 1871, de proclamer la République, et prit encore l'initiative, comme président de l'Union républicaine (19 mai 1873), d'une motion tendant à la dissolution de l'Assemblée, dans le délai de quinze jours. Il se prononça contre l'abrogation des lois d'exil, contre la chute de Thiers au 24 mai, contre le septennat, contre la loi des maires, l'état de siège, le ministère de Broglie. En 1875, il fut du petit nombre des représentants intransigeants qui, faisant passer le respect des principes démocratiques avant les suggestions de la politique « des résultats », refusèrent de s'associer à l'adoption des lois constitutionnelles : il s'était déjà abstenu lors du vote de la proposition Casimir Périer relative à l'organisation de la République. Porté, le 30 janvier 1876, candidat au Sénat dans le département de la Seine, il fut élu sénateur, le dernier sur cinq, au troisième tour de scrutin, par 114 suffrages sur 204 votants. I1 appartint, dans la Chambre haute, au groupe de l'Union républicaine, se prononça pour l'amnistie plénière avec Victor Hugo, repoussa (juin 1877) la demande de dissolution de la Chambre, et fut désigné, avec MM. Calmon et Hérold, pour diriger le comité de résistance légale et de propagande républicaine qui tint tête au gouvernement du Seize-Mai et prépara les élections qui suivirent. Il n'eut ensuite, au Sénat, qu'un rôle assez effacé. Il vota avec la gauche pour les divers ministères républicains qui se succédèrent au pouvoir, pour l'article 7 (1880) et pour les lois Ferry, fut réélu sénateur de la Seine, le 8 janvier 1882, par 103 voix sur 202 votants, devint vice-président du Sénat, en remplacement de M. Le Royer, le 9 février suivant, fut confirmé dans les mêmes fonctions le 2 février 1885, et se prononça pour la réforme judiciaire, pour le divorce, pour l'expulsion des princes, pour la nouvelle loi militaire, et, en dernier lieu, pour le rétablissement du scrutin d'arrondissement (13 février 1889), pour la procédure à suivre devant le Sénat contre le général Boulanger ; il s'était abstenu sur le projet de loi Lisbonne restrictif de la liberté de la presse. Outre ses nombreux articles comme journaliste, on a encore de lui : Réponse à l'instruction synodale de l'évêque de Poitiers (1854) ; Un nouveau dogme (1855) ; Critique des hommes du jour (1855) ; l'Empire jugé avec indépendance (1856) ; Histoire et religion (1858) ; Etudes historiques et religieuses (1863) ; Histoire élémentaire et cri tique de Jésus (1864), son principal ouvrage ; la Révolution et le livre de M. Quinet (1866), etc.

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Robert et Cougny (1889)

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Alphonse PEYRAT

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