État civil :
Né le 31 janvier 1869
Décédé le 1er septembre 1935
Profession :
Officier
Département :
Ain
IIIème République

Ancien sénateur de la IIIe République

Elu le 10 juin 1923
Elu le 14 janvier 1930
Fin de mandat le 1er septembre 1935 ( Décédé )

1889-1940  (Extrait du «Jean Jolly»)

1889-1940

MESSIMY (ADOLPHE, MARIE), né le 31 janvier 1869 à Lyon (Rhône), mort le 1er septembre 1935 à Charnoz (Ain).

Député de la Seine de 1902 à 1912.

Député de l'Ain de 1912 à 1919.

Sénateur de l'Ain de 1923 à 1935.

Ministre des Colonies du 2 mars au 27 juin 1911.

Ministre de la Guerre du 27 juin 1911 au 14 janvier 1912 et du 13 juin au 26 août 1914.

Fils d'un notaire, Adolphe Messimy fait ses études classiques au lycée de Lyon, puis il entre à 18 ans à l'école de Saint-Cyr pour en sortir l'un des premiers de sa promotion.

Capitaine à 25 ans, Messimy entre dans les premiers numéros à l'école supérieure de guerre et se retrouve breveté d'état-major à 27 ans. C'est donc une très belle carrière militaire qui s'ouvre devant lui. Mais en 1899, à 30 ans, il l'interrompt délibérément, préférant l'indépendance de l'action pour se mettre avec fougue au service de la défense républicaine.

L'officier devient alors publiciste, collaborant à différents journaux de province et de Paris, notamment au Temps où ses articles sur les questions militaires sont très remarqués, mais aussi au Matin, au Rappel, au Radical, à Lyon-Républicain. Il publie encore des études documentées dans la Revue politique et parlementaire, la Revue des questions coloniales, la Revue bleue et la Revue de Paris.

Dans ses écrits, Messimy se montre partisan d'une politique nettement républicaine et favorable à beaucoup de réformes sociales. Touchant le militarisme, il précise que « l'armée de la République doit à tout prix devenir une armée républicaine et démocratique ». Il traite, en outre, avec compétence les questions de droit, discipline qu'il a trouvé le temps d'étudier aux facultés de Lyon et de Paris, ainsi que les questions coloniales, qui sont l'objet de plusieurs de ses travaux.

Devenu entre temps administrateur de la Compagnie générale du Niger, Messimy se présente aux élections législative de 1902 dans la 1re circonscription du XIVe arrondissement de Paris. Le 11 mai, au second tour, il est élu député de la Seine par 9.068 voix contre 8.569 à Girou, député sortant. Il sera réélu, encore au second tour, le 20 mai 1906, par 11.894 voix contre 5.438 à de Fraguier et, le 8 mai 1910, toujours au second tour, par 9.462 voix contre 7.182 à Grangier.

Messimy devient à cette époque le gendre du professeur Cornil, sénateur et membre de l'Académie de médecine. En 1923, il épousera en secondes noces Marie-Louise Viallard, veuve de M. Blanc. Chacune d'elles lui donnera deux enfants.

A la Chambre où il s'inscrit au groupe de la gauche démocratique radicale et radicale socialiste et où il vote par conséquent, en 1905, en faveur du projet de loi de séparation des églises et de l'Etat, on s'aperçoit bien vite que dans sa carrière nouvelle, si différente de l'autre, Messimy va trouver un emploi brillant des forces d'intelligence et de volonté qui sont en lui. Elles lui valent de rapporter successivement les budgets de la Guerre, de la Marine et des Colonies, de détenir, du 2 mars au 27 juin 1911, le portefeuille des Colonies dans le cabinet Monis, puis, du 27 juin 1911 au 14 janvier 1912, celui de la Guerre dans le cabinet Caillaux.

Son caractère exubérant et énergique, presque violent - il va jusqu'à écrire qu'un certain nombre de généraux sont « incapables, non seulement de conduire leurs troupes, mais même de les suivre » - incite d'aucuns à porter sur l'action de Messimy à la tête du ministère de la rue Saint-Dominique des jugements sévères, mais généralement inspirés par les passions politiques. Celles-ci s'étant apaisées, personne ne conteste plus le mérite qu'il eut, après l'alerte d'Agadir, de s'être attaqué aux faiblesses de l'organisation militaire du pays, ni celui des choix heureux qu'il fit pour le haut-commandement des armées : c'est en effet lui qui, en 1911, imposa Joffre comme commandant en chef malgré son absence d'entraînement au travail d'état-major.

Retournant dans son département d'origine, Messimy est élu conseiller général, puis, le 25 février 1912, député de l'arrondissement de Trévoux en remplacement de Donat-Auguste Bollet, devenu sénateur, obtenant 9.734 voix contre 4.648 à Ducurtyl et 3.420 à Nanssex, sur 18.186 votants.

Le 13 juin 1914, il retrouve le portefeuille de ministre de la Guerre dans le premier cabinet Viviani. Mais la première guerre mondiale éclate bientôt. Dès le 26 août, Messimy quitte le ministère pour reprendre du service dans l'armée, avec le grade de capitaine à l'état-major du 14e corps d'armée. Chef du deuxième bureau, il sert comme agent de liaison. Il est bientôt promu chef de bataillon et fait chevalier de la Légion d'honneur le 16 novembre 1914, puis, l'année suivante, élevé au grade de lieutenant-colonel. Blessé dans les Vosges à la tête de son groupe de chasseurs alpins le 27 juillet 1915, il est peu après promu colonel et prend le commandement de la 6e brigade de chasseurs à pied. De nouveau blessé, il est nommé général de brigade le 11 septembre 1917 et prend successivement le commandement de la 213e brigade d'infanterie territoriale, puis celui de la 162e division d'infanterie.

Au terme des hostilités, huit citations, dont six à l'ordre de l'armée, disent assez comment Messimy, parti capitaine et devenu général de brigade à titre définitif, s'est comporté dans la fournaise. Mais il dira lui-même que sa plus belle récompense fut d'avoir pu, en novembre 1918, entrer à la tête des troupes françaises dans Colmar libérée et vivre en Alsace reconquise les jours inoubliables de l'armistice.

Lorsque, la guerre finie, Messimy, député sortant, revient à la politique, il lui advient comme à d'autres, le même jour et pour les mêmes causes, d'être battu aux élections législatives. En effet, le 16 novembre 1919, il n'arrive qu'en sixième position parmi les candidats de la liste d'union républicaine et démocratique, recueillant seulement 16.494 voix sur 68.762 votants.

Mais le sénateur Alexandre Bérard étant décédé, une élection partielle a lieu le 10 juin 1923. Messimy est brillamment élu au second tour, recueillant 665 suffrages pour 871 votants. Son mandat de sénateur lui sera renouvelé au premier tour, le 20 octobre 1929, avec 469 voix pour 877 votants.

Au sein de la Haute Assemblée, Messimy participe aux travaux des commissions de l'armée, de l'air, des colonies et des affaires étrangères. Sa grande compétence lui vaut de présider, pendant cinq années à partir de 1926, celle des colonies, puis de succéder, en 1931 à Albert Lebrun à la présidence de la commission de l'armée.

Mais deux années plus tard, alors que son activité se manifeste plus que jamais, une hémorragie cérébrale l'emporte brusquement.

Titulaire de la croix de guerre, il était grand officier de la Légion d'honneur.

Féru d'alpinisme jusqu'à la fin de sa vie, Messimy était également connu pour aimer à collectionner les armes et les meubles.

On a de lui : La paix armée, la France peut en alléger le poids (1905), Considérations générales sur l'organisation de l'armée (1907), L'armée et ses cadres (1909), Notre oeuvre coloniale (1910).

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Jean Jolly (1960/1977)

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Adolphe MESSIMY

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