État civil :
Né le 20 mai 1838
Décédé le 21 décembre 1925
Profession :
Avocat
Département :
Vosges
IIIème République

Ancien sénateur de la IIIe République

Elu le 5 juillet 1903
Elu le 3 janvier 1909
Elu le 11 janvier 1920
Fin de mandat le 21 décembre 1925 ( Décédé )

1889-1940  (Extrait du «Jean Jolly»)

1889-1940

MÉLINE (FÉLIX, Jules), né le 20 mai 1838 à Remiremont (Vosges), mort le 21 décembre 1925 à Paris.

Député des Vosges de 1876 à 1903.

Sénateur des Vosges de 1903 à 1925.

Sous-secrétaire d'Etat à la Justice et aux Cultes du 21 décembre 1876 au 16 mai 1877

Ministre de l'Agriculture du 21 février 1883 au 6 avril 1885.

Président du Conseil et ministre de l'Agriculture du 29 avril 1896 au 28 juin 1898.

Ministre de l'Agriculture du 21 octobre 1915 au 12 décembre 1916.

(Voir première partie de la biographie dans ROBERT ET COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires, t. IV, p. 333.)

Le 3 avril 1888, Jules Méline fut élu président de la Chambre des députés à égalité de voix, au bénéfice de l'âge, contre Clemenceau et en remplacement de Floquet, porté à la présidence du Conseil. Il fut réélu, au troisième tour, le 8 janvier 1889, par 253 voix sur 410 votants.

Pendant toute la période d'agitation boulangiste, il compta comme l'un des plus redoutables adversaires de ce mouvement et, à ce titre, il fut violemment combattu. Aux élections générales du 22 septembre 1889, il n'en fut pas moins réélu, par 8.238 voix contre 6.956 à Flayelle, candidat du comité national.

Jules Méline, durant cette législature, fut rapporteur général en même temps que président de la commission générale des douanes. Il fit voter l'ensemble des lois économiques ayant pour but la protection des intérêts agricoles nationaux, connues sous le nom de « Tarif Méline ». IL défendit tous les articles additionnels avec une ténacité et un talent oratoire qui lui valurent de beaux succès de tribune et le triomphe final de ses idées. L'oeuvre de Méline, si elle a modifié profondément le régime économique de la France, a été diversement appréciée et elle a donné des résultats très divers, enrichissant certaines industries et nuisant à d'autres.

Nommé président du conseil général des Vosges en remplacement de Jules Ferry, Méline fut réélu député au renouvellement d'août 1893, par 11.338 voix sur 13.144, sans concurrent. Le 2 novembre de cette même année, il prit la direction du journal La République française, qu'il conserva jusqu'en 1896. Le 26 décembre 1893, il refusa la mission de former un ministère.

Le 19 décembre 1894, porté de nouveau candidat à la présidence de la Chambre des députés, il recueillit 213 voix contre 290 à Henri Brisson, qui fut élu.

Jules Méline, dans un discours prononcé le 23 avril 1896 et qui eut un certain retentissement, s'éleva contre le projet d'impôt sur le revenu du cabinet Bourgeois, dont il provoqua la chute.

Chargé de former le ministère, le 29 avril 1896, Méline, avec la présidence du Conseil, prit le portefeuille de l'agriculture.

En octobre de la même année, l'empereur et l'impératrice de Russie furent reçus en grande pompe en France.

Au cours de l'année 1897, le ministère présida aux élections sénatoriales triennales qui renforcèrent la majorité républicaine de la Chambre haute, fit voter une loi sur le régime des sucres, fit reprendre les poursuites à propos de l'affaire de Panama contre des membres du Parlement, qui d'ailleurs furent acquittés, et organisa le voyage en Russie de Félix Faure du 18 au 31 août, au cours duquel fut officiellement proclamée l'alliance entre la France et ce pays.

A la fin de 1897, une agitation considérable se produisit dans le pays en faveur de la révision du procès du capitaine Dreyfus, condamné pour trahison en 1894. Interpellé maintes fois, le cabinet se contenta d'appels au respect de la chose jugée. Il fit exercer des poursuites contre Zola et s'opposa constamment à la révision.

Le principal objectif politique du ministère Méline tendait à l'union des républicains modérés avec les conservateurs. C'est à droite qu'il trouva la majorité qui lui permit de gouverner, ayant contre lui les radicaux et les socialistes. Il prépara les élections générales législatives des 8 et 22 mai 1898, qui amenèrent cependant une Chambre où l'élément nettement républicain s'affirma dès les premières séances. A la suite de celle du 14 juin, le cabinet dut démissionner, la Chambre des députés ayant voté un ordre du jour, repoussé par lui, demandant que le gouvernement s'appuie sur une majorité exclusivement républicaine.

Très fréquemment interpellé au cours de son existence, le ministère Méline n'en a pas moins été le plus long de la IIIe République.

Jules Méline avait été réélu député de l'arrondissement de Remiremont, le 8 mai 1898, par 13.767 voix, toujours sans concurrent.

Candidat à la présidence de la République après la mort de Félix Faure, Jules Méline ne recueillit que 279 voix, tandis que 483 se portaient sur Loubet, qui fut élu le 18 février 1899.

Réélu député en 1902, par 9.197 suffrages contre 9.094 à deux concurrents, il posa sa candidature au Sénat après le décès de Brugnot et fut élu sénateur des Vosges le 5 juillet 1903, au premier tour, par 659 voix sur 982 votants.

Il apporta dans la Haute Assemblée le fruit de son expérience, le charme et la bonne grâce d'une bonhomie et d'une courtoisie appréciées de tous.

Dans les débats relatifs à l'agriculture et aux questions douanières, Jules Méline joua un rôle éminent et, d'un ton net et convaincu, fit bénéficier ses collègues de précieux conseils.

C'est à lui que l'on doit, en 1920, la création d'une commission générale de l'agriculture, qu'il n'a cessé de présider avec autorité. C'est en son nom que, pour la dernière fois, le 25 mars 1925, il prit la parole pour exposer dans quel esprit sa commission acceptait le projet de loi relatif aux céréales indiquant au gouvernement avec quel doigté il faudrait appliquer la loi.

Le nom de Méline est demeuré fort longtemps entouré d'une sorte de vénération par les masses rurales du pays, car il avait toujours regardé la terre de France comme la source de notre richesse nationale et de notre relèvement économique. Les conséquences de la politique protectionniste dont il fut l'instigateur ont marqué très longtemps le pays et ont été diversement appréciées.

Jules Méline décéda à Paris le 21 décembre 1925, à l'âge de quatre-vingt-sept ans. On lui doit plusieurs ouvrages : Le retour à la terre et la surproduction industrielle en 1905, Tout en faveur de l'agriculture, également en 1905, un Guide électoral, en collaboration avec Jazou.

Officier de la Légion d'honneur, il était également commandeur du Mérite agricole, ordre qu'il avait fondé.

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Jean Jolly (1960/1977)

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Jules MELINE

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