État civil :
Né le 24 février 1853
Décédé le 8 décembre 1933
Profession :
Enseignant
Département :
Seine
IIIème République

Ancien sénateur de la IIIe République

Elu le 11 janvier 1920
Fin de mandat le 8 janvier 1927 ( Ne se représente pas )

1889-1940  (Extrait du «Jean Jolly»)

1889-1940

LÉVY (RAPHAËL-GEORGES), né le 24 février 1853 à Paris, décédé le 8 décembre 1933 à Paris.

Sénateur de la Seine de 1920 à 1927.

Raphaël-Georges Lévy est né à Paris le 24 février 1853 dans un milieu d'intellectuels. Son père, en effet, était inspecteur général de l'instruction publique. Choisi pour apprendre l'allemand au prince impérial, il fut le premier professeur d'allemand à l'école de guerre. Brillant élève, Raphaël-Georges Lévy acheva ses études au lycée Louis-le-Grand en obtenant au concours général le premier prix de mathématiques et le prix d'honneur de rhétorique, ce qui lui valut les félicitations personnelles de Napoléon III.

Après la guerre de 1870, il fait sa licence en droit, ce qui ne l'empêche pas de taquiner la muse à ses heures perdues.

Neveu d'Henri Bamberger, il entre à la banque de Paris et des Pays-Bas qui le charge d'un certain nombre d'inspections à l'étranger au cours desquelles il a l'occasion de faire la preuve de son sens des affaires. Il s'intéresse tour à tour aux mines d'or de l'Afrique du Sud, au crédit mobilier, à l'association économique franco-chinoise et à une oeuvre déjà considérée comme urgente : la réalisation du tunnel sous la Manche !

Pourtant, sa solide formation universitaire devait le ramener vers l'enseignement. Il professa à l'association des cours commerciaux, puis à l'école supérieure d'enseignement financier, enfin à l'école libre des sciences politiques dont il fut, pendant une trentaine d'années, l'un des professeurs les plus éminents et les plus appréciés.

La renommée de son enseignement le fit accéder à la présidence d'un grand nombre de sociétés savantes, parmi lesquelles la société de statistique et la société d'économie politique, mais le couronnement de sa carrière fut son entrée à l'Académie des sciences morales et politiques, en 1913, au fauteuil de M. de Foville.

Eclate la guerre de 1914. Raphaël-Georges Lévy refuse d'évacuer Paris et transforme son hôtel particulier en hôpital militaire, se réservant pour sa femme et lui-même deux modestes chambres. De 1914 à 1919, cet hôpital soignera, selon ses voeux, de simples soldats et ce à ses frais. Il sera aidé dans cette tâche par le chanoine Cornette, fondateur des Scouts de France.

S'il était déjà conseiller municipal de Deauville depuis 1900, ce n'est qu'après la guerre qu'il songe réellement à se lancer dans la vie politique. En 1920, il se présente aux élections sénatoriales sur la même liste que Dausset, André Berthelot, et Strauss.

Il est élu sénateur de la Seine au second tour par 575 voix sur 1.019 votants et 1.030 inscrits. Son expérience des affaires le conduit tout naturellement à la commission des finances au nom de laquelle il rapporte, pendant cinq ans, le budget des Régions libérées.

Patriote, il demande dès 1923 le service militaire de deux ans. Libéral, il combat les lois interdisant l'exportation des capitaux, défend l'épargne menacée par la taxation excessive des valeurs mobilières, proscrit les entraves dont on veut frapper le commerce du blé. « Je vote à regret, disait-il, contre M. Queuille, mais je vote en même temps contre Philippe le Bel, contre Henri IV, contre Louis XIV. Je vote avec les courageux conventionnels et avec le comité d'agriculture de la Convention. »

Il dépose de nombreux rapports, notamment sur la refonte des monnaies d'argent, sur le projet d'emprunt marocain, sur le projet d'emprunt de la ville de Paris et du département de la Seine.

Il intervient fréquemment à la tribune du Sénat, par exemple sur la convention entre l'Etat et la Banque de France, la loi militaire, l'heure d'été, les titres au porteur, l'impôt sur le capital, les avances aux coopératives, les contrats d'assurance, la liberté du commerce, le régime des bouilleurs de cru, le carburant national.

Sa compétence n'eût point manqué de le hisser aux fonctions gouvernementales. Hélas ! sa santé ne lui permet plus de consacrer aux affaires publiques une activité suffisante. En janvier 1927, il annonce à ses électeurs qu'il ne sollicitera pas le renouvellement de son mandat sénatorial.

C'est aux obsèques de Léon Bourgeois, alors qu'il prononçait son éloge funèbre, qu'il ressentit pour la première fois le mal qui devait l'emporter, mal cruel qui lui laissa cependant toute sa lucidité et lui permit d'assister aux séances de l'Académie des sciences morales et politiques jusqu'en 1930.

Pendant les trois dernières années de sa vie, il ne quitte plus son hôtel particulier. Celui-ci devient un salon littéraire et artistique que ne dédaignent ni le roi des Belges, ni le président de la République chinoise. Jusqu'au terme de sa vie, il réservera à ses hôtes, jeunes ou vieux, un accueil empreint de distinction et de courtoisie.

Un matin de 1933, ses amis apprirent qu'il était enrhumé ; le soir il s'éteignait.

Son oeuvre économique et politique est considérable. Collaborateur de la Revue des deux Mondes, de la Revue d'économie politique, du Journal des économistes, de L'Economiste français, il écrivit de nombreux ouvrages. Citons notamment La juste paix ou le traité de Versailles, où Raphaël-Georges Lévy défend le bien-fondé de ce traité face aux attaques de l'économiste britannique Keynes.

Plusieurs de ses livres ont encore leur place dans une bibliothèque spécialisée : Les conversions des rentes, Les mélanges financiers, Le relèvement financier, Le péril financier, Banques d'émission et Trésor public, Saines monnaies, saines finances et surtout L'initiation financière, ouvrage publié en 1921 où il expose en détail ses conceptions économiques.

Les affaires, l'enseignement, la politique, c'est ainsi que se résume la vie de Raphaël-Georges Lévy.

Raphaël-Georges Lévy était officier de la Couronne de Roumanie, grand officier de la Couronne de Belgique, grand officier de la Couronne d'Italie, commandeur du Christ de Portugal.

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Jean Jolly (1960/1977)

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Raphaël LEVY

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