État civil :
Né le 2 mars 1809
Décédé le 13 septembre 1883
Profession :
Avocat
Département :
Inamovible
IIIème République

Ancien sénateur de la IIIe République

Elu le 21 mai 1881
Fin de mandat le 13 septembre 1883 ( Décédé )

avant 1889  (Extrait du «Robert et Cougny»)

avant 1889

LEFRANC (BERNARD-EDME-VICTOR-ETIENNE:), représentant en 1848, en 1849, en 1871, ministre, député de 1876 à 1877, sénateur de 1881 à 1883, né à Garlin (Basses-Pyrénées) le 2 mars 1809, mort à Saint-Sever (Landes) le 12 septembre 1883, neveu du conventionnel Lefranc (v. p. haut), fut élevé chez des religieux à Aire, puis alla étudier le droit à la faculté de Paris, et revint s'inscrire au barreau de Mont-de-Marsan. Il fit de l'opposition au gouvernement de Louis-Philippe, appartint au conseil municipal, et manifesta des opinions démocratiques qui le firent nommer, après la révolution de février, commissaire général du gouvernement provisoire dans les Landes. Elu, le 23 avril 1848, comme républicain modéré, représentant de ce département à l'Assemblée constituante, le 1er sur 7, par 67,156 voix, M. Victor Lefranc soutint la politique du général Cavaignac, et vota, tantôt avec la droite tantôt avec la gauche : contre le rétablissement du cautionnement, contre les poursuites contre Louis Blanc; à raison des événements du 15 mai et pour les poursuites contre Caussidiére, pour le rétablissement de la contrainte par corps, pour l'abolition de la peine de mort, contre l'amendement Grévy,' contre le droit au travail. Absent le jour du vote de l'ordre du jour en l'honneur de Cavaignac (25 novembre 1848), il écrivit qu'il regrettait de n'avoir pu s'associer « à cet acte de justice et de reconnaissance ». Il se prononça encore contre la réduction de l'impôt du sel, contre la proposition Rateau, pour l'interdiction des clubs, contre les crédits de l'expédition romaine, contre l'amnistie, etc. M. Victor Lefranc fut renvoyé par le même département à l'Assemblée, législative (13 mai 1840), le 1er sur 6, avec 34,440 voix (49,762 votants, 82,019 inscrits}. Il combattit alors, quoique assez timidement, la politique de l'Elysée, prit plusieurs fois la parole dans l'Assemblée et vota généralement avec la minorité démocratique. Le coup d'État du 2 décembre le rendit à la vie privée. Sous l'Empire, il prit au barreau de Paris une place assez distinguée, et devint membre du conseil de l'ordre. Candidat indépendant au Corps législatif dans la première circonscription des Landes, il échoua : le 1er juin 1863, avec 13,320 voix, contre 18,948 à M. de Guilloutet, candidat officiel, élu ; et, le 24 mai 1869, avec 15,205 voix contre 21,917 au député sortant, réélu. la révolution du 4 septembre 1870 rappela M. Victor Lefranc à la vie politique. Nommé tout d'abord, par le gouvernement de la Défense nationale, membre de la commission provisoire chargée de remplacer le conseil d'Etat, il se démit de cette fonction le 27 septembre, et posa dans les Landes sa candidature à la future Assemblée nationale : il fut élu représentant de ce département, le 8 février 1871, le 1er sur 7, par 57,586 voix (74,902 votants, 84,409 inscrits) . Il siégea au centre gauche, et ne tarda pas à prendre dans la nouvelle assemblée une situation importante. Rapporteur de la proposition qui confiait à Thiers le pouvoir exécutif (19 février), puis de la commission chargée de rouvrir les négociations du gouvernement avec la Prusse eu vue de la conclusion de la paix, il se montra très favorable, (1er mars) à l'acceptation des conditions imposées par l'ennemi : on remarqua le discours dans lequel il s'efforça, non sans habileté, de combattre sur ce point les préventions et l'hostilité de la gauche, et celui qu'il prononça contre le projet de donner aux villes une représentation distincte de celle des campagnes. Après le second siège de Paris, le 9 juin 1871, M. Victor Lefranc fut nommé ministre de l'Agriculture et du Commerce. En cette qualité, il eut à remplir à Londres, auprès du ministère Gladstone, une délicate mission relative à la révision des traités de commerce : cette mission n'eut pas tout le succès qu'en espérait le gouvernement. M. V. Lefranc représenta la France à l'inauguration du tunnel du Mont-Cenis. Le 6 février 1872, il remplaça, au ministère de l'Intérieur, M. Casimir Périer démissionnaire, et se montra particulièrement soucieux, dans ce poste de se concilier les suffrages de la droite et de prévenir, s'il était possible, toute opposition systématique de sa part ; il ne put y parvenir, malgré des concessions telles que le maintien de l'état de siège, dont il se déclara partisan, la présentation, pour la répression des délits de presse, d'un projet de loi rigoureux, la remise en vigueur de la loi de 1814 sur l'obligation du repos du dimanche, en ce qui concernait les travaux entrepris pour le compte de l'Etat, etc. Le 30 novembre 1872, les adresses envoyées à M. Thiers par plusieurs conseils municipaux de France donnèrent lieu, de la part de la majorité monarchiste, au vote d'un ordre du jour contraire à la politique du ministre de l'Intérieur qui remit, séance tenante, sa démission et reprit sa place dans les rangs du centre gauche. M. Victor Lefranc se rapprocha alors du parti républicain, avec lequel il vota: contre la chute de Thiers au 24 mars, contre le ministère de Broglie, pour l'amendement Wallon et pour l'ensemble des lois constitutionnelles. Candidat, sans succès, aux élections sénatoriales du 30 janvier 1876, qui ne lui donnèrent, dans les Landes, que 179 voix sur 393 votants, contre 197 à M. de Gavardie monarchiste, il fut porté, comme candidat républicain, aux élections législatives suivantes (20 février), dans la circonscription de Mont-de-Marsan. Elu, par 5,043 voix (9,291 votants, 13,064 inscrits), contre 2,108 à M. Pidoux, 1,645 à M. Pazat, et 456 à M. Dupont il siégea dans la nouvelle Chambre, comme à l'Assemblée précédente, au centre gauche, et s'associa à la protestation des 363 contre le gouvernement du Seize-mai. Aux, élections du 14 octobre 1877, sa candidature échoua avec 5,157 voix contre celle du candidat bonapartiste et officiel, M. Castaignède, élu par 5,722 suffrages. Dès lors, les gauches du Sénat songèrent à offrir à M. Y. Lefranc, en compensation de cet échec, un siège de sénateur inamovible: mais son nom, plusieurs fois adopté par elles, ne réunit, le 24 novembre 1877, que 135 voix contre 143 à M. Grandperret, élu; le 4 décembre, que 133 voix sur 280 votants le 19 février 1878, que 135 contre 140 à M. de Carayon-Latour, élu. Enfin, la majorité de la Chambre haute s'étant déplacée à la suite du renouvellement triennal de 1879, - renouvellement qui avait été pour l'ancien ministre l'occasion d'un nouvel échec dans les Landes, contre son concurrent, M. de Gavardie. - M. Victor Lefranc put succéder, le 21 mai 1881, avec 151 voix sur 255 votants, à M. Oscar de La Fayette, décédé. Il s'assit au centre gauche et participa aux derniers votes du groupe le moins avancé du parti républicain, jusqu'à l'époque de sa mort. M. Victor Lefranc fut remplacé au Sénat, le 17 novembre 1883, par M. de Pressensé. Il avait présidé longtemps le conseil général des Landes où il représentait le canton de Saint-Sever. Protectionniste convaincu, il était membre de la Société des Agriculteurs de France; il a collaboré au Journal d'Agriculture pratique et a publié un Traité sur l'éducation agricole, très estimé.

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Robert et Cougny (1889)

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Victor LEFRANC

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