État civil :
Né le 29 septembre 1832
Décédé le 21 mars 1916
Profession :
Médecin
Département :
Orne
IIIème République

Ancien sénateur de la IIIe République

Elu le 24 avril 1892
Elu le 28 janvier 1900
Elu le 3 janvier 1909
Fin de mandat le 21 mars 1916 ( Décédé )

1889-1940  (Extrait du «Jean Jolly»)

1889-1940

LABBÉ (LÉON), né le 29 septembre 1832 au Merlerault (Orne), mort le 21 mars 1916 à Paris.

Sénateur de l'Orne de 1892 à 1916.

Très grand médecin, un des maîtres incontestés de la science médicale et chirurgicale de son temps et, avec cela, parlementaire assidu, souvent brillant, Léon Labbé apparaît premièrement comme un caractère. Deux traits le démontrent en 1864, comme il passe le concours de chirurgien des hôpitaux, on lui a désigné un aide. C'est un assistant si empoté qu'à la fin, Labbé, exaspéré, le bat publiquement. Il sera quand même reçu. A la déclaration de guerre de 1914, il a 82 ans. Il s'engage. Il n'aura de cesse que le service de santé n'ait fait de lui un inspecteur des hôpitaux et des ambulances. On le verra sur tous les fronts.

Né au Merlerault, dans l'Orne, où son père était notaire, après de bonnes études au lycée de Caen, Léon Labbé s'était inscrit à la Faculté de médecine de Paris. Externe en 1855, reçu parmi les tout premiers de l'internat en 1856, le voilà docteur en 1861, mais ce ne fut que le début d'une ascension pour des dons exceptionnels : agrégé de médecine en 1863, chirurgien des hôpitaux en 1864, membre de la Société de chirurgie en 1865 et président de ladite Société en 1882, membre de l'Académie de médecine en 1876, membre libre de l'Académie des sciences en 1903, etc..

Il a attaché son nom à l'opération dite de la gastrotomie, et plus communément « de la fourchette ». C'est un peu par hasard, mais magistralement, qu'il en fixa les règles, ayant eu un jour à extraire une fourchette, précisément, de l'estomac d'un jeune étourdi.

En même temps qu'il exerce à la Salpêtrière, à l'hôpital du Midi, à Saint-Antoine, à la Pitié, à Lariboisière, puis définitivement à Beaujon (1889), il publie une oeuvre à tous égards considérable : après sa thèse d'agrégation de 1863 « De la coxalgie », un Traité des tumeurs bénignes du sein (1876), des Leçons de clinique chirurgicale (1876), des Leçons sur les hernies abdominales (1884), un Traité des fibres de la paroi abdominale (1888), etc., on lui doit, en outre, l'obligation de la vaccination contre la fièvre typhoïde.

C'est en 1892 que Labbé, républicain convaincu, décide de consacrer à la politique le trop-plein de son énergie. Le 24 avril, il s'agissait de pourvoir au remplacement dans l'Orne de Libut, sénateur décédé. Léon Labbé passe au premier tour avec 506 voix, n'en laissant que 410 à deux concurrents monarchistes, comme il repassera au premier tour le 28 janvier 1900 (711 voix sur 930 votants) et le 3 janvier 1909 (674 voix sur 852).

Inscrit au Sénat au groupe républicain, tout naturellement il s'y consacre à des problèmes professionnels de la médecine et de l'hygiène, s'attachant par dessus tout, comme membre de la commission de l'armée, à donner une vive impulsion aux études d'hygiène militaire. Cependant, il ne se borne pas à préparer et à retenir une réorganisation complète du cadre des médecins et des pharmaciens militaires. On retiendra par exemple qu'en 1898 cet homme de cou rage accepte un rapport que ses collègues de la commission de l'armée n'étaient guère disposés à lui disputer puisqu'il s'agissait d'amnistier les soldats coupables d'insoumission, de désertion ou de rébellion.

Chaque fois que le Sénat créait une commission spéciale pour tel problème de santé, protection et assistance des mères et des nourrissons, assistance aux aveugles indigents, santé des enfants du premier âge, état sanitaire de l'armée, etc., régulièrement Labbé en était le président.

Il mourut à Paris le 21 mars 1916, à l'âge de 83 ans.

Il était commandeur de la Légion d'honneur.

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Jean Jolly (1960/1977)

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Léon LABBE

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