État civil :
Né le 12 octobre 1846
Décédé le 1er novembre 1932
Profession :
Avocat
Département :
Ille-et-Vilaine
IIIème République

Ancien sénateur de la IIIe République

Elu le 25 août 1907
Elu le 11 janvier 1920
Elu le 6 janvier 1924
Fin de mandat le 1er novembre 1932 ( Décédé )

1889-1940  (Extrait du «Jean Jolly»)

1889-1940

JÉNOUVRIER (LÉON, CHARLES, LOUIS, JULES), né le 12 octobre 1846 à Antrain-sur-Couesnon (Ille-et-Vilaine), mort le 1er novembre 1932 à Rennes (Ille-et-Vilaine).

Sénateur d'Ille-et-Vilaine de 1907 à 1932.

Petit-fils d'un juge de paix, fils d'un notaire, Léon Jénouvrier, après des études à la Faculté de droit de Rennes, fit une carrière d'avocat au barreau de cette ville, dont il fut bâtonnier de 1888 à 1891. Sous le Second Empire, il défendit les idées libérales. Il collabora à divers journaux bretons et au Gaulois de Paris. Catholique fervent, il publia, en 1906, un ouvrage intitulé Exposé de la situation légale de l'Eglise catholique en France, préfacé par le cardinal Labouré, archevêque de Rennes et où, après avoir, dans une introduction, « exhalé la plainte amère d'un catholique et d'un citoyen qui voit sa patrie persécuter sa religion », il analysait d'une manière très complète les dispositions de la loi de 1905 et des décrets de 1906. Cet ouvrage fit aussitôt autorité.

Sans avoir jamais rempli de mandat local, Léon Jénouvrier fut élu sénateur le 25 juillet 1907, au cours d'une élection partielle qui eut lieu à la suite du décès des généraux Billot et de Saint-Germain. Obtenant 582 voix sur 1.125 votants, il fut élu au premier tour, en même temps que Lemarié (603 voix). Il devait être réélu également au premier tour le 11 janvier 1920, arrivant en tête avec 592 voix sur 1.096 votants et le 6 janvier 1924, toujours au premier tour et toujours en tête, avec 612 voix sur 1.098 votants. Il était inscrit au groupe de la gauche républicaine.

Au cours de son long mandat, Léon Jénouvrier intervint fréquemment et sur les sujets les plus divers : s'il était un excellent juriste, ses connaissances s'étendaient à bien d'autres domaines que le droit et il participa à la plupart des débats importants du Sénat. Il fut membre de plusieurs commissions, dont celles de législation et des finances. Au début de son mandat, il intervint plusieurs fois à propos du rachat par l'Etat du réseau de l'Ouest qu'il critiqua vivement. En 1909, il approuva le projet de loi d'amnistie déposé par le gouvernement après les grèves et en demanda l'extension. Il vota la loi sur les retraites ouvrières mais en insistant sur la nécessité de respecter la liberté des ouvriers. En 1912, dans la discussion des conclusions de la commission d'enquête sur la liquidation des congrégations, il résuma ainsi la politique de Combes : « elle a empêché le bien, elle a fait le mal ».

En 1914, il déposa un rapport sur la protection des appellations d'origine, qui ne put être discuté qu'en 1919. Pendant la guerre, il intervint à plusieurs reprises sur les problèmes d'assurance maritime et déposa des propositions de loi concernant l'accès aux fonctions publiques des étrangers naturalisés et des descendants d'étrangers, la naturalisation des sujets originaires des puissances en guerre avec la France, la confiscation des biens des Français en fuite à l'étranger, les veuves nécessiteuses non remariées des inscrits maritimes et la condition de la femme française qui épouse un étranger.

En 1919, il intervint dans la discussion du texte destiné à lutter contre la dépopulation, s'opposant avec vigueur à la suppression du secret professionnel des médecins en matière d'avortement, rapporta le projet de loi sur les appellations d'origine et, expliquant son vote sur la ratification du traité de Versailles, déclara qu'il le voterait malgré ses imperfections « parce que son exécution sera sanctionnée, sera rendue certaine par Dieu en qui je crois » - ce qui provoqua quelques mouvements dans la gauche de l'Assemblée.

En 1921, il fut élu vice-président du Sénat, rapporta le budget de la justice et approuva chaleureusement la reprise des relations avec le Saint-Siège. En 1924, il fut réélu vice-président du Sénat. En 1927, dans la discussion du projet de loi portant amnistie, il vota contre les dispositions qui devaient permettre d'amnistier Caillaux et Malvy, mais vota l'ensemble du texte.

De 1927 à 1930, il intervint notamment sur les problèmes sociaux et vota la loi de 1928 sur les assurances sociales ; mais il déposa, en 1930, une proposition de loi tendant à reculer au 5 août 1930 l'application de cette dernière loi et à interdire toute dépense non autorisée par le Parlement. En 1931, il rapporta le projet de loi relatif à l'exercice de la profession de banquier. En janvier 1932, ouvrant la session comme président d'âge, il prononça un discours plein d'élévation morale où s'exprimaient son patriotisme, son amour de la paix et ses sentiments religieux. Le 23 juin 1932, il intervint dans la discussion du projet de loi relatif au vote des femmes : ce fut son dernier grand discours. Après avoir souligné l'importance du rôle des femmes dans la société, il déclara que, s'il était normal d'accorder le droit de vote aux femmes célibataires et aux veuves de plus de 30 ans, ce droit devait être refusé aux femmes mariées afin de ne pas désunir les familles. Il repoussa également le principe de l'inéligibilité des femmes.

Léon Jénouvrier mourut le 1er novembre 1932, à l'âge de 86 ans. Par l'étendue de ses connaissances, par son talent d'orateur, par la longueur même de son mandat, il avait pris au Sénat une place très importante.

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Jean Jolly (1960/1977)

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Léon JENOUVRIER

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