État civil :
Né le 9 janvier 1845
Décédé le 5 août 1899
Profession :
Avocat
Département :
Guadeloupe
IIIème République

Ancien sénateur de la IIIe République

Elu le 1er mars 1885
Elu le 4 février 1894
Fin de mandat le 5 août 1899 ( Décédé )

avant 1889  (Extrait du «Robert et Cougny»)
1889-1940  (Extrait du «Jean Jolly»)

avant 1889

ISAAC (PIERRE-ALEXANDRE-ILDEFONSE), membre du Sénat, né à la Pointe-à-Pitre (Martinique) le 9 janvier 1845, étudia le droit, fut reçu avocat, et fut élu, le 1er mars 1885, sénateur de la Guadeloupe, par 272 voix sur 272 votants. Il prit place à gauche, vota avec la majorité de la Chambre haute et intervint dans plusieurs discussions importantes, notamment sur l'organisation de l'enseignement primaire, sur les sucres, sur les aliénés (1886), sur la proposition de M. Batbie relative à la nationalité, sur le budget, sur divers traités et conventions entre la France et la République dominicaine (1887). La même année, il interpella le gouvernement au sujet de l'organisation de l'Indochine. En 1888, il fut entendu dans le débat sur la proposition de M. Bozérian, portant modification de l'article 463 du code pénal ; proposa de constituer une commission de dix-huit membres pour l'examen des réformes à introduire dans le régime des colonies et possessions françaises ; parla sur le budget de la marine ; questionna le ministère sur l'abandon, dans l'île Alcantras, des gardiens du drapeau français, etc., et se prononça en dernier lieu pour le l'établissement du scrutin d'arrondissement (13 février 1889), pour le projet de loi Lisbonne restrictif de la liberté de la presse, pour la procédure à suivre devant le Sénat contre le général Boulanger.

Sources

La division des Archives du Sénat a rédigé en 2018 un instrument de recherche relatif au sénateur Alexandre ISAAC. Ce fonds se compose de deux ensembles. Le premier consiste en trois carnets de 17,5 x 22 cm qui relatent le voyage d'ISAAC en Algérie en 1892, d'une part, et, d'autre part, divers documents relatifs à la réflexion d'ISAAC sur les colonies, et à ses fonctions publiques (correspondances, projet d'interpellation).

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Robert et Cougny (1889)

1889-1940

ISAAC (PIERRE, Alexandre, ILDE-FONSE), né le 9 janvier 1845 à Pointe-à-Pitre (Guadeloupe), mort le 5 août 1899 à Vanves (Seine).

Sénateur de la Guadeloupe de 1885 à 1899.

(Voir première partie de la biographie dans ROBERT ET COUGNY, Dictionnaire des parlementaires, t. III, p. 383.)

Sous-inspecteur de l'enregistrement, directeur de l'Intérieur à la Guadeloupe de 1879 à 1884, avocat en 1885 au barreau de Paris, Alexandre Isaac ne cessa de prendre une part considérable aux travaux du Sénat. Il fit partie de trois grandes commissions : guerre, marine et douanes, mais on le vit aussi dans d'autres commissions spéciales, notamment dans celles qui étaient constituées pour étudier des textes juridiques et des textes coloniaux. La confiance de ses collègues le fit plus d'une fois désigner comme secrétaire de commission et comme rapporteur. De même, il fut élu secrétaire du Sénat, pour la première fois en 1892, puis en 1893 et en 1894.

C'est en 1894 que fut renouvelé le mandat d'Isaac. Après une campagne électorale assez vive, le sénateur sortant l'emporta dès le premier tour par 194 voix sur 286 suffrages contre 52 à Cleyssens et 40 à Dufour. Dans sa profession de foi, il s'était hautement séparé des tenants du socialisme révolutionnaire. Il se réinscrivit au groupe de la gauche radicale.

Rien de ce qui était juridique ne laissait Isaac indifférent. Néanmoins, l'essentiel de son activité porta sur les questions coloniales et surtout algériennes. S'il s'intéresse au premier chef au sort de la Guadeloupe et des Antilles en général, dont il appelle de ses voeux l'assimilation aux départements français (organisation judiciaire et coloniale des vieilles colonies), tout ce qui est colonial est sien : administration coloniale en général, délimitation du Congo et du Cameroun, constitution d'une armée coloniale, organisation judiciaire, création d'un ministère des colonies, Annam et Tonkin, annexion des Iles Sous-le-Vent de Tahiti, service de santé aux colonies, etc... Et toujours, le but de son intervention est d'obtenir une administration plus humaine et plus juste.

Mais c'est encore à l'Algérie qu'il accorda le plus d'attention, pour ne pas dire le plus de coeur. En 1890, il intervenait fort pertinemment dans la discussion du projet de loi prorogeant la loi de 1888 relative à l'indigénat. Aussi, quand le Sénat décide en 1891 de créer une commission tendant à modifier l'organisation de l'Algérie, Isaac compte-t-il parmi les 18 membres à la tête desquels se place Jules Ferry. Il fit partie des 7 commissaires qui se rendirent en Algérie. Les divers rapports se succèdent de 1892 à 1896, à la discussion desquels il participe. Il dépose son propre rapport sur la justice française et musulmane, la police et la sécurité le 28 février 1895, suivi d'un rapport supplémentaire le 15 mars 1898. Isaac demandait avec la commission qu'on mit fin au système de rattachement inauguré par Grévy en 1881 et amplifié par Tirman de 1881 à 1891. Les décrets de 1896 et de 1898 devaient leur rendre raison en donnant autorité au gouverneur général sur le gouvernement et la haute administration de l'Algérie, en créant les délégations financières et en réorganisant le Conseil supérieur de l'Algérie.

De son côté Isaac, à son retour d'Algérie, avait déposé en 1893 une proposition de loi modifiant le système de représentation des indigènes algériens.

Il avait écrit pour La France coloniale, publiée en 1886, le chapitre sur « La Guadeloupe et ses dépendances », puis Questions coloniales, constitution et sénatus-consultes.

Membre suppléant de la commission d'instruction de la Haute-Cour en 1892, il en devient membre titulaire en 1893 et fut réélu chaque année à ce poste jusqu'à sa mort.

Les convictions républicaines et humanitaires d'Isaac inspirèrent tous ses votes comme toutes ses interventions. Il s'opposa avec détermination à l'aventure boulangiste. Et, hors du Parlement, il mena une action parallèle à celle du sénateur. Il était inscrit au barreau de Paris où il plaida dans d'importants procès, portant tous sur des affaires coloniales, comme celle du cadi de Milianah. De même, il fut dreyfusard et on le trouve, le 4 juin 1898, parmi les fondateurs de la « Ligue pour la défense des droits du citoyen », plus connue sous le nom de « Ligue des droits de l'homme » ; membre du comité, dès l'origine, il en fut même vice-président quelque temps avant sa mort. Il y fut naturellement le spécialiste des questions d'Afrique noire.

Cet homme de couleur était non seulement un laborieux, mais aussi un passionné de justice.

Il mourut le 5 août 1899, à 54 ans, après avoir représenté la Guadeloupe au Sénat pendant 15 ans.

Sources

La division des Archives du Sénat a rédigé en 2018 un instrument de recherche relatif au sénateur Alexandre ISAAC. Ce fonds se compose de deux ensembles. Le premier consiste en trois carnets de 17,5 x 22 cm qui relatent le voyage d'ISAAC en Algérie en 1892, d'une part, et, d'autre part, divers documents relatifs à la réflexion d'ISAAC sur les colonies, et à ses fonctions publiques (correspondances, projet d'interpellation).

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Jean Jolly (1960/1977)

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Pierre ISAAC

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