État civil :
Né le 2 juillet 1826
Décédé le 6 janvier 1898
Profession :
Avocat
Département :
Seine-et-Oise
IIIème République

Ancien sénateur de la IIIe République

Elu le 9 octobre 1892
Fin de mandat le 6 janvier 1898 ( Décédé )

1889-1940  (Extrait du «Jean Jolly»)

1889-1940

HAMEL (LOUIS, Ernest), né le 2 juillet 1826 à Paris, mort le 6 janvier 1898 à Paris.

Sénateur de Seine-et-Oise de 1892 à 1898.

Après des études au lycée Henri IV à Paris, Ernest Hamel suivit les cours de la Faculté de droit et s'inscrivit au barreau de Paris. Mais cet arrière-petit-neveu du grammairien Lhomond était plutôt attiré par les lettres et l'histoire : il abandonna rapidement le barreau pour se tourner vers les recherches et la littérature. Son premier ouvrage, publié en 1851, était un recueil de poésies Les derniers chants. Parurent ensuite divers ouvrages historiques : Etienne Marcel, Le duc de Guise, Histoire de Marie-Tudor. Finalement ce fut l'histoire de la Révolution et l'histoire contemporaine qui retinrent entièrement son activité d'écrivain. Son oeuvre en ce domaine fut extrêmement abondante et lui valut de devenir président de la Société des Gens de Lettres. Citons parmi les nombreux ouvrages dont il fut l'auteur : Histoire de Saint-Just, Histoire de Robespierre, Thermidor, Précis de l'histoire de la Révolution, la République sous le Directoire et le Consulat, Le Premier Empire, La Restauration, Le Second Empire.

Les idées républicaines et démocratiques qu'il professait et la sympathie qu'il portait aux hommes de la Révolution de 1789 se heurtèrent à l'hostilité du gouvernement de Napoléon III : son Histoire de Saint-Just parue en 1859 fut saisie et mise au pilon ; les éditeurs de son Histoire de Robespierre furent en 1865 menacés de poursuites.

Tout naturellement, il devait ainsi s'orienter vers la politique. D'abord il se lança dans le journalisme. Il écrivit dans les principaux journaux d'opposition sous le Second Empire : le Courrier du dimanche, l'Opinion nationale, le Siècle, la Presse libre, la Réforme, la Revue contemporaine. Plus tard il fonda, avec Louis Blanc, l'Homme libre dont il devint directeur en 1877.

Ses sentiments républicains l'amenèrent également à représenter l'opposition dans diverses consultations électorales du Second Empire mais il échoua dans ses tentatives. En 1857, il s'était présenté dans la Somme contre le candidat officiel, le docteur Cofineau, médecin de Napoléon III. De nouveau candidat en 1863, il fit campagne pour l'abolition de la loi de sûreté générale, l'instruction gratuite et obligatoire, les franchises municipales, la liberté de presse et de réunion. Bien qu'il eût recueilli plus de 5.000 voix, il ne fut pas élu.

Au cours de la guerre de 1870 il servit comme simple soldat dans un bataillon de francs-tireurs et dans la garde nationale de Paris.

Après la chute de l'Empire, une carrière politique semblait pouvoir enfin s'ouvrir pour lui. Toutefois, il rencontra encore maints obstacles avant d'accéder au parlement. Aux élections du 8 février 1871 à l'Assemblée Nationale, porté sur la liste républicaine dans la Somme, il fut battu avec elle par la liste conservatrice. Cependant il fut élu au Conseil général de ce département où il représenta le canton de Moreuil jusqu'en 1876. Il subit un nouvel échec aux élections législatives du 20 février 1876 dans la circonscription de Montdidier, ne réunissant sur son nom que 7.370 voix contre 8.737 au candidat du centre gauche.

Quittant la Somme, il obtint davantage de succès à Paris : il entra au conseil municipal en janvier 1878 comme représentant du XIIe arrondissement - quartier des Quinze-Vingts - fut réélu en 1881 et en 1884 mais échoua au renouvellement de 1887. Echec également lors d'une élection sénatoriale partielle en Seine-et-Oise le 10 janvier 1892. Enfin, étant alors maire de Riche-bourg près de Houdan, il parvint à entrer au Sénat le 9 octobre 1892, en remplacement de Léon Journault, sénateur de Seine-et-Oise décédé ; il fut élu au second tour de scrutin, obtenant 746 voix sur 1.347 suffrages exprimés, devant Massicault qui en recevait 595. Il s'inscrivit aux groupes de l'union républicaine et de la gauche républicaine puis au groupe républicain radical.

Pendant les cinq années que dura son mandat sénatorial, Ernest Hamel déploya une activité inlassable qui s'étendit à des domaines très variés. Dès le mois de décembre 1892 il rapportait une proposition de loi relative à la nomination des directeurs des compagnies minières et de chemins de fer. Il prit part à de nombreuses discussions sur des sujets très divers : modification de la loi sur la presse, société du canal de Panama, modification du code d'instruction criminelle, organisation de l'Algérie, 1893 ; droit de suffrage des femmes dans les élections aux tribunaux de commerce, réparation des erreurs judiciaires, institution d'un ministère des colonies, 1894 ; incompatibilités parlementaires, 1897, etc... Le 27 mai 1895 il déposa un projet de résolution tendant à la création au Sénat de trois commissions spéciales chargées d'étudier la réforme administrative, la réorganisation judiciaire et la réforme de l'administration fiscale. Sur ce dernier point d'ailleurs, il déposa une proposition de loi qui fut prise en considération par le Sénat le 17 juin 1897.

Son zèle dans les commissions ne fut pas moindre. Nombreuses furent celles aux travaux desquelles il participa. Il présida en particulier la commission de la propriété artistique et littéraire.

La mort vint mettre fin, le 6 janvier 1898 à cette remarquable activité. Il s'éteignit à Paris, le 6 janvier 1898, à l'âge de 71 ans.

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Jean Jolly (1960/1977)

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Ernest HAMEL

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