État civil :
Né le 24 juillet 1856
Décédé le 9 mars 1926
Profession :
Avocat
Département :
Corse
IIIème République

Ancien sénateur de la IIIe République

Elu le 7 janvier 1912
Fin de mandat le 13 janvier 1920 ( Démissionnaire )

1889-1940  (Extrait du «Jean Jolly»)

1889-1940

GAVINI (ANTOINE, JACQUES), né le 24 juillet 1856 à Bastia (Corse), mort le 9 mars 1926 à Paris.

Député de la Corse de 1889 à 1898 et de 1903 à 1910.

Sénateur de la Corse de 1912 à 1920.

Député de la Corse de 1919 à 1924.

Héritier d'une famille vouée depuis des générations à la vie judiciaire et aux fonctions électives - père député, grand-père haut magistrat, oncle préfet de l'Empire et député, frère député et magistrat - le jeune Antoine Gavini fit de bonnes études secondaires et supérieures qui le conduisirent vers la carrière d'avocat. Inscrit dès 1879 au barreau de Bastia, il s'y créa rapidement une situation fort honorable ; mais son nom et l'estime de ses concitoyens lui faisaient d'autres devoirs.

Il n'avait pas 25 ans lorsqu'il participa, aux côtés de son oncle Denis, candidat bonapartiste aux élections législatives de 1885, à la bataille politique. Il se fit élire en 1886 conseiller général de Bastia-Terravecchia. Devenu plus tard conseiller général de son canton de Campile - chef-lieu dont, entre-temps, il était devenu conseiller municipal et maire - il devait, sans interruption jusqu'à sa mort, siéger à l'assemblée départementale dont il présida les travaux pendant douze années.

Les élections de 1889 eurent lieu au scrutin uninominal ; candidat dans l'arrondissement de Bastia sous l'étiquette « bonapartiste révisionniste », Antoine Gavini fut élu le 22 septembre, au premier tour, par 7.424 voix sur 12.994 votants, son principal adversaire, le député sortant Astima, républicain, ayant obtenu 5.445 voix seulement.

Pendant l'exercice de son premier mandat, Antoine Gavini fit partie de deux commissions spéciales chargées d'examiner des textes relatifs à la Corse, et notamment ses relations postales avec le continent et l'Afrique du Nord. En outre, il prit la parole à la tribune de la Chambre à maintes reprises et souvent dans l'intérêt de son île natale. Candidat dans le même arrondissement de Bastia lors du renouvellement général de 1893, Gavini se présenta sous l'étiquette de « rallié à la République » et fut brillamment réélu, sans adversaire, par 8.732 voix sur 9.253 votants, le 20 août.

Ses interventions furent alors plus nombreuses. Toujours attentif aux intérêts des populations insulaires, il prit part à la discussion du budget et tenta de faire diminuer le taux de la contribution foncière des propriétés bâties en Corse, intervint de nouveau au sujet des relations entre l'île et le continent ainsi que les pays d'Afrique du Nord. Candidat lors des élections générales du 8 mai 1898, Gavini fut battu - de trois voix - par son adversaire républicain, le colonel Astima, qui recueillit 6.406 voix sur 13.023 votants. Il ne fut pas plus heureux cinq mois plus tard puisque le colonel Astima, dont l'élection avait été annulée par le 3e bureau de la Chambre, fut réélu le 2 octobre, au premier tour, avec 7.132 voix, lui-même n'en recueillant que 6.741. Nouvel échec, cuisant cette fois, puisqu'au renouvellement de la Chambre de 1902, il n'obtint, toujours dans l'arrondissement de Bastia que 23 voix au deuxième tour, devancé par Rocchi - 2.136 - et le député sortant Astima, réélu avec 8.142 voix sur 10.797 votants.

Il ne se découragea pas pour autant et bien lui en prit car - survenue peu après - la démission de Giacobbi, élu sénateur, lui permit de se porter candidat dans l'arrondissement de Corte et d'être élu, le 18 avril 1903 et au premier tour - par 9.403 voix sur 9.427 votants, contre Zuccarelli, nationaliste, qui ne recueillit que 226 suffrages.

Gavini, qui allait représenter pendant sept ans l'arrondissement de Corte et avait été élu sous l'étiquette de républicain radical, attendit quelques années avant d'adhérer à un groupe politique. Il intervint peu en séance publique, il travailla plutôt au sein des commissions de l'agriculture, des colonies, des affaires extérieures.

Sur les grands problèmes d'alors, dont beaucoup divisaient l'opinion, il fit preuve d'une certaine réserve. Sur la politique religieuse du gouvernement Combes, sur les retraites ouvrières, sur le monopole des fabriques et consistoires dans les inhumations, sur le régime des « bouilleurs de cru », il s'abstint. Il vota contre l'impôt sur le revenu, contre la loi de séparation des Eglises et de l'Etat, contre le sucrage des vins.

Avec son quatrième mandat, devait commencer une période d'activité plus grande. Gavini fut en effet réélu le 6 mai 1906, dans l'arrondissement de Corte, au premier tour, par 6.301 voix contre 3.300 à son adversaire principal Guiliani, sur 9.843 votants. Il s'inscrivit alors au groupe de la gauche démocratique et au groupe de l'union républicaine.

Au sein des commissions, il travailla efficacement. Il intervint aussi dans des débats importants, notamment sur le régime commercial et maritime entre l'Algérie et la métropole, sur le tarif général des douanes, à l'occasion encore de la perte du paquebot Général Chanzy.

Lors du renouvellement de la Chambre, Gavini se représenta dans le même arrondissement de Corte, sous l'étiquette de radical-indépendant, mais il fut battu le 24 avril 1910, au premier tour, par Adriani, gauche radicale, par 5.946 voix contre 8.347 à ce dernier, sur 12.066 votants.

Gavini ne resta pas longtemps éloigné du Parlement, le renouvellement triennal du Sénat, en 1912, lui fournit l'occasion d'y revenir. En effet, le 7 janvier et au premier tour, il fut élu sénateur de la Corse avec 450 voix sur 776 suffrages, en même temps que Paul Doumer et Gabrielli.

Inscrit au groupe de l'union républicaine, le nouveau sénateur travailla principalement dans les commissions des pétitions, des chemins de fer, de l'armée. Sa principale intervention en séance eut lieu dans la discussion de la proposition de loi modifiant les lois organiques sur l'élection des députés. Il devait d'ailleurs s'abstenir sur l'ensemble.

L'après-guerre vit le renouvellement des assemblées, dont les pouvoirs avaient été prorogés pendant les hostilités. Le 16 novembre 1919, et au premier tour des élections législatives, sur 46.016 votants, Gavini et son principal « colistier » Pierangeli furent élus avec respectivement 23.472 et 20.138 suffrages, tandis que la liste adverse obtenait trois sièges, attribués à Moro-Giafferri (28.684 voix), Landry (27.731) et Caïtucoli (20.735). Son élection ayant été validée, Gavini démissionna du Sénat le 13 janvier 1920.

Inscrit au groupe des républicains de gauche de la Chambre, il donna le meilleur de son activité aux commissions dont il fit partie : armée, boissons, suffrage universel, marine marchande.

Les élections législatives des 11 et 18 mai 1924 eurent lieu au scrutin de liste avec représentation proportionnelle. Candidat en tête de la liste d'union républicaine (toujours la liste Landry - Moro-Giafferri) il fut proclamé élu, mais après contestation fut invalidé et Caïtucoli fut proclamé élu à sa place. Cet échec mit fin à la carrière politique de Gavini qui mourut peu après, à Paris, le 9 mars 1926. Il était âgé de 70 ans.

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Jean Jolly (1960/1977)

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Antoine GAVINI

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