État civil :
Né le 5 août 1862
Décédé le 26 décembre 1943
Profession :
Avocat
Département :
Hautes-Pyrénées
IIIème République

Ancien sénateur de la IIIe République

Elu le 25 septembre 1927
Elu le 14 janvier 1936
Fin de mandat le 26 décembre 1943 ( Décédé )

1889-1940  (Extrait du «Jean Jolly»)
1940-1958  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

1889-1940

FOURCADE (JACQUES, Manuel), né le 5 août 1862 à Prades (Pyrénées-Orientales).

Sénateur des Hautes-Pyrénées de 1927 à 1943.

Comme l'a dit très justement son fils, en Manuel Fourcade se réconcilient ces contraires : la séduction et la rectitude. C'est la parfaite rencontre en un seul être de ce qui peut se concevoir de plus aimable, de plus pertinent, de plus durable.

Les plaidoiries du bâtonnier Fourcade n'ont pas été publiées, elles ne le seront jamais. Plus encore que ses plaidoiries, il convient de regretter de ne point connaître ses notes manuscrites ; il écrivait en effet à merveille, aussi bien au sens matériel qu'au sens spirituel du mot, car son talent sérieux et grave ne se fiait pas à la seule préparation mentale, il lui fallait d'abord dessiner artistement sur le papier le déroulement de ses pensées. Il ne fut jamais de ceux qui se servent de la politique comme un moyen, avec Platon il estimait qu'on ne devait aborder la vie publique qu'à un âge avancé et après avoir donné les preuves qu'on était un homme utile à son pays. Distant, réservé, un peu fier, plus prodigue de railleries que de flatteries, il sut cependant devenir, adroitement et pour longtemps, sénateur des Hautes-Pyrénées.

Manuel Fourcade est né à Prades le 5 août 1862. Son père avait achevé une belle carrière de magistrat à la première Présidence de la Cour d'appel de Lyon.

Quant à lui, l'indépendance et le libéralisme qui furent sa marque l'orientèrent vers le barreau. En 1890, il est nommé premier secrétaire de la Conférence du stage. Bientôt, le voici au cabinet de Du Buit, dont il devait épouser la fille : l'école est de classe, riche d'enseignement, il y retrouve Ambroise Colin, Léon Deroy, Raymond Poincaré : la diversité des talents décidera de la forme et de l'usage, l'empreinte est commune.

Manuel Fourcade, dont l'art a conquis l'audience, la droiture forcé le respect des magistrats, plaidera beaucoup, avec grand succès pendant près de soixante années et l'on ne saurait mieux expliquer cette admirable faveur que l'expliqua son fils, Jacques Fourcade : « Il assortissait l'éclat de ses foudres de la richesse d'une langue limpide où l'élégance du contour le disputait à la sûreté de la syntaxe, comme il étayait la rigueur de son argumentation sur une connaissance inexorable du droit, poussant la coquetterie jusqu'à corriger la sécheresse de celui-ci des prestiges d'une éloquence qui le parait sans l'affecter. » En recevant l'investiture du bâtonnat, sa pensée n'évoqua pas seulement les chefs illustres qui l'ont fait rayonner de leur gloire mais - avec une grande émotion - ceux qui ont réussi à rendre sans prix l'honneur d'être à leur tête, ceux dont les jours ont été remplis par l'austérité d'un difficile labeur et l'abnégation de vertus obscures et qui n'ont demandé leur récompense qu'à la grandeur de l'ordre.

Conseil de la Ville de Paris, des grandes compagnies de chemins de fer et d'assurances, des grandes banques, il est à la barre dans la plupart des procès civils et financiers de l'entre-deux guerres.

A la demande du Président de la République, Alexandre Millerand qui l'assure de sa fierté de l'avoir, avocat, pour chef, il sera chargé du lourd dossier de la Banque industrielle de Chine. Selon Me Toulemon qui, dans une « galerie d'avocats célèbres », fit un excellent portrait du bâtonnier, il apparaissait au Conseil de l'ordre comme le mainteneur respecté, mais craint des traditions. Il disait pour les défendre : ces traditions ne sont pas respectables parce qu'elles ont duré, mais elles ont duré parce qu'elles sont respectables.

Au déclin de son âge, la politique l'avait attiré. Conseiller général des Hautes-Pyrénées depuis 1919, maire de Vic-sur-Bigorre en 1925, il était, après la mort de Paul Dupuy, élu sénateur le 25 septembre 1927. La bataille avait été rude. Au premier tour, Nogaro, sur 663 votants, avait recueilli 257 voix, Fourcade 218, Thévenot 185 ; au second tour, Nogaro 265, Fourcade 226, Thévenot 170 ; au troisième enfin, sur 660 votants, Fourcade bénéficiait de 351 suffrages contre 297 à Nogaro. Bien sûr, ce fut une surprise pour tous que ce catholique notoire, pratiquant décidé, réussit ainsi dans un département où sévissait alors un anticléricalisme intransigeant.

A l'élection du 20 octobre 1935, pour le renouvellement du 14 janvier 1936, Fourcade parvint, en se disant désabusé de la politique, à tromper son monde et à provoquer la multiplication des candidatures. Au premier tour - nous n'indiquerons que les quatre candidats les plus favorisés - Fourcade 303, Mireaux 261, Baratgin 222, Dasque 127 voix sur 667 votants ; au second tour Mireaux et Fourcade par 372 et 357 voix sur 667 suffrages furent élus.

Considérables furent son ascendant sur le Sénat et le rang qu'il y tint. Mémorable restera son intervention à propos du projet de loi relatif aux incompatibilités parlementaires. Les avocats sont mis en cause, presque en accusation par le président du Conseil, Raymond Poincaré. En répondant à celui qui, député tout jeune et ministre à 32 ans, avait tout reçu de la politique, Fourcade se faisait le champion de ceux, au reste bien rares, qui avaient attendu, ou devaient attendre comme lui que la carrière professionnelle leur ait tout donné pour entrer dans la vie publique.

Conscients des vertus et du talent de ce parlementaire qui ne fut jamais un politicien, et sans doute pour honorer une haute vie, les sénateurs élirent Manuel Fourcade à la vice-présidence de leur Assemblée.

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Jean Jolly (1960/1977)

1940-1958

FOURCADE (Manuel)

Né le 5 août 1862 à Prades (Pyrénées-Orientales)

Décédé le 26 décembre 1943 à Prades

Sénateur des Hautes-Pyrénées de 1927 à 1943

(voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, tome V, p. 1723 et 1724)

Le 10 juillet 1940, Manuel Fourcade vote en faveur de la révision constitutionnelle. Il se retire ensuite de toute vie publique, et disparaît en 1943.

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Manuel FOURCADE

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