État civil :
Né le 16 décembre 1866
Décédé le 11 mars 1945
Profession :
Militaire
Département :
Morbihan
IIIème République

Ancien sénateur de la IIIe République

Elu le 10 janvier 1933
Fin de mandat le 31 décembre 1941

1889-1940  (Extrait du «Jean Jolly»)
1940-1958  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

1889-1940

CAMAS (Baron EDMOND FILHOL de), né le 16 décembre 1866 à Vannes (Morbihan), mort le 11 mars 1945 à Saint-Avé (Morbihan).

Sénateur du Morbihan de 1933 à 1941.

Dernier représentant d'une glorieuse famille de militaires bretons, qui s'était distinguée dès avant la Révolution, Edmond Filhol de Camas était le petit-fils du général de Camas et le fils du colonel Armand de Camas, qui fit la campagne du Mexique sous le Second-Empire. Son oncle, également colonel, fut tué au cours de la campagne de Crimée, à Inkermann.

Edmond de Camas ne fit pas exception aux traditions familiales, puisqu'en 1884, de sa propre initiative, il se rendit à Brest pour prendre un engagement volontaire de cinq ans dans les équipages de la flotte, après avoir accompli ses études secondaires au Prytanée militaire de La Flèché.

Versé peu de temps après dans l'infanterie de marine, il fit, dans des conditions très dures, les campagnes du Sénégal et du Soudan, de 1884 à 1886, et participa ainsi à la lutte contre Samory et Mamadou Lamine. A l'issue de ces deux campagnes, il devait recevoir la médaille coloniale.

Ces années passées au combat ne l'empêchèrent pas de préparer simultanément les Ecoles Polytechnique et de Saint-Cyr, écoles auxquelles il fut reçu en 1890 ; si, ses goûts scientifiques l'attiraient vers la première, il opta néanmoins pour la seconde, suivant ainsi de plus près la ligne de conduite familiale. Sous-lieutenant en 1892, puis lieutenant, il mena de front carrières militaire et scientifique. C'est ainsi qu'il publia en 1902, dans la Revue des sciences, un article intitulé Essai d'explication des forces à distances qui constituait pratiquement le schéma de la mécanique ondulatoire. Cet article, qui dressait un premier bilan de ses recherches, passa alors inaperçu, malgré que la matière qu'il traitait constituait en quelque sorte l'ossature de la physique nouvelle, reprise en 1924 par le prince Louis de Broglie. Désireux de se consacrer à ses recherches, il quitta l'armée en 1909, et se retira dans son manoir de Ruliac, dans le Morbihan, où il avait des propriétés.

Président de la société polymathique du Morbihan et de la société des amis de Vannes qu'il avait fondée, passionné de travaux archéologiques, il collabora à plusieurs journaux érudits et s'attacha surtout à défendre les anciennes murailles de Vannes, ensemble magnifique, menacé de destruction. C'est pour racheter ces murailles qu'il fit représenter avant la guerre de 1914, au profit de la société archéologique de la ville, deux revues en vers : Une tournée des grands ducs et Le Sage et Gil-Blas, ou le dernier rêve de Le Sage. Ces deux piécettes, qui furent publiées en 1912 et 1913 et témoignaient de ses qualités de fin lettré, obtinrent un réel succès et atteindrent leur but : les murailles de Vannes furent sauvées de la destruction. Il poursuivait parallèlement ses travaux scientifiques. En liaison étroite avec d'illustres savants, tels que Louis de Broglie, Félix Le Dantec et Jean Perrin, il publia successivement diverses brochures où il exposait le résultat de ses recherches : Les poids atomiques et la classification des éléments par la théorie électro-magnétique (1914), Les raies spectrales - La cristallisation et la dispersion de la lumière interprétées au moyen de l'atôme-système planétaire de M. Jean Perrin (1928). En juillet 1929, à l'occasion de la réunion au Havre du congrès de l'association française pour l'avancement des sciences, il fit une conférence très remarquée sur les fondements de la mécanique ondulatoire.

La guerre de 1914 le tira de sa retraite; il partit au front, sur sa demande, dans une unité territoriale. Il servit comme lieutenant, puis comme capitaine d'une compagnie de mitrailleurs dans les régions de Verdun et de Saint-Mihiel, après avoir participé aux campagnes de Somme et de Champagne. Victime des gaz asphyxiants en 1915, dans la région de Mesnil-les-Hurlus, évacué, il tint à repartir au combat après sa guérison et termina la guerre avec la Croix de Guerre, deux citations et la Croix d'Officier de la Légion d'Honneur.

Dès avant la guerre, il avait commencé à militer au sein du parti radical-socialiste de son département, auquel l'attachaient de profondes convictions bien qu'il n'ait jamais renié les traditions familiales. A son retour du front, il reprit ses activités politiques et se présenta au Sénat, en 1924, sur la liste radicale, qui n'obtint que deux élus, ses amis Alphonse Rio et Alfred Brard. C'est seulement au renouvellement sénatorial du 10 janvier 1933 qu'il triompha du sénateur sortant modéré Roger Grand, au deuxième tour de scrutin, par 532 voix contre 489 à ce dernier, sur 1.034 votants. Ce succès consacrait par ailleurs le renversement complet de la représentation sénatoriale du Morbihan, qui avait été jusqu'alors généralement orientée vers la droite. Edmond de Camas était alors président de la Caisse de crédit agricole du Morbihan et président de la Caisse d'assurances sociales du département.

Inscrit au groupe de la Gauche démocratique, membre des Commissions des colonies de l'enseignement et des beaux-arts, de la marine, de la comptabilité et des pétitions, il n'intervint que rarement dans les débats parlementaires ; il avait alors près de 70 ans. Ses collègues s'accordaient toutefois à rendre hommage à la vitalité dont il faisait preuve et au rayonnement qui émanait de sa personne.

Soucieux des questions intéressant son département, la pêche et la marine, il présenta plusieurs rapports et déposa des propositions de loi concernant la restriction des droits de pêche des porteurs de rôles d'équipage pour navigation de plaisance ou de permis de circulation (1935) et tendant à assurer aux marins de commerce ayant navigué à bord de bâtiments armés défensivement, la qualité de combattant (1936-1937).

Très éprouvé par l'occupation allemande de 1940-1944, il se retira dans son département et abandonna la vie politique après avoir voté à Vichy le 10 juillet 1940, la délégation des pouvoirs au Gouvernement du Maréchal Pétain. Il mourut en son manoir de Ruliac, peu de temps après la Libération à 79 ans, non sans avoir eu la joie d'apprendre que l'une de ses filles avait épousé aux Etats-Unis le Commandant Jean L'Herminier, héros de la seconde guerre mondiale. Il ne put malheureusement rencontrer son gendre, celui-ci n'étant rentré en France qu'après le décès de son beau-père. Une autre de ses filles, fut conseillère municipale et maire-adjoint de Saint-Avé, où elle ralliait sur son nom la totalité des suffrages.

Bien que les travaux scientifiques d'Edmond Fihol de Camas n'aient pas eu le retentissement auquel ils avaient droit, il est intéressant de noter qu'au moment de la publication de son article de 1902 sur la mécanique ondulatoire, Albert Einstein aurait été le seul à pouvoir tirer parti de ses déductions, jugées alors difficilement accessibles.

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Jean Jolly (1960/1977)

1940-1958

CAMAS (Edmond Filhol de)

Né le 16 décembre 1866 à Vannes (Morbihan)

Décédé le 11 mars 1945 à Saint-Avé (Morbihan)

Sénateur du Morbihan de 1933 à 1941

(Voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, Tome III, p. 848 et 849)

Edmond de Camas se retire de toute vie publique, après son vote positif le 10 juillet 1940. Il meurt dans son manoir du Morbihan, peu après la Libération.

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Edmond FILHOL DE CAMAS

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