État civil :
Né le 5 mai 1816
Décédé le 24 mars 1887
Profession :
Général
Département :
Inamovible
IIIème République

Ancien sénateur de la IIIe République

Elu le 25 novembre 1880
Fin de mandat le 24 mars 1887 ( Décédé )

avant 1889  (Extrait du «Robert et Cougny»)

avant 1889

FARRE (JEAN-JOSEPH-FRÉDÉRIC-ADOLPHE), ministre de la guerre et sénateur inamovible de 1880 à 1887, né à Valence (Drôme) le 5 mai 1816, mort à Paris le 24 mars 1887, fut reçu à l'Ecole polytechnique en 1835, en sortit, le 1er octobre 1837, comme sous-lieutenant élève du génie, et termina ses études à l'Ecole d'application de Metz. Lieutenant en 1839, capitaine en 1843, chef d'escadron en 1858, lieutenant-colonel en 1863, colonel en 1868, M. Farre fut, pendant cinq ans, commandant du génie de la division d'occupation des Etats romains. Après avoir fait partie de l'armée de Metz en 1870, il put s'échapper lors de la capitulation et alla offrir ses services à la Délégation de Tours. Nommé directeur des fortifications à Lille, il s'entendit avec M. Testelin, commissaire de la Défense nationale dans la région du Nord, pour y organiser les forces disponibles, fit preuve d'une grande activité et compléta rapidement les effectifs. Lorsque le général Bourbaki prit, quelques jours après, le commandement de ce que l'on appelait l'armée du Nord, M. Farre avait déjà mis sur pied quatorze bataillons et six batteries. Le 31 octobre, il fut promu général de brigade; et le 20 novembre, lorsque Bourbaki quitta Lille, eu attendant que le général Faidherbe fût arrivé d'Algérie, ce fut le général Farre qui prit le commandement en chef de l'armée, forte de 25,000 hommes. L'armée allemande qui lui faisait face en comptait 45,000. Néanmoins le général Farre n'hésita pas à livrer, le 27 novembre 1870, la bataille d'Amiens, dont le succès fut des plus honorables. Ce fut lui aussi qui eut, le premier, l'idée de former un corps volant, composé de détachements de différentes armes et chargé d'inquiéter les colonnes ennemies. Quand, le 3 décembre, le général Faidherbe prit possession de son commandement, M. Farre fut, en récompense de ses services, maintenu par décret au cadre d'activité « sans limite d'âge ». Après la guerre, il fut appelé au commandement supérieur du génie en Algérie. Promu, en 1875, général de division et nommé membre du comité des fortifications, il fut, en cette qualité, chargé de l'inspection de l'armement des côtes. Le souvenir de sa collaboration à l'oeuvre du général Faidherbe avait valu au général Farre les sympathies de la gauche du Parlement. A plusieurs reprises, son nom fut prononcé à propos de remaniements ministériels. On voulut lui offrir notammeut la succession du général Borel (janvier 1879) ; mais le maréchal de Mac-Mahon, qui était encore président de la République, refusa de ratifier ce choix) et le général Farre fut appelé au commandement du 14e corps d'armée et au gouvernement militaire de Lyon. Le 29 décembre 1879, à la formation du premier cabinet Freycinet, le général Farre reçut le portefeuille de la Guerre. Il modifia le haut personnel du ministère, adhéra nettement à la suppression des aumôniers militaires (janvier 1880) ; décida (3 février) que les grades d'officiers territoriaux seraient dévolus aux officiers retraités; déposa (juin) un projet rendant indépendant le service de santé militaire, et, quand M. de Freycinet se fut retiré, le général resta dans le cabinet reconstitué (23 septembre 1880) sous la présidence de M. Jules Ferry. Lors de l'expédition de Tunisie, son administration provoqua des critiques assez vives. Il avait inauguré, pour faire face aux besoins de cette expédition, un système de renforts que l'on baptisa du nom de « petits paquets ». De divers côtés, à droite et à l'extrême-gauche, on accusa le ministre de compromettre la mobilisation de l'armée. En janvier 1881, il déposa, au Sénat, un projet sur l'avancement de l'armée, portant surtout sur l'avancement après constatation d'aptitude. Le Sénat entoura cette constatation de certaines garanties et refusa au ministre le droit de nommer les généraux : la commission de classement fut maintenue. En juillet, il combattit vivement la proposition Laisant sur le service de 3 ans, et la fit renvoyer à la commission par 262 voix contre 172. Certaines mesures prises par le général Farre, par exemple, la suppression des tambours, soulevèrent dans les cercles militaires, et plus encore parmi la population civile, des protestations. M. Farre quitta le ministère le 13 novembre 1881. Le 25 novembre 1880, il avait été nommé sénateur inamovible par 138 voix contre 128 à l'amiral Dupré. Jusqu'à l'époque de sa mort, il vota avec la gauche de la Chambre haute : pour les lois nouvelles sur la presse et le droit de réunion, pour la réforme judiciaire, pour le divorce, pour les crédits des expéditions du Tonkin et de Madagascar, etc., et prit part aux discussions intéressant l'armée. Atteint par la limite d'âge en 1881, le général Farre fut maintenu en activité, comme ayant commandé en chef devant l'ennemi. Chevalier de la Légion d'honneur le 12 juin 1856, officier le 12 mars 1862, commandeur le 31 décembre 1872, il avait été fait grand officier de l'ordre, à l'occasion de la distribution des drapeaux, le 14 juillet 1880.

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Robert et Cougny (1889)

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Jean-Joseph FARRE

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