État civil :
Né le 23 mai 1812
Décédé le 12 mai 1876
Profession :
Ecrivain
Département :
Bouches-du-Rhône
IIIème République

Ancien sénateur de la IIIe République

Elu le 30 janvier 1876
Fin de mandat le 12 mai 1876 ( Décédé )

avant 1889  (Extrait du «Robert et Cougny»)

avant 1889

ESQUIROS (HENRI-FRANÇOIS-ALPHONSE), représentant à l'Assemblée législative de 1850-51, député de 1869 à 1870, représentant en 1871, sénateur en 1876, né à Paris le 23 mai 1812, mort à Versailles (Seine-et-Oise) le 10 mai 1876, débuta dans les lettres par un volume de poésies, les Hirondelles, qui obtint les éloges de Victor Hugo, et par doux romans : le Magicien (1837) et Charlotte Corday (1840), dont le succès fut assez vif. Les opinions socialistes et démocratiques de M. Esquiros apparaissaient déjà dans sa Charlotte Corday ; elles furent plus marquées encore dans un commentaire philosophique de la vie de Jésus, qu'il publia sons ce titre : Evangile du peuple (1840), et qui valut à son auteur, le 30 janvier 1841, une condamnation à huit mois de prison et 500 fr d'amende. Incarcéré à Sainte-Pélagie, M. Esquiros écrivit, pendant sa détention, un nouveau volume de vers, les Chants d'un prisonnier (1841), bientôt suivi de trois petits ouvrages à tendances socialistes: les Vierges martyres, les Vierges folles, les Vierges sages. L'Histoire des Montagnards, que M. Esquiros donna, en 1847, affirma sa réputation littéraire; elle le fit connaître en même temps comme un républicain de sentiment, partisan enthousiaste de la Convention nationale, de la Montagne et des Jacobins. L'idée du livre, c'est que la Montagne a eu dans la Révolution le grand rôle et le beau rôle : « Non seulement, dit l'auteur, elle a survécu aux Girondins, mais encore c'est dans son sein, au milieu des éclairs et des tonnerres, que se sont révélés les oracles de l'esprit humain transfiguré. De là sont parties la force et la lumière. » M. Alphonse Esquiros salua avec joie, en février 1848, la proclamation de la République. Il ne fit point partie de la Constituante ; mais, après l'arrêt rendu par la haute cour de Versailles contre plusieurs représentants de Saône-et-Loire (affaire du 13 juin), il fut désigné, lors de l'élection partielle qui eut lieu le 10 mars 1850, pour les remplacer, comme un des candidats du parti démocratique socialiste. Elu représentant du peuple à la Législative, le 2e sur 6, par 61,351 voix (105,573 votants, 157,148 inscrits), il prit place à la Montagne, vit son élection invalidée comme celle de ses cinq collègues et fut réélu avec eux; le 28 avril de la même année, par 73,060 voix (120,162 votants, 154,015 inscrits). Il vota constamment avec la fraction la plus avancée de la minorité républicaine, et, quand vint le coup d'Etat, fut envoyé en exil. Il se retira alors en Angleterre, et consigna le résultat de ses observations et de ses études sur ce pays dans une série d'articles dont la Revue des Deux-Mondes eut la primeur et qui furent ensuite réunis en volumes sous ce titre: l'Angleterre et la vie anglaise (1859-1864). En 1869, M. Esquiros rentra en France et se rejeta dans la lutte : candidat de l'opposition radicale dans la 4e circonscription des Bouches-du-Rhône, il y fut élu, le 7 juin, député au Corps législatif, par 11,243 voix sur 21,334 votants et 31,460 inscrits, contre 9,787 voix au candidat officiel, M. de Rougemont. Il siégea à l'extrême-gauche, vota, en toute circonstance, contre le gouvernement impérial, et se prononça contre la déclaration de guerre. Après le 4 septembre 1870, il reçut le titre et les fonctions d administrateur supérieur du département des Bouches-du-Rhône. Comme tel, il prit des mesures énergiques en vue de la défense nationale, fit appel au patriotisme du commerce pour la formation d'un comptoir d'escompte, et gagna, par son attitude, la confiance de la population. Mais plusieurs de ses arrêtés, notamment celui qui suspendit la Gazette du Midi, journal légitimiste, et celui qui prononça la dissolution de la congrégation des jésuites de Marseille, déplurent au gouvernement et furent désavoués par Gambetta, qui licencia en même temps la garde civique de Marseille, où dominaient les partisans de M. Esquiros. M. Esquiros donna alors sa démission, puis il la retira, et refusa, pendant une quinzaine de jours, de céder la place au successeur qui lui avait été donné. Il se résigna définitivement ses fonctions que le 3 novembre. Lors des élections à l'Assemblée nationale (8 février 1871), il fut élu, le 9e sur 11, représentant des Bouches-du-Rhône, par 46,986 voix (75,803 votants, 140,189 inscrits). Il s'inscrivit à l'extrême-gauche et vota : contre la paix, contre les prières publiques, contre l'abrogation des lois d'exil, contre le pouvoir constituant de l'Assemblée, pour le retour de l'Assemblée à Paris, contre le gouvernement du 24 mai, contre la loi des maires, etc. Il se prononça pour les amendements Wallon et Pascal Duprat, et pour l'ensemble des lois constitutionnelles. Après la dissolution de l'Assemblée nationale, il se porta candidat au Sénat dans les Bouches-du-Rhône, et fut élu, le 30 janvier 1876, par 86 voix sur 171 votants. Membre du petit groupe de l'extrême-gauche sénatoriale, il signa et vota la proposition d'amnistie plénière déposée par Victor Hugo. Mais, presque aussitôt, une cruelle maladie le tint éloigné des séances, et il succomba à Versailles, le 14 mai. - Outre les ouvrages cités plus haut, on doit à M. Alphonse Esquiros : la Vie future au point de vuesocialiste (1857); - la Vie des animaux; - la Néerlande et la vie hollandaise; - l'Emile du XIXe siècle ; le Bonhomme jadis (1875), etc.

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Robert et Cougny (1889)

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Henri ESQUIROS

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