État civil :
Né le 24 octobre 1851
Décédé le 27 septembre 1936
Profession :
Médecin
Département :
Manche
IIIème République

Ancien sénateur de la IIIe République

Elu le 11 janvier 1920
Elu le 6 janvier 1924
Elu le 10 janvier 1933
Fin de mandat le 27 septembre 1936 ( Décédé )

1889-1940  (Extrait du «Jean Jolly»)

1889-1940

DUDOUYT (PIERRE), né le 24 octobre 1851 à Tourville (Manche), mort le 27 septembre 1936 à Coutances (Manche).

Député de la Manche de 1904 à 1910. Sénateur de la Manche de 1920 à 1936.

Docteur en médecine de la Faculté de Paris, ancien interne des hôpitaux de Rennes, Pierre Dudouyt exerça sa profession dans son département d'origine. Il fut longtemps médecin-chef des hôpitaux de Coutances. Membre du Conseil d'hygiène, il a donné une collaboration intéressante aux journaux médicaux.

Il fut conseiller municipal de Coutances après 1890 et conseiller d'arrondissement.

Il fut élu le 6 novembre 1904 député de la circonscription de Coutances, au cours d'une élection partielle destinée au remplacement de M. Le Marc, décédé. Il obtint 11.248 voix contre 4.471 à M. Chauvet sur 20.125 votants.

Membre de diverses Commissions spéciales, il prononça le 17 mars 1905 un discours sur le service militaire de deux ans ; il vota contre la politique générale du Ministère Combes. Toujours au cours de la même année, il vota contre l'institution de l'impôt sur le revenu, contre l'augmentation du nombre des bourses aux élèves des écoles nationales d'enseignement professionnel. Il s'abstint lors du vote sur la politique générale du Gouvernement Rouvier.

Réélu aux élections générales du 6 mai 1906, au premier tour de scrutin par 14.933 voix contre 5.600 à M. Hostingue sur 20.987 votants, il s'inscrivit au groupe de l'Union républicaine.

Membre de la Commission de la marine et de celle de l'hygiène, il suggéra, à propos de l'application de la loi du 15 février 1902 sur la vaccination antivariolique obligatoire, de ne pas procéder a des séances collectives de vaccination, mais de laisser les familles s'adresser aux médecins et sages-femmes de leur choix (1906). Il présenta un rapport sur la proposition de loi de M. Guillotaux et plusieurs de ses collègues, tendant à organiser l'enseignement préparatoire aux brevets de mécanicien de la marine marchande dans les écoles d'hydrographie (1908), et un rapport sur le projet de loi portant organisation des services de l'armurerie des troupes coloniales et de la flotte (1909).

Il se prononça contre la suppression des conseils de guerre, contre la politique générale du Gouvernement Clemenceau, et, à la suite de l'enquête menée par la Commission spéciale présidée par M. Delcassé, sur le bilan de la marine nationale, vota contre le Cabinet Clemenceau (1909).

Il subit un échec aux élections générales des 24 avril et 8 mai 1910, où il n'obtint que 10.245 voix, contre 11.516 à M. Boissel-Dombreval, sur 21.865 votants.

Mais, après dix années passées hors du Parlement, il obtint un siège de sénateur de la Manche au renouvellement triennal du 24 avril 1910. Il obtint, au deuxième tour de scrutin, 688 voix sur 1.144 votants et 1.155 inscrits. Il fut réélu aux élections du 6 janvier 1924 au premier tour, par 711 voix sur 1.148 votants et 1.153 inscrits, et à celles du 16 octobre 1932 (renouvellement du 10 janvier 1933) par 830 voix sur 1.154 votants et 1.157 inscrits.

Membre du groupe de l'Union républicaine, il appartint à la Commission de la marine et à celle de l'hygiène, de l'assistance, de l'assurance et de la prévoyance sociales. Représentant d'un département à la fois agricole et maritime, il se consacra à la défense des intérêts ruraux et aux questions navales. Il s'efforça d'obtenir le renforcement de notre flotte et l'amélioration du sort des inscrits maritimes. De par sa profession, il s'intéressa également aux questions sociales et fut élu membre de la Commission supérieure des maladies professionnelles, le 3 février 1921. Cette même année, il déposa un rapport au nom de la Commission de la marine sur le projet de loi relatif au corps des ingénieurs de l'artillerie navale et, l'année suivante, un rapport au nom de la Commission de l'hygiène sur le projet de loi rendant applicable dans les départements du Bas-Rhin, du Haut-Rhin et de la Moselle, la loi du 26 mai 1921 relative à la surveillance et au contrôle des entreprises d'assurance-mutualité (1923). Il participa à la discussion du projet de loi réformant le régime des pensions (1924) et à celle du budget de l'exercice 1926.

Son activité en Commission fut importante. Il déposa notamment au nom de la Commission de l'hygiène, de l'assistance, de l'assurance et de la prévoyance sociales un rapport sur le projet de loi portant ratification du décret du 25 novembre 1925 concernant la prise en charge pour les institutions sociales alsaciennes et lorraines des rentes du Code d'assurances sociales du 19 juillet, au profit des personnes revenues en France après le 1er juillet 1921 (1927) ; un rapport sur le projet de loi étendant la législation sur les accidents du travail au personnel médical des hôpitaux et autres établissements d'assistance et de bienfaisance publics et privés (1927). En 1932, il signa le contreprojet de M. Damecour sur les bouilleurs de cru.

Il mourut en cours de mandat, le 27 septembre 1936, à Coutances, à l'âge de 85 ans.

Son éloge funèbre fut prononcé à la séance du 28 septembre par le président Jules Jeanneney : « Ce n'est qu'avec appréhension qu'il se lança dans la vie politique, son tempérament l'éloignait des luttes ardentes et des compétitions violentes. Elu député de Coutances en 1904, réélu en 1906, il déclarait à cette époque et déjà que « le pays avait besoin plus que jamais de concorde et d'union » ... Toujours obligeant et aimable, il s'était concilié l'estime et l'amitié de ses collègues. Elles l'entouraient au cours de la longue et cruelle maladie à laquelle il vient de succomber. Elles lui survivront fidèlement. »

Ses obsèques eurent lieu le 2 octobre à Coutances, présidées par Mgr l'Evêque, au milieu d'une affluence considérable. De nombreux discours furent prononcés. A la sortie du cimetière Saint-Nicolas, la famille reçut d'innombrables marques de sympathie.

Pierre Dudouyt était Chevalier de l'Ordre pontifical de Saint-Grégoire-leGrand.

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Jean Jolly (1960/1977)

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Pierre DUDOUYT

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