État civil :
Né le 5 décembre 1848
Décédé le 9 janvier 1932
Département :
Maine-et-Loire
IIIème République

Ancien sénateur de la IIIe République

Elu le 30 août 1903
Elu le 7 janvier 1906
Elu le 11 janvier 1920
Elu le 6 janvier 1924
Fin de mandat le 9 janvier 1932 ( Décédé )

1889-1940  (Extrait du «Jean Jolly»)

1889-1940

DELAHAYE (DOMINIQUE-JULIEN), né à Angers le 5 décembre 1848, mort à Angers le 9 janvier 1932.

Sénateur du Maine-et-Loire de 1903 à 1932.

Dominique Delahaye entra, jeune, dans la manufacture de son père, qui fabriquait, à Angers, des toiles à voiles et des cordes. Sous-lieutenant de mobiles pendant la guerre de 1870, il reprit ensuite son activité industrielle, continuant avec succès l'entreprise paternelle. Il fut membre du Conseil supérieur du commerce et de la Commission permanente des valeurs en douane. Président de la Chambre de commerce d'Angers, il fonda et présida l'Association des présidents de Chambres de commerce de France. Rien ne paraissait destiner à la politique cet industriel avisé, qui n'avait jamais brigué de mandat local ; mais, fervent catholique et anti-républicain, il s'opposa énergiquement à la politique du Ministère Combes, ce qui lui valut d'être privé des fonctions indiquées ci-dessus, en application d'un arrêté du 3 nivôse An XI. Son attitude le conduisit même en prison, d'où il sortit pour être élu, le 30 août 1903, sénateur du Maine-et-Loire, en remplacement du comte de Maillé, décédé; il recueillit 648 voix contre 292 à M. Boulanger, sur 955 votants. Il fut constamment réélu par la suite. En 1906, il obtint 688 voix sur 950 votants et fut élu en même temps que MM. Bodinier (696 voix), Merlet (692 voix) et le comte de Blois (691 voix). En 1920, il fut élu au deuxième tour, avec 604 voix sur 940 votants, en même temps que son frère Jules (613 voix), et MM. Bodinier (593 voix) et de Rougé (480 voix). Enfin, en 1924, obtenant 539 voix sur 931 votants, il fut élu en même temps que M. de Rougé (675 voix), le comte de Blois (644 voix) et son frère Jules (517 voix).

Dominique Delahaye était royaliste et siégea à droite pendant les vingt-neuf années de son mandat. Il fut membre de différentes commissions, notamment de celles des douanes, des travaux publics et des mines. Il est impossible de donner la liste de ses interventions, qui furent extrêmement nombreuses - il commença lui-même un de ses discours en citant ces mots d'un journaliste : « l'inévitable Delahaye apparaît à la tribune » et consacrées aux sujets les plus divers, des plus techniques aux plus généraux : des questions budgétaires au warrant hôtelier, de la politique étrangère aux accidents de chemin de fer, du vote des femmes à l'heure d'été, des affaires religieuses aux unités de mesure, rien ne lui était étranger. Catholique, royaliste, antisémite, ennemi juré des francs-maçons et des financiers internationaux, quelque peu xénophobe, il ne laissa guère passer d'occasion de critiquer la politique des gouvernements de la Troisième République.

D'un tempérament très vif, il était un orateur pittoresque, plein de verve, ne mâchant pas ses mots, volontiers ironique (un exemple entre cent : «Lorsque M. Bienvenu-Martin, avec la gravité reposée d'un homme d'Etat, distillait goutte à goutte le venin de l'erreur historique... ») ; mais il était violent avec bonne humeur et sans méchanceté, s'efforçant de ne blesser personne. Ses discours, émaillés de plaisanteries, de digressions, de lectures, provoquaient à la fois les rires et les protestations, parfois les rappels au sujet, voire les rappels à l'ordre du président. Très assidu aux séances, ayant à côté de lui une montagne de dossiers, il suivait les débats avec attention et interrompait très fréquemment par des interjections ou des commentaires sarcastiques les orateurs dont il n'approuvait pas les propos. Ainsi, s'adressant en 1920 au Ministre des Finances : «Vous avez l'habitude de vous louer de toutes vos fautes, plus elles sont grosses, plus vous vous faites de compliments !... ». Rejoint en 1920 au Sénat par son frère Jules, auquel le liait une vive affection et qui avait les mêmes opinions que lui, il intervint également pour l'approuver et le soutenir.

Au début de son mandat, après quelques interventions de caractère technique, il prit part, en 1904, à la discussion de projets de loi sur l'enseignement secondaire libre, et la vivacité de ses propos lui valut un premier rappel à l'ordre. La même année, la visite du Président de la République au roi d'Italie et la discussion du projet de loi sur la suppression de l'enseignement congréganiste lui fournirent d'autres occasions d'exprimer ses convictions religieuses et de critiquer le Gouvernement. Il intervint longuement dans la discussion de la proposition de loi relative au monopole des inhumations, se livrant à de nombreux rappels historiques sans grand rapport avec le sujet et défendant le principe de la liberté en matière de fournitures funéraires. En 1905, il intervint à plusieurs reprises dans le débat sur la proposition de loi relative à l'assistance aux vieillards, infirmes et incurables, déclarant qu'en c transformant les miséreux en ayants droit » et en « mettant au rancart la charité, on n'arriverait à rien du tout ».

Il participa activement à la discussion de la loi de séparation de l'Église et de l'Etat. Hostile, bien entendu, au principe (« vous vous attribuez une puissance supérieure à celle de Dieu même, car Dieu respecte la liberté de l'homme et vous, la foulez aux pieds »), mais sachant que le texte serait voté, il défendit un certain nombre d'amendements tendant à obtenir une c séparation véritable et loyale ». N'ayant eu aucun succès, ce qui ne le surprit pas (« vous obéissez à la Loge perinde ac cadaver et les cadavres ont l'oreille dure »), il proposa, en vain, de remplacer dans le titre de la loi devenue, selon lui, une loi d'oppression, les mots « la séparation » par les mots « les nouveaux rapports ».

En 1906, il vota la loi relative au repos hebdomadaire, mais en insistant pour que ce repos fût pris toute la journée du dimanche et non du dimanche midi au lundi midi. Dans la discussion du projet de loi sur l'exercice public des cultes, il attaqua vivement la franc-maçonnerie.

En 1907, il interpella le Gouvernement au sujet de la suppression, sur les tranches des monnaies, de la devise « Dieu protège la France ». Dans la discussion d'une proposition de loi sur la destruction des corbeaux et des pies, il défendit sans succès un amendement tendant à interdire de tirer sur les clochers pour détruire les corbeaux, afin d'éviter des manifestations anticléricales.

En 1908, il intervint, dans la discussion d'un projet de loi modifiant la loi de séparation et s'en prit de nouveau à la franc-maçonnerie, qu'il attaqua encore à propos de la translation au Panthéon des cendres de Zola, disant aussi tout le mal qu'il pensait de ce dernier.

En 1909 et au début de 1910, il prit une part active à la discussion de la proposition de loi sur les retraites ouvrières. Il n'était pas hostile au principe, mais critiquait le caractère obligatoire du texte, estimant d'ailleurs que le véritable moyen d'améliorer la situation des ouvriers était de favoriser leur accession à la propriété industrielle. Il vota la proposition de loi, mais annonça que l'application en serait décevante ; il devait constater, en 1911, que ses réserves étaient fondées.

En 1910, dans une discussion sur la liquidation des biens des congrégations, il s'en prit violemment à son collègue Vallé, ancien ministre, le traitant de « brigand de belle envergure », et de « panamiste ». La censure fut prononcée contre lui. Il précisa ensuite que les appréciations visaient la fonction et non l'homme.

En février 1911, il interpella le Gouvernement sur les mesures qu'il comptait prendre pour éviter les tamponnements de chemin de fer et prononça, à ce sujet, un long discours technique. En avril, il prit la défense des camelots du roi arrêtés.

Cette même année, il déposa deux propositions de loi, l'une complétant l'article 106 du Code du commerce relatif aux objets transportés, l'autre tendant à obliger les voituriers à avertir les destinataires de l'arrivée des objets qui ne doivent pas être livrés à domicile. En 1913, à propos d'un projet de loi sur la liquidation des biens des congrégations, il affirma que celle-ci avait été une « grande machination maçonnique » et que « la Confédération générale du Travail n'était que l'émanation de la société maçonnique qui gouverne la France ».

En 1914, le Gouvernement ayant demandé un crédit pour les funérailles nationales du général Picquart, il évoqua l'affaire Dreyfus : « Vous persistez dans le bluff au sujet de cette affaire mémorable, qui a causé tant de mal à notre pays ; ce sera, dans l'histoire, votre honte et votre châtiment ».

Il intervint longuement dans la discussion du projet de loi tendant à assurer la fréquentation des écoles et attaqua à nouveau la franc-maçonnerie, lisant de copieux extraits de documents maçonniques.

Il s'opposa, la même année, à la remise au Gouvernement espagnol du chanfrein de l'armure de Philippe II, qui, selon lui, faisait partie du domaine inaliénable de l'Etat.

Il intervint assez rarement pendant la guerre et, après la victoire, déposa une proposition de loi tendant à l'érection d'une statue à Clemenceau et d'une autre au maréchal Foch.

En 1918, également, il déposa une proposition de loi tendant à inscrire sur les listes électorales les morts et les disparus non déserteurs de la Grande Guerre et à donner le droit de vote à certains membres de leur famille qualifiés pour les représenter au scrutin.

En février de la même année, dans la discussion d'une interpellation, il insista vigoureusement sur la nécessité de faire payer l'Allemagne, de prendre des gages et de se montrer inflexible. Il devait revenir sur ce sujet à plusieurs reprises au cours des années suivantes, répétant « Delenda est Carthago ». En avril, intervenant dans le débat sur le projet de loi relatif à la journée de huit heures, il défendit le principe de l'arrêt de travail le samedi après-midi.

En octobre, il s'abstint dans le vote sur la ratification du Traité de Versailles, parce que ce traité consacrait l'unité de l'Allemagne et ne contenait aucune garantie concernant la réparation des dommages de guerre, le désarmement de l'Allemagne et l'aide immédiate de l'Angleterre et des Etats-Unis à la France en cas d'agression.

En mars 1920, dans la discussion d'une interpellation sur la propagande bolcheviste, il critiqua la C.G.T. et dénonça « la' fausse notion qu'on peut apprivoiser les révolutionnaires en subventionnant les principaux d'entre eux ». En mai, il prit une part active à la discussion du projet de loi ayant pour objet la création de nouvelles ressources fiscales, défendant notamment, avec beaucoup de verve, les célibataires - dont il était - et critiquant les modalités de l'impôt sur les bénéfices de guerre. Il s'abstint dans le vote sur l'ensemble.

En juin, il interpella le Gouvernement sur la non-exécution d'un arrêt du Conseil de guerre condamnant à mort un prisonnier allemand qui avait assassiné deux cultivateurs français. Quelques jours plus tard, il s'abstint dans le vote de la ratification du traité de Saint-Germain avec l'Autriche.

En juillet, à propos de la translation au Panthéon du coeur de Gambetta, il déclara que ce dernier « avait été reçu comme un dieu par les Allemands qui lui offrirent ce qu'ils avaient de plus rare à leurs yeux, le verre de Luther », et demanda que le coeur de Gambetta fût transporté au Panthéon dans ce verre, « ce qui serait très symbolique ». En octobre 1921, dans la discussion d'une interpellation sur la politique extérieure du Gouvernement et la Conférence de Washington, il critiqua la réunion de cette Conférence, car « le désarmement conduira à un affaiblissement de la France qui n'a plus qu'une force hors de conteste, sa force militaire », dénonça la « politique du coton dans les oreilles », s'en prit aux « quelques centaines d'hommes qui dirigent toutes les affaires économiques du monde » et réclama un contrôle de l'Etat sur toutes les affaires à caractère international.

Le mois suivant, il prit part à la discussion du projet de loi sur la fréquentation scolaire, déclarant notamment que la neutralité était plus dangereuse que l'enseignement athée car « elle endort l'intelligence des enfants et la vigilance des parents », réclamant « la R. P. scolaire » et s'opposant à la prolongation de la scolarité. Il se prononça également contre le vote des femmes, soulignant que le premier essai, tenté au Paradis terrestre, avait mal réussi.

En décembre, il préconisa la suppression de l'heure d'été, sujet sur lequel il devait revenir en 1922 et 1923.

En mars 1922, il appuya son frère Jules dans la discussion d'un projet de loi relatif à la Banque industrielle de Chine, et affirma « qu il ne reconnaissait pas au Gouvernement et au Parlement le droit de faire payer à son pays les dettes honteuses » de cet établissement. En décembre, dans la discussion d'une interpellation, il insista à nouveau sur la nécessité de c faire payer le Boche » et s'en prit aux Américains « qui sont nos usuriers et les receleurs des Boches, nos voleurs ».

En janvier 1923, soutenant de nouveau son frère dans l'affaire de la Banque de Chine, il attaqua la finance internationale et prononça une formule qu'il devait répéter maintes fois, y voyant même une sorte de panacée, dont l'application à tous les contrats, et spécialement aux emprunts, devait permettre de résoudre les difficultés nées de la dévaluation monétaire : pacta sunt servanda, rebus sic stantibus. La mise en oeuvre de ce principe aurait eu notamment, selon lui, pour effet, d'anesthésier l'usure et la spéculation.

En mars, il combattit avec violence une proposition de loi relative à la translation au Panthéon des cendres de Michelet, Edgard Quinet et Renan, affirmant que « le transfert au Panthéon de ces trois polichinelles était une galéjade profanatrice » ; devant les protestations de la gauche, il précisa que ces trois hommes étaient des « malfaiteurs publics ».

En août 1924, il vota contre le Traité de Lausanne avec la Turquie, qu'il considérait comme une « capitulation devant l'Angleterre ».

En novembre, c'est la translation au Panthéon des cendres de Jaurès qui provoqua son indignation. Il critiqua violemment l'homme d'Etat socialiste, faisant notamment de longues citations de l'Action française et de l'Humanité. A la suite de vives protestations de ses collègues, la parole lui fut retirée.

La même année, il déposa une proposition de loi, inspirée par la maxime « pacta sunt servanda, rebus sic stantibus » et tendant à assurer le paiement en or des emprunts contractés en France par des gouvernements étrangers ou des sociétés étrangères avant le 1er août 1914.

En 1925, il invita le Gouvernement à « y aller rondement » dans la guerre du Rif, s'étonnant même qu'on hésitât à employer les gaz asphyxiants.

En février 1926, dans la discussion du projet de loi portant création de nouvelles ressources fiscales, il préconisa de nouveau, pour lutter contre la dévaluation, l'application générale de la maxime latine qui lui était chère : non seulement les intérêts des actions et obligations devraient être payés en « francs réels », mais les impôts seraient perçus « au cours du franc réel comparé au cours du dollar-or ». Il vota contre l'ensemble du texte, déclarant qu'on était en marche vers les assignats.

En juin, il vota contre les accords de Locarno, « pacte inquiétant pour la paix du monde », déclarant que « la paix ne venait que de Dieu » et que la S.D.N. « privée de la lumière d'en haut » ne faisait que faciliter, par son action, l'avènement du règne mondial Juif.

En août, il combattit le projet de loi créant la Caisse d'amortissement, comme « sans contact avec les réalités », réclama une « unité de commandement » et termina un discours plein de digressions par « vive le roi ! ».

En juillet 1927, il s'abstint dans le vote sur le projet de loi relatif aux assurances sociales, souhaitant, sans beaucoup y croire, qu'il fût plus efficace que la loi sur les retraites ouvrières, dont l'échec, selon lui, était dû surtout au principe de l'obligation, « abus socialiste ». Quelques jours plus tard, il vota, non sans hésitation, le rétablissement du scrutin uninominal.

En 1928, il prit une part active à la discussion du projet de loi sur l'organisation de la nation en temps de guerre, défendant plusieurs amendements et critiquant ce qu'il appelait « le trou par en haut du projet », l'absence d'unité de commandement.

En mars 1929, il s'abstint dans le vote sur la ratification du pacte Briand-Kellogg ; il exprima son scepticisme et déclara que « bobard rime avec jobard et que la rime ici est d'accord avec la raison ».

En juillet, dans le débat sur les dettes de la France envers les Etats-Unis, il se montra un adversaire énergique du remboursement de ces « dettes politiques », invoquant la carence de l'Allemagne et critiquant vivement le président Wilson, « ami de nos ennemis », qu'il devait appeler un peu plus tard « ce monsieur au sourire de belle-mère ».

En décembre 1929, il obtint la discussion de son interpellation sur la défense des épargnants, qu'il essayait en vain de faire inscrire à l'ordre du jour depuis un an et demi. Il déplora notamment que les gouvernements successifs se fussent abstenus systématiquement de tout effort pour récupérer les créances françaises à l'étranger, souligna que « les conventions devaient être réglées à la valeur du franc à la date où elles ont été établies » (« pacta sunt servanda... ») et proposa différents moyens d'assurer la sécurité de l'épargne.

En avril 1930, il vota contre le plan Young, qu'il qualifia de « concession irréparable ». En juin et juillet, il s'efforça, à plusieurs reprises, d'obtenir la discussion d'une nouvelle interpellation sur la « défense de l'épargne sous toutes ses formes ».

En décembre, dans la discussion d'une interpellation sur la politique générale du Gouvernement Tardieu, il attaqua l'école laïque et traita le Gouvernement de « bourreau de l'épargne ».

En juin 1931, dans la discussion d'une interpellation sur le plan Young, il déclara : « de faute en faute, de capitulation en capitulation, le Gouvernement en arrive à être conduit au doigt et à l'oeil par un monsieur nommé Hoover, qu'il confond avec l'Amérique » et il conclut : « vous ruinez l'épargne française pour soulager l'Allemagne ».

Le 15 décembre, après quatre nouveaux rappels, il obtint la discussion de son interpellation sur la défense de l'épargne. Reprenant ses critiques précédentes et constatant que la situation avait encore empiré, il déposa un ordre du jour tendant à la nomination d'une Commission de neuf membres, ayant pouvoirs d'enquête, et qui aurait pour objet la défense des épargnants, ceux-ci étant admis à lui soumettre leurs doléances. Mais cette proposition ne fut pas adoptée.

Ce fut là la dernière intervention importante de Dominique Delahaye qui mourut à Angers le 9 janvier 1932, âgé de 84 ans.

Si, à la tribune, il usait souvent d'un langage des plus vifs, c'était un homme courtois, généreux et bon, très aimé de ses collègues comme du personnel du Sénat, et c'est avec émotion que, dans l'éloge funèbre qu'il prononça le 12 janvier, M. Jénouvrier, président d'âge, retraça « la physionomie attachante » de Dominique Delahaye, cet « homme de travail et de devoir qui avait été aussi un homme de bonté et un homme de foi ». Il évoqua notamment sa « bonté inépuisable envers tous, envers ses collègues auxquels, en descendant de la tribune, il adressait un sourire qui désarmait, bonté surtout envers les petits, envers tous ceux qui souffrent, qui peinent, pour qui la vie est dure. Il leur donnait, dans la mesure de ses moyens, des secours matériels, mais surtout le secours d'une bienveillance et d'une affection dans lesquelles on peut toujours puiser sans jamais les tarir ».

Et c'est aux applaudissements unanimes du Sénat que M. Jénouvrier conclut : « Tous ceux qui ont connu Dominique Delahaye garderont de ce galant homme un souvenir durable ». Dominique Delahaye avait publié, en 1882 Le chanvre, la filature et la corderie dans le tarif général des douanes ; en 1898, De la liberté de réunion des chambres de commerce ; en 1917-1918, trois volumes sur La contribution extraordinaire sur les bénéfices de guerre ; et en 1922, avec son frère Jules, Les lettres anonymes et les circulaires pastorales de M. le député-baron-commandant de Grandmaison, Chevalier de la Légion d'honneur.

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Jean Jolly (1960/1977)

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Dominique DELAHAYE

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