État civil :
Né le 11 juin 1865
Décédé le 24 août 1954
Département :
Lozère
IIIème République

Ancien sénateur de la IIIe République

Elu le 10 janvier 1933
Fin de mandat le 31 décembre 1941 ( Ne se représente pas )

1889-1940  (Extrait du «Jean Jolly»)
1940-1958  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

1889-1940

CHAMBRUN (CHARLES, LOUIS, ANTOINE, Pierre, GILBERT, PINETON DE), né le 11 juin 1865 à Paris, mort le 24 août 1954 à Marvejols (Lozère).

Député de la Lozère de 1898 à 1933.

Sénateur de la Lozère de 1933 à 1941.

Délégué à l'Assemblée Consultative provisoire de 1944 à 1945.

Petit-neveu du précédent, et, comme lui, descendant du Général de Lafayette, Pierre de Chambrun, ses études de droit terminées succéda à son frère, en 1892, comme avocat-conseil près l'ambassade de France aux Etats-Unis d'Amérique, où il demeura jusqu'en 1897.

Rentrée en France, il entreprit une série de conférences qui lui permirent de jouer un rôle autant politique que moral et mirent en valeur ses qualités d'orateur à la fois courtois et persuasif.

Son passage de la tribune libre à celle du Parlement, ainsi heureusement amorcée, eut lieu aux élections générales législatives du 8 mai 1898, où il fut élu au premier tour de scrutin, député de la circonscription de Marjevols, par 6.555 voix contre 3.434 à M. Noël Auricoste, Député sortant, sur 10.910 votants. Il ne cessa plus, dès lors, d'être réélu : aux élections générales du 27 avril 1902, par 7.102 voix contre 2.477 à M. de Jurquet sur 10.704 votants ; à celles du 6 mai 1906 par 7.187 voix, contre 3.085 à M. Delmas, sur 10.679 votants ; à celles du 24 avril 1910, par 6.795 voix contre 2.697 à M. Astruc sur 10.287 votants ; à celles du 26 avril 1914, par 6.317 voix, sans concurrent, sur 9.191 votants, toujours au premier tour de scrutin. Aux élections générales du 16 novembre 1919 qui eurent lieu au scrutin de liste, il était inscrit en deuxième position sur la liste d'Union républicaine qui fut élue tout entière. Il recueillit personnellement 13.916 suffrages sur 25.793 votants.

A celles du 11 mai 1924 sa liste d'Union républicaine emporta une fois de plus tous les sièges ; il totalisa lui-même 14.962 voix sur 25.640 votants. Puis, avec le retour au scrutin d'arrondissement, il retrouva sa circonscription de Marvejols aux élections générales du 22 avril 1928, et en redevint l'élu au premier tour de scrutin, par 6.804 voix contre 2.472 à M. Peytavin, sur 9.622 votants ; et il devait conserver son siège à celles du 1er mai 1932 par 6.621 voix contre 2.869 à M. Chalmeton, sur 9.714 votants, toujours au premier tour de scrutin.

Enfin, aux élections sénatoriales du 16 octobre 1932 (renouvellement du 10 janvier 1933) il devenait Sénateur de la Lozère au deuxième tour de scrutin, par 193 voix sur 382 votants, et se démettait de son mandat de Député le 17 janvier 1933.

Il serait vain de vouloir retracer en détail une aussi longue carrière politique qui se déroula sans interruption pendant 43 années, traversées par les deux grands conflits mondiaux au cours desquels il joua un rôle des plus importants.

Il appartint d'abord, à la Chambre, au groupe Républicain progressiste, pour devenir non-inscrit en 1914, puis Républicain de gauche de 1919 à 1928, Député indépendant de 1928 à 1932, enfin non-inscrit de 1932 à 1933. Il siégea dans de nombreuses Commissions, notamment celle du droit d'association (1898), celle du règlement (1902), celle des affaires extérieures, des protectorats et des colonies (1910 et 1914), celle des affaires étrangères (1919), celle d'Alsace-Lorraine (1919 et 1924), celle des comptes définitifs et des économies (1924) et de nouveau celle des affaires étrangères (1928 et 1932).

En outre, pendant la guerre de 1914-1918, il fit partie de la Commission parlementaire franco-britannique composée, du coté français de quatre Sénateurs et de huit Députés.

En avril-mai 1917, il fut membre de la mission Joffre-Viviani aux Etats-Unis, et, en 1925, de la mission Caillaux chargée du règlement des dettes de guerre en Amérique.

Il fut chargé de rapporter le projet de loi sur la réorganisation du service de l'inscription maritime aux colonies (1911), ainsi que le projet de loi portant approbation de la convention signée entre la Suisse et la France pour régler les difficultés survenues entre l'administration du fisc français et la ville de Genève au sujet de la succession du duc Charles de Brunswick (1916). Il se fit entendre au cours de la discussion du projet et des propositions de loi concernant le contrat et le droit d'association (1901), et il déposa un ordre du jour motivé en conclusion d'une interpellation sur le paiement des primes de démobilisation (1919).

A la Haute Assemblée, il se fit inscrire en 1933 au groupe des indépendants de gauche, puis, à partir de 1936 opta pour les non-inscrits. Il siégea aux Commissions des affaires étrangères, de l'administration générale, départementale et communale, de l'hygiène et de la prévoyance sociale, de l'enseignement, et de la marine.

Le 10 juillet 1940, à Vichy, fidèle à la tradition républicaine des Chambrun, il fut le seul Sénateur à se prononcer contre la révision de la Constitution, et fut du nombre des 80 parlementaires qui refusèrent les pleins pouvoirs au Gouvernement du Maréchal Pétain.

Interrogé par quelques hésitants sur le sens de son vote, il répondit : « Pourquoi jeter encore de nouvelles armes aux pieds de l'Allemagne ? Pourquoi jeter les armes de la Liberté ? »

Cette attitude courageuse lui valut d'être désigné, à la Libération, comme membre de l'Assemblée Consultative provisoire, qui siégea au Palais du Luxembourg pour préparer les nouvelles institutions françaises. Sa désignation fut validée le 8 novembre 1944, et il siégea aux Commissions de la France d'outremer, de la justice et de l'épuration. Citoyen des Etats-Unis d'Amérique par droit de naissance, il fut l'invité du Président Roosevelt à la célébration du 150e anniversaire de la bataille de Yorktown.

Il donna de nombreux articles au Correspondant, à La Revue politique et Parlementaire, au Scribner's Magazine, et il présida pendant de longues années le Club Cévenol qui avait dans ses attributions la mise en valeur des Causses et des Gorges du Tarn.

Il reçut le 27 mars 1947 (ordre général n° 99), la Croix de guerre 1939-1945, avec étoile de vermeil, pour services rendus à la Résistance, et, par décret du 9 juillet 1949, fut fait Chevalier de la Légion d'Honneur au titre du Ministère de l'Intérieur.

Retiré à Marvejols, ville où il avait recueilli l'héritage ancestral, il y mourut le 24 août 1954, âgé de 89 ans.

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Jean Jolly (1960/1977)

1940-1958

CHAMBRUN (Pierre de)

Né le 11 juin 1865 à Paris

Décédé le 24 août 1954 à Marvejols (Lozère)

Député de la Lozère de 1898 à 1933

Sénateur de la Lozère de 1933 à 1941

(Voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, tome III, pages 947 et 948).

Pierre de Chambrun illustre sa constante indépendance d'esprit en étant le seul membre du Sénat à voter contre la révision constitutionnelle, le 9 juillet 1940.

Le 10, il s'oppose également à l'attribution des pleins pouvoirs au gouvernement du Maréchal Pétain.

Aussi, lors de l'installation de l'Assemblée Consultative Provisoire à Paris, en 1944, est-il appelé à y siéger. Sa désignation est validée le 8 novembre 1944 et il est membre des Commissions de la France d'outre-mer, et de la justice.

Il se retire ensuite de la vie politique et meurt dans la propriété de Marvejols en 1954.

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Pierre de CHAMBRUN

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