État civil :
Né le 7 décembre 1864
Décédé le 1er décembre 1940
Profession :
Médecin
Département :
Landes
IIIème République

Ancien sénateur de la IIIe République

Elu le 11 janvier 1920
Elu le 6 janvier 1924
Elu le 10 janvier 1933
Fin de mandat le 1er décembre 1940 ( Décédé )

1889-1940  (Extrait du «Jean Jolly»)
1940-1958  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

1889-1940

DARAIGNEZ (ERNEST, JOSEPH, BERNARD), né le 7 décembre 1864 à Hagetmau (Landes), mort le 1er décembre 1940 à Mont-de-Marsan (Landes). Sénateur des Landes de 1920 à 1940.

Cinquième enfant d'une famille qui devait encore compter deux cadets, Ernest Daraignez est fils et petit-fils de médecins landais. Ses deux grand-pères exerçaient cette profession, l'un à Saint-Cricq-Chalosse, l'autre à Hagetmau. Son père, ancien médecin militaire, s'installa, après la campagne de Crimée, dans ce petit chef-lieu de canton, au sud de Mont-de-Marsan.

Tout en accomplissant les devoirs de sa fonction, il défendait avec conviction les idées républicaines et fut élu conseil-1er d'arrondissement puis Président du Conseil d'arrondissement de Saint-Sever. Un de ses frères, médecin également, fut Conseiller général et Maire de Hagetmau. Pour obéir aux traditions familiales, le jeune Ernest Daraignez, après avoir fait ses études secondaires au collège de Saint-Sever puis au lycée Victor-Duruy à Mont-de-Marsan, s'inscrit à la Faculté de Bordeaux, comme étudiant en médecine. Il s'y fait remarquer par sa passion du travail et sa volonté de savoir. Plusieurs fois lauréat de la Faculté et des Hôpitaux, il est nommé interne puis premier interne des hôpitaux, prosecteur de la Faculté, médaille d'or de l'internat en 1890, enfin docteur en médecine en 1891. Il s'installe aussitôt à Mont-de-Marsan où il exercera pendant 29 ans, de 1891 à 1920. Sa réputation chirurgicale s'étend dans tout le Sud-Ouest. En 1900, il est nommé chirurgien à l'hôpital de cette ville et il exerce également au sanatorium marin de Capbreton. Du 4 août au 25 décembre 1917, il servit comme chirurgien-chef dans plusieurs formations sanitaires où de nombreux blessés durent la vie à ses qualités exceptionnelles.

Sans qu'il eût recherché aucun mandat, la confiance de ses concitoyens devait porter Ernest Daraignez des fonctions locales au siège de Sénateur des Landes. Elu Conseiller municipal à Mont-de-Marsan, le 24 octobre 1897, il sera maire de la ville de 1910 à 1919 et conservera son mandat municipal jusqu'en 1925. En 1898, il est élu Conseiller général et le restera jusqu'en 1928. A l'assemblée départementale dont il fut Vice-Président, il se spécialise dans les questions agricoles et d'assistance sociale. Il eut l'initiative des travaux d'électrification du département. Il organisa le Comice agricole de Mont-de-Marsan. Il créa l'asile départemental d'aliénés, l'asile des enfants anormaux, le pavillon des enfants assistés et la maison maternelle auprès de l'hôpital départemental. Candidat au Sénat pour la première fois le 7 janvier 1906, il obtient 298 voix sur 710 votants au premier tour de scrutin mais son concurrent M. Latappy, l'emporte au second tour. Cédant aux instances de ses collègues et amis, il se représente aux élections du 11 janvier 1920. Il est élu au premier tour avec 376 voix sur 705 votants.

Très attaché aux institutions républicaines, il refuse cependant d'aliéner sa liberté en faveur des directives d'un parti. Il se présente comme un « homme de travail, citoyen indépendant, parfaitement désintéressé ». Il estime qu'il faut « tout d'abord barrer la route à tous les ennemis de l'ordre », qu'ils soient de droite ou de gauche. Il préconise une politique sévère d'économies, la protection de 1 agriculture ; il réclame le « respect de la propriété et de la liberté individuelle, l'inviolabilité des frontières, la paix intérieure et extérieure la défense de l'épargne, la sauvegarde des lois sociales qui sont l'honneur et la raison d'être de la République ».

Au Sénat, il s'inscrit au groupe de l'Union républicaine puis à l'Union démocratique et radicale. Il sera réélu le 6 janvier 1924 au premier tour de scrutin par 571 voix sur 708 votants et le 16 octobre 1932 au troisième tour, à la pluralité des voix, avec 347 suffrages sur 702 votants.

S'il n'est pas intervenu souvent à la tribune, en revanche le docteur Daraignez a travaillé utilement et efficacement au sein des diverses Commissions dont il fit partie. Il fut, depuis 1921 membre de la Commission de l'hygiène, assistance, assurance et prévoyance sociale et de la Commission de l'enseignement. Il fut également, plusieurs années, membre de la Commission des mines. On lui doit 8 rapports au nom de la Commission de l'hygiène : sur la proposition de loi tendant à modifier l'article 16 de la loi du 29 juin 1894 relative aux sociétés de secours des ouvriers mineurs (1922) ; sur le projet de loi tendant à autoriser l'hôpital-hospice d'Agen à contracter un emprunt de 500.000 F, sur le projet de loi portant ratification du décret du 30 novembre 1922 introduisant dans les départements du Haut-Rhin, du Bas-Rhin et de la Moselle, les articles 61, 62 et 63 du Livre 1er du Code du travail relatifs à la saisie-arrêt et à la cession des salaires et traitements ; sur le projet de loi portant ratification du décret du 25 février 1922 relatif à la prise en charge par les institutions alsaciennes et lorraines des rentes du Code d'assurances sociales du 19 juillet 1911 au profit des personnes revenues en France après le 10 janvier 1920 (1923) ; sur le projet de loi portant ratification du décret du 13 juin 1923 déclarant la loi du 1er avril 1898, relative aux sociétés de secours mutuels, applicable dans les départements du Bas-Rhin, du Haut-Rhin et de la Moselle ; sur la proposition de loi de M. Paul Strauss tendant à attribuer la personnalité civile aux centres régionaux de lutte contre le cancer (1924) ; sur le projet de loi portant ratification du décret du 25 novembre 1925 modifiant certaines dispositions du Code des assurances sociales du 19 juillet 1911 relatives à l'assurance vieillesse ; sur le projet de loi ayant pour objet la création et le fonctionnement des établissements publics d'enseignement pour les aveugles et les sourds-muets (1927). Ernest Daraignez est également l'auteur d'un excellent avis, au nom de la Commission de l'enseignement, sur le projet de loi autorisant les écoles nationales vétérinaires à délivrer un diplôme de docteur-vétérinaire (1923). Il dépose : en 1931, une demande d'interpellation avec MM. Milliès-Lacroix et Cadilhon sur le commerce des traverses en bois dur et les marchés passés à l'étranger par les grands réseaux de chemin de fer ; en 1932, une proposition de résolution tendant à inviter le gouvernement à prendre d'urgence toutes mesures utiles, notamment en matière douanière, pour assurer la sauvegarde de la production française du maïs, une proposition de loi tendant à imposer une autorisation spéciale pour les taureaux destinés à la reproduction ; en 1933, avec MM. Lourtiés et Milliès-Lacroix, une proposition de loi tendant à compléter la loi du 5 avril 1928 sur les assurances sociales, divers amendements sur les proposition et projet de loi relatifs au marché du blé. Signalons également une de ses dernières interventions, au cours de la discussion du budget de 1933, sur la gratuité de l'enseignement pour les classes de l'enseignement secondaire.

Le 10 juillet 1940, au Congrès de Vichy, Ernest Daraignez ne prit pas part au vote de la loi constitutionnelle. Il avait suivi les étapes de la défaite avec une angoisse chaque jour accrue. Le défilé des troupes victorieuses sous ses fenêtres à Mont-de-Marsan l'avait profondément attristé. Gravement atteint dans sa santé, il exigea de subir une intervention chirurgicale à l'oesophage, opération qu'il savait vouée à l'échec, mais qu'il préféra à une mort certaine par inanition. Il est mort le 1er décembre 1940, à 76 ans, veuf et sans enfants.

Ernest Daraignez était officier de l'Instruction publique et, depuis janvier 1914, chevalier de la Légion d'Honneur. Il a été, dans son département, président de l'Office départemental agricole, président de la Société landaise d'encouragement à l'agriculture, président de la Fédération des sociétés de secours mutuels des Landes, membre de la Commission de surveillance de l'asile d'aliénés des Landes, membre du Conseil départemental d'hygiène, membre du Comité de patronage des habitations à bon marché, président du Syndicat des médecins des Landes. Devenu Sénateur, il a été membre du Conseil supérieur d'hygiène, membre de la Commission de répartition des fonds du pari mutuel, membre de la Commission de surveillance de l'hospice national des Quinze-Vingts.

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Jean Jolly (1960/1977)

1940-1958

DARAIGNEZ (Ernest)

Né le 7 décembre 1864 à Hagetmau (Landes)

Décédé le 1er décembre 1940 à Mont-de-Marsan (Landes)

Sénateur des Landes de 1920 à 1940

(Voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, Tome IV, p. 1230 à 1232).

Ernest Daraignez ne prend pas part au vote du 10 juillet 1940. Il meurt le 1er décembre suivant, à Mont-de-Marsan.

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Ernest DARAIGNEZ

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