État civil :
Né le 28 octobre 1863
Décédé le 15 septembre 1938
Profession :
Journaliste
Département :
Ardèche
IIIème République

Ancien sénateur de la IIIe République

Elu le 11 janvier 1920
Elu le 9 janvier 1921
Elu le 14 janvier 1930
Fin de mandat le 15 septembre 1938 ( Décédé )


Ancien Vice-président du Sénat

1889-1940  (Extrait du «Jean Jolly»)

1889-1940

CUMINAL (ISIDORE, PAUL, MARIUS), né le 28 octobre 1863 à Serrières (Ardèche), mort le 15 septembre 1938 à Serrières.

Sénateur de l'Ardèche de 1920 à 1938.

Isidore Cuminal appartenait à une vieille famille de maîtres-mariniers qui assuraient le halage des bateaux le long du Rhône. Il fit ses études secondaires au collège d'Annonay, puis obtint sa licence en droit à Paris.

Entré, comme rédacteur, à la Préfecture de la Seine en 1882, il devint chef de bureau, et dès cette époque, s'intéressa à la politique et au journalisme. Il fut tour à tour secrétaire politique de Jules Roche et de Placide Astier, ses compatriotes. En 1902, il succéda à Boissy-d'Anglas à la présidence du cercle républicain des Ardéchois de Paris et dirigea la publication de la feuille hebdomadaire La Démocratie parisienne. Le 1er octobre 1905, il fut élu conseiller général de l'Ardèche pour le canton de Saint-Agrève. Puis il fit deux tentatives infructueuses pour entrer au Parlement : la première à une élection législative partielle qui eut lieu le 17 mars 1912. Il n'obtint que 10.666 voix contre 10.843 à M. Hyacinthe de Gailhard-Bancel. La deuxième aux élections générales des 26 avril et 10 mai 1914, où il fut-encore battu par M. de Gailhard-Bancel par 10.849 voix contre 10.705 à lui-même.

Mais à une élection sénatoriale partielle qui se déroula le 11 janvier 1920 pour pourvoir au remplacement de M. Placide Astier, décédé le 6 mars 1918, il entra à la Haute Assemblée, obtenant la majorité absolue dès le premier tour de scrutin, soit 384 voix sur 766 suffrages exprimés. Il fut réélu au renouvellement du 9 janvier 1921 au deuxième tour, par 403 voix sur 770 suffrages exprimés, et à celui du 14 janvier 1930, au troisième tour, par 380 voix sur 779 suffrages exprimés. Inscrit à la gauche démocratique radicale et radicale-socialiste, il fut membre de la Commission de l'enseignement dont il devint vice-président, de la Commission des finances qui lui confia immuablement le rapport du budget de l'enseignement technique, et de la Commission de comptabilité dont il devint vice-président. On lui doit de nombreux rapports sur l'instruction publique en général, sur la proposition de loi Roustan sur le déplacement d'office du personnel enseignant, et sur une proposition de loi relative à l'élection des députés. Ses interventions furent nombreuses ; nous ne citerons que les principales : institut de céramique française, papier de journaux, budget des P.T.T. de l'exercice 1921, loi de finances, projet de loi sur l'éducation physique (1921), fréquentation scolaire (1922 et 1923), locaux d'habitation à usage commercial ou industriel, budget de l'instruction publique de l'exercice 1925, organisation de l'apprentissage, assurances sociales (1927 et 1929), recrutement de l'armée, défense de l'école laïque, pollution et conservation des eaux, délivrance du titre d'ingénieur, loi électorale, respect des institutions républicaines, enseignement professionnel, semaine de 40 heures, etc., et il interpella le Gouvernement sur l'enseignement technique industriel.

Il fut vice-président du Sénat de 1932 à 1936, et fut désigné pendant plusieurs années pour présider la Haute Cour de justice, en cas d'empêchement de son président.

Dès 1910, il avait, en collaboration avec Placide Astier, publié sur la matière de l'enseignement technique, un solide travail qui prépara la grande loi de 1919. Cette oeuvre, alors en plein essor, eut au Parlement en Cuminal, un conseiller et un protecteur né.

Il présidait également le Conseil de perfectionnement du Conservatoire des arts et métiers ce qui lui permettait de poursuivre, en la complétant, l'oeuvre scolaire des fondateurs de la République. Il mourut, en cours de mandat, dans sa commune natale de Serrières, le 15 septembre 1938. Il avait 75 ans. Le Président Jules Jeanneney prononça son éloge funèbre à la séance du 4 octobre 1938 : « Il n'est pas surprenant, dit-il, qu'ici et ailleurs, son autorité morale ait été haute. Un quotidien régional (La France de Bordeaux et du Sud-Ouest) l'avait pour administrateur délégué. Le parti radical-socialiste lui avait donné sa première vice-présidence, qu'il a exercée d'heureuse façon en des circonstances qui en faisaient une charge lourde. Dans la même fonction, la gauche démocratique du Sénat éprouvait depuis maintes années la justesse et la droiture de son esprit. Sans exercer le pouvoir, sans occuper le premier plan de l'actualité politique, Cuminal aura figuré parmi les meilleurs serviteurs de la République. Nous l'avons vu remplir son mandat parlementaire avec une rectitude exemplaire et selon la conception même que les fondateurs du régime avaient eue de notre Assemblée. Notre reconnaissance et notre affection l'on suivi à sa dernière demeure. Elles l'y rejoindront souvent.» En 1934, alors qu'il était question de supprimer le lycée de jeunes filles de Tournon, par mesure d'économie, Cuminal s'y opposa énergiquement. C'est depuis cette intervention retentissante que cet établissement porte le nom de «Lycée Cuminal ».

Le musée du Rhône de Tournon a vu ses collections enrichies par les dons de nombreux souvenirs de la vie marinière du Rhône, qu'il fit avec Mme Cuminal, au cours des dernières années de sa vie.

Il était Chevalier de la Légion d'honneur depuis le 1er novembre 1912.

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Jean Jolly (1960/1977)

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Isidore CUMINAL

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