État civil :
Né le 23 décembre 1808
Décédé le 27 février 1891
Profession :
Sculpteur
Département :
Inamovible
IIIème République

Ancien sénateur de la IIIe République

Elu le 15 décembre 1875
Fin de mandat le 27 février 1891 ( Décédé )

avant 1889  (Extrait du «Robert et Cougny»)
1889-1940  (Extrait du «Jean Jolly»)

avant 1889

CORBON (CLAUDE-ANTHIME), représentant à l'Assemblée constituante de 1848, représentant en 1871 et sénateur inamovible, ne à Arbigny (Haute-Marne) le 23 décembre 1808, était fils d'artisans. A sept ans, il était rattacheur de fils chez un tisserand; il se rendit à Paris, entra comme compositeur dans une imprimerie, et se fit sculpteur sur bois (1832). Il acquit dans cette profession une réputation méritée, et, séduit par le catholicisme libéral de Buchez, fonda en 1848, avec deux cents de ses camarades, le journal l'Atelier, qui avait pour devise ces mots de saint Paul : « Celui qui ne veut pas travailler ne doit pas manger. » L'Atelier défendit la thèse de la conciliation de la démocratie et du catholicisme, et appuya la politique modérée des hommes du National. L'influence acquise par le journal valut à Corbon, en février 1848, les fonctions de secrétaire du gouvernement provisoire. Elu, le 23 avril suivant, représentant de la Seine à l'Assemblée constituante, le 19e sur 34, par 135,043 voix sur 267,888 votants et 399,191 inscrits, il fut nommé, dès l'ouverture, vice-président de l'Assemblée : la majorité avait tendu à opposer « l'ouvrier laborieux et arrivé aux ouvriers politiciens » de la commission du Luxembourg. Corbon siégea parmi les modérés, combattit (23 juin 1848) la suppression brusque des ateliers nationaux, présenta et fit voter (4 juillet 1848) un crédit de trois millions pour faciliter les associations ouvrières, parla sur la limitation des .heures du travail, et vota pour le bannissement de la famille d'Orléans, pour la loi contre les attroupements, contre les poursuites contre Louis Blanc, pour les poursuites contre Caussidière (15 mai) et contre les mêmes poursuites (23 juin), contre l'abolition de la peine de mort, contre l'impôt progressif, pour l'ordre du jour: « Le général Cavaignac a bien mérité de la patrie », contre la réduction de l'impôt du sel, contre le renvoi des accusés du 15 mai devant la Haute-Cour, contre l'interdiction des clubs, pour l'amnistie des transportés, pour l'abolition de l'impôt des boissons. M. Corbon s'était rapproché de la gauche depuis l'élection présidentielle du 10 décembre; il ne fut pas réélu à la Législative, et l'Atelier, ne pouvant déposer le cautionnement de 18,000 francs exigé par la nouvelle loi de juillet 1850, cessa de paraître. M. Corbon reprit ses travaux de sculpteur sur bois, fit paraître, en 1859, l'Enseignement professionnel, et devint, en 1863, collaborateur du Siècle, où l'on remarqua notamment ses études biographiques sur les Hommes de 1848. Le 4 septembre 1870, M. Corbon fut nommé par le gouvernement de la Défense Nationale maire du 15e arrondissement de Paris; il donna sa démission à l'armistice (mars 1871), et tenta, comme membre de la « Ligne des droits de Paris », de prévenir le mouvement communaliste. Il avait échoué, aux élections générales du 8 février 1871, dans la Seine, avec 65,456 voix, mais il fut élu, dans le même département, le 2 juillet 1871, le 8e sur 21, par 117,828 voix sur 290,823 votants et 458,774 inscrits; il s'agissait de remplacer 21 représentants démissionnaires, décédés, ou qui avaient opté pour d'autres départements. Il prit place à l'Union républicaine, combattit la loi Dufaure contre l'Internationale, la construction de l'église du Sacré-Coeur à Montmartre, et appuya le vote du crédit destiné à envoyer des ouvriers à l'Exposition de Vienne. Il vota pour le retour de l'Assemblée à Paris, pour la dissolution, pour les lois constitutionnelles, contre le pouvoir constituant de l'Assemblée, contre la démission de Thiers, contre la circulaire Pascal, contre l'arrêté contre les enterrements civils, contre le septennat, contre le maintien de l'état de siège, contre le ministère de Broglie. Le 15 décembre 1875, l'Assemblée nationale l'élut, au 6e tour de scrutin, sénateur inamovible, par 353 voix sur 681 votants. Il siégea à la gauche républicaine, vota avec ce groupe, notamment pour l'expulsion des princes, et fut nommé questeur au Sénat, poste qu'il occupe encore aujourd'hui. Il prit part à la fondation des écoles professionnelles de Paris. Dans la dernière session, il s'est prononcé pour le rétablissement du scrutin d'arrondissement (13 février 1889), pour le projet de loi Lisbonne restrictif de la liberté de la presse, pour la procédure à suivre devant le Sénat pour juger les attentats contre la sûreté de l'Etat (affaire du général Boulanger). On a de lui: Le secret du peuple de Paris (1863); Lettres politiques d'un sénateur républicain (1876).

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Robert et Cougny (1889)

1889-1940

CORBON (CLAUDE, ANTHIME), né le 23 décembre 1808 à Arbigny (Haute-Marne), mort le 26 février 1891, à Paris.

Représentant de la Seine à l'Assemblée Nationale de 1871 à 1876.

Sénateur inamovible de 1876 à 1891.

(Voir première partie de la biographie dans ROBERT ET COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires, t. II, p. 179.)

Réélu questeur du Sénat le 10 janvier 1889, alors qu'il avait 81 ans, son grand âge ne lui permit pas de suivre avec assiduité les délibérations. Il mourut deux ans plus tard, le 26 janvier 1891, à Paris, âgé de 83 ans.

Le vice-président Benjamin Bardoux, prononça son éloge funèbre à la séance du lendemain, s'exprimant en ces termes : « M. Corbon était un de ces hommes qui honorent une assemblée par leur caractère et par la solidité de leurs convictions. Il était un des vétérans du parti républicain. Elu à l'Assemblée constituante de 1848, il eut l'insigne honneur d'en être vice-président. Ayant échoué aux élections pour l'Assemblée législative, il reprit sa vie laborieuse et modeste et ne rentra dans la politique qu'aux élections de juillet 1871 : il ne l'a plus quittée depuis. Vos suffrages, vous vous en souvenez, l'avaient appelé pendant plusieurs années aux fonctions de questeur. Il inspirait l'estime à tous et l'affection à ceux qui l'approchaient. Il y a eu peu d'âmes plus pures, plus droites et plus désintéressées que la sienne. Corbon était un exemple et son nom restera entouré des respects unanimes du Sénat. »

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Jean Jolly (1960/1977)

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Anthime CORBON

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