État civil :
Né le 29 mars 1827
Décédé le 4 juin 1903
Profession :
Avocat
Département :
Inamovible
IIIème République

Ancien sénateur de la IIIe République

Elu le 7 décembre 1882
Fin de mandat le 4 juin 1903 ( Décédé )

avant 1889  (Extrait du «Robert et Cougny»)
1889-1940  (Extrait du «Jean Jolly»)

avant 1889

CLAMAGERAN (JEAN-JULES), sénateur inamovible et ministre, né à la Nouvelle-Orléans (Amérique), le 29 mars 1827, fit de bonnes études classiques au collège Henri IV à Paris, suivit les cours de l'Ecole de Droit, où il se fit recevoir docteur en 1851, et obtint l'année suivante une médaille d'or au concours de doctorat. M. Clamageran conquit rapidement, au barreau de Paris une situation estimée: sa thèse des Obligations naturelles (1851), puis ses travaux de législation, d'économie politique et d'histoire attirèrent sur lui l'attention. En 1856, il publia un Mémoire, qui fut couronné par la Faculté de Droit, sur Le Louage d'industrie, le mandat et la commission en droit romain, dans l'ancien droit français et dans le droit actuel; il donna un volume sur l'Etat actuel du protestantisme en France, (M. Clamageran appartient à la religion réformée); en 1867, il commença la publication d'une importante Histoire de l'impôt en France. etc. En même temps, il participait à la « résistance légale » contre l'Empire, dirigée par un groupe d'avocats de l'opposition. Compris, en 1864, dans le procès des « treize », il fut, ainsi que MM. Herold, Floquet, Dréo, Durier, etc. condamné à 500 francs d'amende. Il avait collaboré (1861) avec eux au Manuel électoral, qui attira sur ses auteurs les rigueurs du pouvoir. Après la révolution du 4 septembre 1870, M. Clamageran fut nommé adjoint à la mairie de Paris, spécialement chargé de surveiller les approvisionnements pendant le siège. Il quitta ces fonctions en février 1871, et se tint à l'écart de la politique, tout en prenant part aux débats du synode général des églises réformées de France. En 1876, il fut élu membre du Conseil municipal de Paris par le 16e arrondissement (quartier des Bassins), puis réélu en 1878. Il se présenta aussi à l'élection législative complémentaire que motiva, dans le 8e arrondissement, le 6 avril 1879, le décès de l'amiral Touchard. Après avoir réuni 3,018 voix sur 12,015 votants, au premier tour de scrutin, il échoua contre M. Godelle, bonapartiste, au scrutin de ballottage du 20 avril, avec 5,011 voix contre 6,509. Le 14 juillet de la même année, M. Clamageran fut nommé membre du Conseil d'Etat. Il s'y distingua, dans la section des finances, par son zèle laborieux. Le 7 décembre 1882, il fut élu sénateur inamovible. Il siégea à gauche et vota pour la réforme judiciaire, etc. Les mérites spéciaux et les aptitudes techniques de M. Clamageran le désignaient pour le portefeuille des finances. Il l'accepta, le 6 avril 1885, dans le cabinet formé par M. Henri Brisson. Successeur de M. Tirard, il reçut de lui le budget de 1886 tout préparé, et se disposa à le soumettre aux Chambres dans les termes proposés par le précédent cabinet. Toutefois, bien que les journaux opportunistes et en particulier le Temps se plussent à ne voir en M. Clamageran que la « prudence la réflexion, la sagesse en personne», bien qu'il leur apparut comme « réalisant l'idéal du bon père de famille que nos finances réclament aujourd'hui », et rien de plus, le nouveau ministre ne laissa pas de manifester certains projets personnels qui le mirent assez rapidement en désaccord avec ses collègues du cabinet. On lui prêta notamment la pensée de supprimer les trésoriers-payeurs généraux et les intermédiaires connus à la Bourse sous le nom de coulissiers. Devant le peu d'empressement des ministres et de la presse gouvernementale à adopter ce plan de réformes, M. Clamageran avisa, dès le 17 avril, M. Henri Brisson, qu'en raison « du mauvais état de sa santé » il ne croyait pas pouvoir conserver le portefeuille des finances. Sa démission fut aussitôt acceptée, et M. Sadi-Carnot fut nommé à sa place. M. Clamageran reprit son siège à la gauche du Sénat. Il s'est prononcé pour la nouvelle loi militaire; il était absent par congé lors du scrutin sur le rétablissement du scrutin d'arrondissement (13 février 1889), et lors du scrutin sur le projet de loi Lisbonne restrictif de la liberté de la presse; il a voté pour la procédure à suivre devant le Sénat pour juger les attentats contre la sûreté de l'Etat, (affaire du général Boulanger). On doit à M. Clamageran, outre les ouvrages cités plus haut, un volume d'études administratives : la France républicaine (1873) et un grand nombre d'articles de revues sur des matières de jurisprudence, de philosophie religieuse et de politique.

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Robert et Cougny (1889)

1889-1940

CLAMAGERAN (JEAN-JULES), né le 29 mars 1827, à la Nouvelle-Orléans (Etats-Unis), mort le 4 juin 1903, à Limours (Seine-et-Oise).

Sénateur inamovible de 1882 à 1903.

Ministre des Finances du 6 avril 1885 au 7 janvier 1886.

(Voir première partie de la biographie dans ROBERT ET COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires, t. II, p. 115.

Nommé en 1893 vice-président de la Commission chargée de proposer des modifications à la législation et aux services de l'Algérie, il présente l'année suivante un rapport détaillé sur les réformes à envisager notamment en matière fiscale. Il préside aussi les commissions qui examinent le projet de loi portant approbation du traité signé entre la France et le Siam le 30 octobre 1893 et la réglementation des halles de Paris (1894). Après l'affaire Dreyfus, il intervient dans la discussion d'une proposition de loi sur l'amnistie (1900) pour demander que le cours de la justice ne soit pas entravé, l'apaisement devant être obtenu « par le rayonnement de la vérité et non par l'étouffement». Il préside la Commission de l'Algérie et une Commission chargée d'examiner la modification de la loi de 1881 sur la presse, en ce qui concerne l'affichage sur les édifices et monuments ayant un caractère artistique.

Il meurt en cours de session le 4 juin 1903 à 76 ans. Le Président Fallières, dans l'éloge funèbre qu'il prononça le lendemain devant le Sénat, rappela que M. Clamageran faisait partie de « cette génération née à la vie politique en 1848, qui fit au régime de décembre une opposition d'autant plus résolue qu'elle sentait dans son patriotique désintéressement que la perte de la liberté conduirait un jour à la catastrophe. »

Juriste et économiste, M. Clamageran est l'auteur de nombreux ouvrages : Des obligations naturelles (thèse de doctorat 1851); Du louage d'industrie, du mandat et de la commission en droit romain, dans l'ancien droit français et dans le droit actuel (1856, ouvrage couronné par la Faculté de droit) ; De l'état actuel du protestantisme en France (1857, manifeste du protestantisme libéral) ; Histoire de l'impôt en France (1867) ; Manuel électoral (1861) ; Le matérialisme contemporain (1869) ; La France républicaine (1873) ; Souvenirs du siège de Paris (1872) ; Algérie, impressions de voyage (1873-1881) ; La réaction économique et la démocratie (1830) ; La lutte contre le mal (1897). Il a collaboré à la Revue pratique et au Journal des économistes.

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Jean Jolly (1960/1977)

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Jean-Jules CLAMAGERAN

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