État civil :
Né le 28 juin 1861
Décédé le 8 juin 1930
Profession :
Magistrat
Département :
Aisne
IIIème République

Ancien sénateur de la IIIe République

Elu le 11 janvier 1920
Elu le 9 janvier 1921
Elu le 14 janvier 1930
Fin de mandat le 8 juin 1930 ( Décédé )

1889-1940  (Extrait du «Jean Jolly»)

1889-1940

CHENEBENOIT (LÉON), né à Hartennes (Aisne), le 28 juin 1861, mort à Paris le 8 juin 1930.

Sénateur de l'Aisne de 1920 à 1930

Né à Hartennes, petit village du Soissonais, Léon Chenebenoit fit des études secondaires qu'il termina de façon extrêmement brillante au lycée Louis-le-Grand, puisqu'il fut couronné trois fois au concours général. Il suivit ensuite les cours de l'Ecole des Sciences politiques et de la Faculté de droit de Paris dont il fut lauréat en 1882.

Inscrit au barreau de Paris, il collabora à la Gazette du Palais et devint, en 1888, rédacteur au Temps où il donna des articles sur les questions coloniales, la politique étrangère et l'économie. En 1890, il entra dans la magistrature. Il fut successivement substitut du procureur de la République à Compiègne et à Beauvais, procureur de la République à Soissons et à Vitry-le-François, juge d'instruction à Besançon et à Reims, président du tribunal d'Epernay, juge d'instruction à Paris, enfin conseiller à la Cour d'appel de Paris de 1913 à 1920. Il avait conservé des attaches avec le Temps : en 1913, il était devenu membre du Conseil du surveillance, de ce grand journal et y avait repris sa collaboration qu'il continua jusqu'à son décès, donnant des articles sur des lectures historiques, sur la réforme judiciaire, la législation sur les loyers, etc. Chenebenoit s'était toujours passionné pour la politique. Après avoir été élu maire de Soissons, il s'était présenté deux fois, sans succès, aux élections législatives dans la circonscription de Soissons : le 8 mai 1898, il se retira après le premier tour, n'ayant obtenu que 2.903 voix sur 16.943 votants ; le 24 avril 1910, il talonna, au premier tour, le député sortant, Migniaudé, obtenant 7.175 voix contre 8.630 à son concurrent, mais, au second tour, ses voix tombèrent à 1.774 alors que celles de Magniaudé s'élevaient à 9.278 sur 12.837 votants.

Ce n'est que dix ans plus tard qu'une vacance dans la représentation sénatoriale de l'Aisne lui permit d'accéder au Parlement. Il fut élu sénateur à l'élection partielle du 11 janvier 1920, au premier tour de scrutin, par 690 voix sur 1.298 suffrages exprimés. Son mandat lui fut renouvelé aux élections du 9 janvier 1921, au premier tour, par 768 voix sur 1.311 suffrages exprimés, et aux élections du 20 octobre 1929, au premier tour, par 696 voix sur 1.339 suffrages exprimés.

Inscrit au groupe de la Gauche républicaine, il acquit rapidement au Luxembourg une grande audience, grâce à ses interventions marquées d'une grande compétence et d'une courtoise autorité.

Au sein de la Commission de législation civile et criminelle, comme en séance publique, il fit montre de sa science juridique, intervenant en 1923, 1924, 1926 et 1929 dans les débats sur des propositions et projets de loi relatifs aux loyers, dans la discussion d'un projet de loi modifiant les articles 826 et 832 du Code civil sur le partage (1923), d'un projet de loi relatif à l'amnistie (1924), et d'une proposition de loi relative à la révision des prix des baux à ferme à longue durée (1926). La réorganisation judiciaire retint toute son attention : au cours de la discussion du budget de l'exercice 1927, il s'élevait contre l'institution du juge unique et demandait qu'on laissât la justice à côté du justiciable (1926) ; au cours de la discussion du budget de l'exercice 1928, il demandait quand le Gouvernement soumettrait au Parlement la réforme judiciaire (1927) ; lors des débats sur le projet de loi relatif à cette réforme, il soutint deux amendements (1929) et, dans sa dernière intervention au Sénat, au cours de la discussion du budget de la Justice, il demanda que les tribunaux fussent enfin organisés définitivement et qu'à cet effet, les textes fussent appliqués, non seulement d'après la lettre, mais encore dans leur esprit (1930).

Représentant d'un des départements les plus ravagés par la guerre 1914-1918, il ne cessa de se préoccuper de la reconstitution des régions libérées, posant des questions au Gouvernement sur la main-d'oeuvre dans ces régions et sur l'exécution de l'annexe IV du traité de Versailles (1920), intervenant à l'occasion de toutes les discussions budgétaires sur le budget spécial des dépenses recouvrables en exécution des traités de paix et sur le budget des régions libérées, prenant une part active aux débats sur le projet de loi relatif aux dommages de guerre (1920), sur une proposition de loi relative au même sujet (1924), sur un projet de loi relatif aux dossiers de dommages de guerre (1925).

Mais les questions soumises à la Commission des affaires étrangères, dont il avait été élu vice-président, furent l'objet de sa prédilection. Dès le débat sur la ratification du traité de paix avec l'Autriche (1920), et, six ans plus tard, dans la discussion des accords de Locarno (1926), il met le Gouvernement en garde contre les tentatives de rattachement de l'Autriche à l'Allemagne. Il intervient dans la discussion du projet de loi relatif au protocole interallié du 16 juillet 1920 (1920), et d'une interpellation sur la politique à appliquer dans la Ruhr (1922). Il dépose, au nom de la Commission des affaires étrangères, un rapport sur la ratification des accords franco-italiens pour la fixation de la frontière entre la Tripolitaine et les possessions françaises d'Afrique (1923). En 1928, prenant part à la discussion d'une interpellation sur la politique extérieure, il approuve le rapprochement entre la France et l'Allemagne, mais à la condition que ce soit « un apaisement continu, nécessitant une certaine lenteur, ne procédant pas par à-coups » et il insiste pour que l'on contrôle la démilitarisation de la rive gauche du Rhin après son évacuation.

Il mourut à Paris, presque subitement le 8 juin 1930. Dans l'oraison funèbre qu'il prononça devant le Sénat, trois jours plus tard, le Président Paul Doumer définit ainsi la place que Chenebenoit avait su se faire dans la Haute Assemblée : « Notre regretté collègue se trouvait, au Luxembourg, dans un milieu convenant à son caractère et à son éducation. Il l'aimait, il y était aimé. »

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Jean Jolly (1960/1977)

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Léon CHENEBENOIT

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