État civil :
Né le 22 août 1861
Décédé le 27 février 1940
Profession :
Médecin
Département :
Côte-d'Or
IIIème République

Ancien sénateur de la IIIe République

Elu le 19 juin 1910
Elu le 7 janvier 1912
Elu le 9 janvier 1921
Elu le 14 janvier 1930
Elu le 10 janvier 1939
Fin de mandat le 27 février 1940 ( Décédé )

1889-1940  (Extrait du «Jean Jolly»)

1889-1940

CHAUVEAU (CLAUDE), né le 22 août 1861, à Pouilly-en-Auxois (Côte-d'Or), mort le 27 février 1940 à Pouilly-en-Auxois.

Sénateur de la Côte-d'Or de 1910 à 1940.

Ministre de l'Agriculture du 20 février au 3 juin 1932

Fils d'un sellier de Pouilly-en-Auxois, Claude Chauveau, enfant studieux et intelligent, put faire ses études secondaires au petit séminaire de Plombières-lès-Dijon, grâce à une aide bienveillante. Il put ensuite, au prix de grosses difficultés matérielles et de privations, entreprendre à Paris des études de médecine, et les achever en 1888. Il fonda dans la capitale, en 1889, une clinique modeste consacrée à l'oto-rhino-laryngologie.

Elève du professeur Fauvel, il accomplit des séjours dans les Facultés d'Allemagne et d'Autriche, et, devenu un des maîtres incontestés de sa spécialité, fut chargé de la laryngologie à l'hôpital Emile-Loubet. Il édita une collection d'ouvrages français et étrangers sur cette branche de la médecine et collabora à de nombreuses revues médicales, parmi lesquelles : Le journal de médecine interne, Le Journal des Praticiens, La France médicale, La Revue de clinique et de thérapeutique, Les Archives de thérapeutiques, Les Archives de parasitologie, Les Archives générales de médecine, Le Journal de clinique et de thérapeutique infantile, etc.

Il assura, à partir de 1902, la direction des Archives internationales de laryngologie.

Auteur d'importantes communications aux congrès d'oto-rhino-laryngologie, il publia de nombreux ouvrages sur l'anatomie, la pathologie du pharynx, et une Histoire des maladies du pharynx ; en collaboration avec le professeur Hang : L'hygiène de l'oreille, avec le professeur Neumayer : L'hygiène du nez, de la gorge et du larynx, avec le professeur Hammerschlag : La thérapeutique des maladies de l'oreille, avec le professeur Heindl : La thérapeutique des maladies de la bouche, du pharynx et du larynx. Il couronnait sa carrière en 1913 par une imposante Histoire de l'otologie française, préfacée par le professeur Politzer. Il créa une collection médicale qui porta, son nom.

Attiré par la politique, il tenta, en 1899, à l'occasion d'une élection partielle, de se faire élire conseiller municipal de Pouilly-en-Auxois, mais subit un échec. Il ne fut élu qu'en 1900 pour conserver ce mandat jusqu'en 1925, date à laquelle il fut battu d'une voix, lors du renouvellement du Conseil municipal. Conseiller général de la Côte-d'Or pour représenter le canton d'Arnay-le-Duc de 1913 à 1940, il présida l'Assemblée départementale de 1919 à sa mort.

Il devint sénateur de la Côte-d'Or le 19 juin 1910, à l'occasion d'une élection partielle destinée à remplacer M. Henri Ricard, décédé le 20 mars précédent. Il emporta le siège au premier tour de scrutin par 552 voix contre 450 au général André, sur 1.008 votants. Inscrit au groupe des indépendants, puis de l'union républicaine, il appartint à diverses commissions spéciales. Représentant un pays viticole, il participa à la discussion d'un projet de loi portant ouverture d'un crédit extraordinaire pour allocations aux viticulteurs (1910).

Réélu au renouvellement du 7 janvier 1912, toujours au premier tour de scrutin, par 713 voix sur 1.009 votants, il siégea dans plusieurs commissions ad hoc et se fit entendre dans la discussion du budget de l'agriculture de l'exercice 1913 (1913) et du budget de l'agriculture de l'exercice 1914 (1914). En 1916, il déposa une proposition de loi tendant à faciliter le remembrement de la propriété rurale, dont il fut nommé rapporteur et qu'il soutint à la tribune en 1917. Cette même année, il fut membre de la Commission chargée de l'étude de l'organisation économique pendant et après la guerre. En 1918, il déposa une proposition de loi ayant pour objet de donner des encouragements spéciaux au labourage mécanique qu'il fut chargé de rapporter. Il rapporta également sa proposition de loi tendant à donner des encouragements spéciaux au labourage des terres abandonnées. Il faut noter aussi sa proposition de loi ayant pour objet l'institution d'un Comité central de culture mécanique et la création de stations expérimentales. Il participa également à la modification de la législation des pensions des armées de terre et de mer. Il s'intéressa tout particulièrement à l'intensification de la production agricole pendant et après la guerre. En 1919, il rapporta le projet de loi adopté par la-Chambre des Députés sur la délimitation, le lotissement et le remembrement des propriétés foncières dans les régions dévastées et le soutint à la tribune. En 1920, il intervint dans la discussion des interpellations sur les ressources coloniales et déposa une proposition de loi relative aux forêts de protection et au régime des bois des particuliers. Cette même année, il fut nommé membre de la Commission des douanes et de la Commission de l'agriculture.

Il retrouva son siège au renouvellement du 9 janvier 1921, toujours au premier tour de scrutin, par 848 voix sur 996 votants. Membre de la Commission de l'agriculture, de celle de l'hygiène, assistance, assurance et prévoyance sociales, et de celle de comptabilité, il se fit entendre au cours de la discussion du budget de l'agriculture de l'exercice 1921, s'intéressa au défrichement de forêts, au régime forestier de la Guadeloupe et de la Martinique, aux forêts de protection, etc. En 1922, il fut nommé président de la Commission de l'hygiène, de l'assistance, de l'assurance et de la prévoyance sociales, et parla à ce titre dans la discussion de la proposition de loi étendant la législation sur les accidents du travail aux domestiques. Il intervint également sur le projet de loi relatif aux chambres d'agriculture. En 1923, il s'intéressa au budget du Ministère de l'Agriculture et à la surveillance des établissements de bienfaisance privés. En 1924, il déposa un rapport sur le projet de loi adopté par la Chambre des Députés, concernant les diverses mesures à prendre contre les incendies de forêts et le soutint à la tribune ; il parla au cours des interpellations sur les accords de Londres, et rapporta la proposition de loi tendant à faciliter la création d'unions de coopératives agricoles et de coopératives de consommation, en vue de l'abaissement du coût de la vie. En 1925, il s'intéressa aux établissements de bienfaisance privés, au budget de l'hygiène et aux assurances sociales, en 1926, au contrôle sanitaire des immigrants, aux accidents du travail et aux assurances sociales; en 1927, à la répression des fraudes sur les sirops et liqueurs de cassis, aux assurances sociales (en qualité de rapporteur), aux sociétés de secours mutuels ; en 1928, à la protection de la santé publique, aux habitations à bon marché, à l'élevage du mouton ; en 1929, à l'application des assurances sociales à l'agriculture et encore aux assurances sociales (en qualité de rapporteur) ; en 1930, il continua à défendre la loi sur les assurances sociales ; en 1931, il s'occupa des coopératives agricoles, de l'exercice de la médecine, de la perception des cotisations des assurances sociales, du droit des bouilleurs de cru.

Le 20 février 1932, il fut nommé Ministre de l'Agriculture dans le troisième cabinet André Tardieu et en cette qualité soutint le budget de son Ministère. Il dut se démettre de son portefeuille le 10 mai suivant, à la chute du cabinet et expédia les affaires courantes jusqu'au 3 juin.

En 1933, rapporteur de la Commission des Finances, il assura le vote du projet de loi relatif à la défense du marché du blé, et rapporta le budget de l'agriculture, ainsi qu'en 1934. En 1935, il eut encore l'occasion de s'occuper de la modification de la loi du 5 avril 1928 sur les assurances sociales et s'intéressa à l'assainissement des marchés du vin et de la viande, aux accidents du travail, à la Caisse générale de garantie, à l'attribution de prêts à court terme . aux producteurs de blé et au budget de l'agriculture ; en 1936, aux inondations du Sud-Est, à la production des mistelles et des vins doux naturels, à l'industrie des pâtes de cellulose, au crédit agricole, à l'arrachage facultatif des vignes, à l'office national interprofessionnel du blé et au budget de l'agriculture ; en 1937, aux appellations d'origine contrôlées, à la prophylaxie de la fièvre aphteuse, aux subventions à la Société nationale d'acclimatation de France, et rapporta encore le budget de l'agriculture ; en 1938, il rapporta le projet de loi tendant à modifier la loi sur les accidents du travail, se fit entendre sur la médecine vétérinaire et rapporta une fois de plus le budget de l'agriculture. En 1939, il se préoccupa de l'accord international pour la réglementation de la production et de l'écoulement du sucre sur le marché mondial, conclu à Londres le 6 mai 1937.

A la séance du 29 février 1940, le Président Jules Jeannerey annonçait son décès au Sénat. Il venait de s'éteindre l'avant-veille, à Pouilly-en-Auxois, à l'âge de 79 ans. « Nous ne le verrons plus, déclara-t-il, à la place qu'il venait prendre fidèlement ici. Retrouvons-le dans les lignes que voici, écrites en tête d'un de ses livres : « C'est vers la terre que sont allées les nostalgies de mon adolescence studieuse. C'est près de la terre que dans la maturité de ma vie, je trouve le repos et la paix, en attendant l'heure où, accueillante, elle me prendra dans son sein, comme fait une mère de son enfant lassé. » La terre d'Auxois va recevoir notre collègue. Qu'elle lui soit légère, il l'aima bien. Notre pensée l'y rejoint, faite de nos regrets attristés. »

C'est sur son initiative que fut organisé le concours de culture mécanique de Grignon. Il avait fondé dans son département un syndicat d'élevage des chevaux de gros trait, et avait publié des articles sur les forêts, le remembre ment, le cadastre.

En plus des ouvrages cités plus haut, il publia: La France agricole et la guerre, 2 volumes (1916-1918) ; Les assurances sociales (1926) ; Commentaire juridique, financier et administratif (1928).

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Jean Jolly (1960/1977)

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Claude CHAUVEAU

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