État civil :
Né le 14 juillet 1870
Décédé le 19 janvier 1938
Profession :
Enseignant
Département :
Alpes-Maritimes
IIIème République

Ancien sénateur de la IIIe République

Elu le 18 avril 1926
Elu le 14 janvier 1930
Fin de mandat le 29 avril 1937 ( Démissionnaire )

1889-1940  (Extrait du «Jean Jolly»)

1889-1940

CHARABOT (EUGÈNE, TROPHIME), né le 14 juillet 1870 à Bar-sur-Loup (Alpes-Maritimes). Mort le 19 janvier 1938 à Juan-les-Pins (Alpes-Maritimes).

Sénateur des Alpes-Maritimes de 1926 à 1937.

Eugène Charabot naquit à Bar-sur-Loup dans une famille d'agriculteurs. Travailleur et intelligent, il montra très jeune du goût pour les études. Il entra au collège de Grasse, puis au lycée de Nice, passa très aisément ses baccalauréats et vint à Paris préparer une licence ès sciences. Il entra au lycée Saint-Louis dans la classe de mathématiques spéciales et, après avoir passé brillamment ses examens, se fit inscrire à la Faculté des sciences. Il obtint sa licence en 1893.

Il travailla d'abord au laboratoire de chimie organique sous les directions successives de Wiertz et de Friedel, puis il rencontra Léon Chiris, sénateur de son département, et devint son secrétaire ainsi que son collaborateur technique dans son usine de parfumerie de Grasse. Dès lors, il se spécialisa dans la chimie des parfums. L'expérience ainsi acquise lui permit de soutenir sa thèse, à Paris, en 1900, sur La genèse des composés terpéniques dans les végétaux et Les applications de la polarimétrie à l'étude de la composition des mélanges.

En 1902, il devint professeur de chimie appliquée à l'Ecole des hautes études commerciales (il conserva cette chaire jusqu'en 1926). Inspecteur de l'enseignement technique en 1903, membre du conseil supérieur en 1907, membre du Comité d'inspection de l'enseignement technique en 1910, il fit, en cette qualité, campagne pour la création d'une Ecole hôtelière à Nice. Il fut également membre du conseil de la Société chimique de France, membre du conseil d'administration du Conservatoire des Arts et Métiers et de l'Académie d'agriculture de France. On lui doit de nombreux ouvrages : Les huiles essentielles et leurs principaux constituants (1899). Les parfums artificiels, ouvrage composé avec la collaboration de Gatin.

Les parfums chez la plante parus dans l'Encyclopédie scientifique (1908). Les productions végétales des colonies françaises, en collaboration avec Milhau, publié en 1908. Il écrivit aussi un cours de chimie qui eut trois éditions (1911-1929), et dans l'Encyclopédie scientifique : L'Industrie des parfums naturels et les principes odorants des végétaux (1912). Enfin, en 1914, parut dans l'Encyclopédie de la science chimique Les applications de la chimie à l'étude et à la production des parfums.

Lorsque éclata la guerre, il fut nommé membre de l'Office des produits chimiques et se spécialisa dans l'étude des gaz toxiques. La guerre achevée, il reprit, à Grasse, la situation qu'il occupait depuis 1908. Il était, à cette époque, associé au directeur de l'usine Hugues aîné, une importante firme de parfumerie qui devint successivement la Maison Charabot-Morena, puis la Maison Charabot et Cie. Il inventa et mit au point de nombreux procédés qui font encore autorité.

La vie politique l'intéressait aussi. Très connu et très populaire dans sa région, il fut élu, le 24 juillet 1921, conseiller général du canton de Breil-sur-Roya et le demeura jusqu'en octobre 1937. Il fut, au conseil général, le promoteur des prêts d'honneur aux étudiants appartenant à des familles aux ressources modestes. Cette entrée dans la carrière politique devait le conduire au Sénat. Il fut, en effet, élu sénateur des Alpes-Maritimes à l'élection partielle du 18 avril 1926 en remplacement de M. Amic, décédé le 10 février précédent. Il emporta son siège au premier tour de scrutin, par 265 voix contre 166 à M. François Arago sur 437 votants.

Inscrit au groupe de l'Union démocratique et radicale, il a, au Sénat, une activité particulièrement dirigée vers les questions financières et les problèmes concernant la marine marchande. Il s'inquiète aussi de ce qui touche à la justice militaire. C'est ainsi qu'il dépose, avec M. Lisbonne, des amendements aux articles 125 et 156 du projet de loi portant révision du Code de justice militaire (1926). Il parle dans la discussion du budget de l'exercice 1927. Il dépose : un amendement à l'article 6 « quater » de la loi de finances (1926) ; une proposition de loi ayant pour objet d'étendre au rachat des « bandites » le bénéfice de la loi du 3 mai 1841 sur l'expropriation pour cause d'utilité publique (1927) ; une proposition de loi tendant à interdire la création d'établissements dangereux, insalubres ou incommodes dans les stations touristiques et climatiques (1927). Il est nommé membre des Commissions de l'enseignement (1927), du commerce, industrie, travail et postes (1928), des affaires étrangères et politique générale (1929).

Le 20 octobre 1929 (renouvellement du 14 janvier 1930), il est réélu par 289 voix sur 466 votants, toujours au premier tour de scrutin. Membre de la Commission des finances, de celle des affaires étrangères et de celle de l'enseignement, il dépose, avec M. Lisbonne, un amendement sur le chapitre 72 du budget du Ministère des Finances de l'exercice 1931-1932 (personnel de la Cour des comptes) (1931), Il parle sur la demande de disjonction de l'article 12 de la loi de finances de l'exercice 1932 (Casinos et établissements de jeux) (1932). Il dépose une proposition de loi relative à l'élection des membres des tribunaux de commerce (1933). Rapporteur du budget de la marine marchande, il parle dans la discussion du budget de l'exercice 1933. Il dépose : un rapport, au nom de la Commission des finances, sur le projet de loi, adopté par la Chambre des députés, concernant la réorganisation de la Compagnie générale transatlantique (1933) ; un avis au nom de la même Commission sur le projet de loi, adopté par la Chambre des députés, tendant à modifier diverses dispositions du régime des retraites des marins du commerce (1935) ; un rapport sur le projet de loi approuvant un avenant à la convention passée le 23 novembre 1933 entre l'Etat et la Compagnie transatlantique (1935) ; un rapport sur le projet de loi tendant à modifier, en ce qui concerne le paquebot « Ville d'Oran », l'article 2 portant approbation des chartes-parties relatives aux services maritimes entre la France, l'Algérie et la Tunisie (1936) ; deux avis de la Commission des finances : 1° sur le pro-jet de loi établissant la copropriété des paquebots à construire pour les relations maritimes entre la France, l'Algérie et la Tunisie ; 2° sur le projet de loi portant création -de mesures de protection en faveur de la marine marchande (1936) ; un avis de la Commission des finances sur le projet de loi, adopté par la Chambre des députés, approuvant les conventions passées entre l'Etat et les Compagnies de navigation subventionnées (1936).

Depuis quelque temps, sa santé lui donnait de grands soucis. Il persévéra cependant, avec un dévouement remarquable, dans la tâche qu'il s'était assignée. Ses interventions à la tribune du Sénat, comme rapporteur du budget de la Marine marchande, ont contribué, dans une large mesure, à l'attribution à la Compagnie transatlantique des crédits nécessaires à la construction du paquebot «Normandie». Mais malgré son énergie, il dut se résoudre à donner sa démission pour raison de santé. Il le fit le 29 avril 1937 et se retira aussitôt dans sa villa de Juan-les-Pins. Il y mourut l'année suivante, le 19 janvier 1938, à 68 ans. Il était officier de la Légion d'honneur.

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Jean Jolly (1960/1977)

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Eugène CHARABOT

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