État civil :
Né le 14 avril 1822
Décédé le 21 avril 1907
Profession :
Enseignant
Département :
Puy-de-Dôme
IIIème République

Ancien sénateur de la IIIe République

Elu le 2 octobre 1898
Elu le 28 janvier 1900
Fin de mandat le 21 avril 1907 ( Décédé )

1889-1940  (Extrait du «Jean Jolly»)

1889-1940

CHANTAGREL (JEAN), né le 14 avril 1822 à Sauxillanges (Puy-de-Dôme), mort le 21 avril 1907 à Saint-Leu-Taverny (Seine-et-Oise).

Député du Puy-de-Dôme de 1885 à 1889.

Sénateur du Puy-de-Dôme de 1898 à 1907.

(Voir première partie de la biographie dans ROBERT ET COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires, t. II, p. 41.)

Il ne se représenta pas aux élections générales législatives des 22 septembre et 6 octobre 1889, et subit un échec à celles du 20 août 1893 où il n'obtint, au premier tour de scrutin, que 2.406 voix. Il se retira avant le deuxième, laissant le siège à M. Léon Chambige qui recueillit, le 3 septembre, 10.836 voix, sur 19.251 votants.

Mais une élection sénatoriale partielle eut lieu le 20 octobre 1898, pour pourvoir au remplacement de M. Gilbert Gaillard, décédé le 7 juillet précédent. Jean Chantagrel s'y présenta en dépit d'une tentative infructueuse faite deux ans plus tôt, et emporta le siège au deuxième tour de scrutin, par 626 voix contre 510 à M. Goyon, sur 1.145 votants. Il fut réélu au renouvellement du 28 janvier 1900, au premier tour de scrutin, par 629 voix sur 1.148 votants.

Inscrit au groupe de la gauche démocratique, il appartint à diverses commissions spéciales dont celle des obligations à lot pour le Panama. En cette qualité, il fut l'objet d'une tentative de corruption qui avait pour but, selon ses déclarations, d'acheter son vote sur le projet de loi relatif au canal de Panama.

Le Moniteur du 23 avril 1907 relate sa déposition devant la Cour d'Assises de la Seine, le 10 mars 1893, dans les termes suivants : «M. Souligou m'a offert, au nom de M. de Lesseps, 100.000 frs. pour émettre un vote favorable au projet de loi sur le Panama. Je répondis que je n'étais pas à vendre.

« M. Souligou me déclara : « Je le sais bien, mais j'ai fait cette proposition pour être agréable à M. de Lesseps. Je puis vous offrir jusqu'à 300.000 frs. Je répondis : « C'est du temps perdu ! » Quand j'ai été appelé devant la Commission d'enquête, je n'ai pas voulu, tout d'abord, citer le nom de M. Souligou. J'ai parlé quand j'ai su que mon nom figurait sur une liste pour 10.000 fr. Je suis bien désolé de parler ainsi, mais mon dévouement pour M. Souligou ne peut aller jusqu'à un faux témoignage. » A l'audience, M. Charles de Lesseps s'éleva avec indignation contre cette déposition, et M.. Souligou nia de la façon la plus formelle. M. Chantagrel insista : « Je n'ai rien reçu d'Arton, moi, s'écria-t-il ; cependant je n'avais pas le sou. J'étais pauvre comme Job, moins le fumier que je laisse à d'autres. » Telles furent les déclarations faites par M. Chantagrel, et que la presse commenta de diverses façons.

Son activité parlementaire fut assez réduite : en 1899, il déposa une proposition de loi tendant à allouer une indemnité aux conseillers généraux et d'arrondissement qu'il soutint à la tribune l'année suivante ; et une proposition de loi tendant à prévenir le retour des douzièmes provisoires. Il se fit entendre au cours de la discussion du budget général de l'exercice 1900, et à partir de cette date ne siégea à peu près plus, en raison de sa santé et de son âge.

Il mourut en cours de mandat le 21 avril 1907, à Saint-Leu-Taverny (Seine-et-Oise). Il était âgé de 85 ans. A la séance du 7 mai, le Président Antonin Dubost prononça son éloge funèbre. Après avoir rappelé la carrière du disparu, il déclara : « Son dévouement à la République et à la démocratie, remontait aux années de sa jeunesse ; il avait sa racine dans la pitié profonde qu'il ressentait pour les pauvres, pour les malheureux, et il n'a jamais cessé d'espérer qu'un jour viendrait où le redoutable problème de la misère recevrait une solution conforme aux principes d'égalité et de justice qu'il professait. Il est mort chargé d'années, entouré de l'estime de ses concitoyens et de la sympathie de tous ceux qui l'ont connu. »

Il est intéressant de noter que dans la notice nécrologique que lui consacra le journal L'Avenir, le 23 avril 1907, on put lire : «... Il n'était pas de nos amis politiques, mais nous devons rendre hommage au loyalisme de ses convictions et à la ponctualité avec laquelle, malgré son grand âge, il remplissait son mandat. »

Fondateur, directeur politique et rédacteur en chef du journal hebdomadaire La République socialiste, créé le 11 octobre 1903, il laissait des ouvrages de jurisprudence d'un réel intérêt : Traduction et explications des textes du Digeste (1855) ; Droit administratif, théorique et pratique (1856 et 2e éd. 1862) ; Droit administratif, questionnaire résumé et supplément (1859) ; Commentaire du Code Napoléon (1861) ; Manuel du droit criminel (1865) ; Précis d'instruction civique et d'administration commerciale (1890).

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Jean Jolly (1960/1977)

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Jean CHANTAGREL

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